2.1. Vers une compréhension du vécu subjectif des acteurs

Les pratiques de collaboration entre enseignants spécialisés et généralistes, étroitement liées aux effets produits en chacun, sont éminemment subjectives. Aussi l'investigation est-elle menée à partir du dire des professionnels concernés. Ceux-ci ont toute latitude non seulement pour décrire mais aussi pour expliquer une vision personnelle des relations partenariales et leur impact sur l'aide apportée aux élèves en difficulté. Cette approche donne la préférence à l'interprétation de l'intéressé. Reconnaissant que le sujet contribue lui-même à l'élaboration de la connaissance, elle interroge des acteurs dans l'après-coup sur des liens qu'ils ont mis en place ou dont ils ont été témoins. Le questionnement porte alors sur les souvenirs de situations initiales vécues avec les élèves, les échanges professionnels qui leur ont fait suite et les conséquences de ces échanges. Les matériaux recueillis, interprétés et reconstruits par l'interviewé dans un travail de mémoire, rendent compte de ce qui existe avant et après l'action. Ces traces mnésiques - ou représentations personnelles - constituent le substrat sans cesse renouvelé sur lequel s'enracinent tentative ou souhait d'intervention. Cette exploration des représentations et des positions liées aux pratiques d'aide nécessite que la notion même de représentation soit précisée.