Annexe 2 : Les fripiers dans les registres de la Taille, 1292-1313

Les données qui figurent dans ce tableau concernent les fripiers recensés dans les registres de la Taille. La liste a été triée d'abord par surnom et ensuite par prénom, ce qui permet de voir les multiples mentions de chaque contribuable et de faire un décompte exact du nombre de fripiers dans les registres. Ce décompte figure dans la première colonne du tableau. Dans la deuxième colonne, nous avons montré le décompte des fripiers habitant dans le quartier au sud des Halles, dans les endroits évoqués dans le Chapitre 3, p. 103 : la place aux Pourceaux, la rue de la Charronnerie, la rue de la Ferronnerie, la rue du Siège aux Déchargeurs, la rue Saint Opportune, la rue Baudouin Prengage et la rue Roland L’Avenier. Les lignes concernant les résidents de ce quartier sont imprimées en caractères gras.

On constate à la lecture de cette liste que certains contribuables furent imposés dans des rues différentes d’une année à une autre. Par exemple, selon la liste de 1300 Jean de Biauvez (1ère colonne, 29) résidait dans la rue Saint Martin en 1300 et dans la rue Baudouin Prengage en 1313. Ainsi, ce contribuable pourrait figurer dans notre deuxième décompte ou ne pas y figurer, suivant que nous considérons la première ou la deuxième rue comme sa résidence. Dans ces cas, nous avons choisi de fixer comme lieu de résidence la rue où le contribuable est recensé le plus souvent. Si ce critère ne permet pas de trancher, nous avons fixé la résidence en fonction de la mention qui est postérieure aux autres. Par exemple, Bertaut de Chambeli (no 46, 1ère colonne), fut recensé sur la Place aux Pourceaux en 1292, mais dans la rue aux Jongleurs de 1298 à 1300. Les deux critères que nous avons établis nous ont donc amené à situer sa résidence dans la rue des Jongleurs, hors du quartier qui se trouvait au sud des Halles.

Les données concernant certains contribuables présentent un problème qui est plus difficile à résoudre. Ces contribuables furent en effet recensés deux ou plusieurs fois dans la même année, parfois dans la même rue, parfois dans des rues différentes. Ces données laissent penser donc qu’il s’agissait de deux individus qui avaient le même nom et le même métier. Cependant, une autre explication semble admissible, compte tenu du caractère de la Taille, qui était, comme nous l’avons expliqué ailleurs, le rachat de la maltôte, une taxe perçue sur les activités commerciales et artisanales. Aussi se peut-il que les individus qui travaillaient, produisaient ou vendaient dans plusieurs établissements aient été imposés dans des endroits différents. Par mesure de prudence, nous avons décidé de fournir l’estimation la plus conservatrice du nombre de fripiers dans les registres. Cette décision nous a porté à choisir la deuxième explication de ces données curieuses. Nous reconnaissons pourtant que ce choix aurait pu nous amener à sous-estimer le nombre de fripiers. Cependant, comme ce problème ne concerne qu’une vingtaine de contribuables, nous pensons que cela n’aurait pu fausser excessivement notre compte. De plus, comme l’objet de cet annexe est de montrer la proportion de fripiers qui habitaient au sud des Halles, l’incertitude à l’égard des chiffres exactes ne nous paraît pas être d’une importance critique.