2.2.1.2. La sélection des formateurs

Le choix des formateurs, en plus des critères déjà définis, prend en compte la diversité des formations proposées : formation initiale, continue (stages IUFM ou stages de circonscription organisés par les IEN) ou formation de "proximité". Trois types de professionnels ont donc été retenus : formateurs en IUFM (9 interviews), formateurs en équipe de circonscription (6), et superviseurs d'analyse de pratique (2).

Les formateurs en IUFM sont issus de trois IUFM différents, ayant chacun une orientation éducative particulière, et sont chargés de l'enseignement soit pour l'option E, soit pour l'option G, soit pour les deux et éventuellement pour d'autres. Les formateurs en équipe de circonscription n'ont pas la dénomination officielle de "formateurs". Ils occupent pourtant une place privilégiée pour infléchir les pratiques ou les modifier. Ce sont les conseillers pédagogiques (4), chargés principalement de guider les jeunes professionnels, et les conseillers techniques AIS (2), assurant d'une part le suivi des dossiers et l'orientation des élèves signalés aux Commissions de Circonscription Préélémentaire et Elémentaire et d'autre part une médiation auprès des équipes chargées de ces élèves. Les superviseurs de groupe d'analyse de pratique (2) ont été choisis dans un panel très restreint, véritable contrepoint des formations précédentes. Le travail qu'ils proposent revêt des aspects très particuliers : volontariat, déroulement hors temps de service et financement à la charge des intéressés. Les professionnels de terrain interviewés (essentiellement maîtres G et parfois E) participant à ce type de groupe sont unanimes pour en reconnaître les apports bénéfiques. Quatre superviseurs m'ont été recommandés et ont accepté initialement le principe de l'interview. L'une a annulé un rendez-vous pour de graves raisons de santé. L'autre, alors que j'allais brancher mon magnétophone, a refusé in fine d'être enregistrée. Elle souhaitait avoir connaissance du guide d'entretien avant de répondre à la première question, ce que je ne pouvais accepter. En effet, pour tous les interviewés, la règle de présentation était la même : rappel du thème de la recherche "Etude des liens entre enseignants généralistes et spécialisés à l'école primaire" et du titre provisoire "Entre nouage et clivage, la question des aides spécialisées à l'école primaire". La présentation plus détaillée du cadre de travail, de la problématique et des hypothèses de recherche ne pouvait prendre place qu'en fin d'entretien, à la demande de l'intéressé. Cette discrétion initiale avait pour but de surprendre une position non calculée, non induite ou reconstruite dans l'après-coup 90 . Les notes manuscrites retraçant cet unique entretien non enregistré n'ont pas été retenues afin de conserver une homogénéité aux données recueillies. Néanmoins, la concordance des positions de cette psychanalyste avec celles des deux autres interviewés m'a conduit à ne pas poursuivre d'investigations dans cette direction.

Notes
90.

Les exigences de cette demande ont été souvent commentées. Voici par exemple ce qu'en dit Gregory E 48 p 560: " Ce n'est pas évident à brûle-pourpoint, mais c'est un exercice qui est intéressant, plus proche de la réalité... A un coin de rue si on vous interroge, vous ne dites pas "je vous répondrais demain" , "je vais préparer mes réponses". C'est un exercice intéressant en ce sens , parce qu'il surprend des préoccupations immédiates, et forcément plus sincères et plus essentielles que si elles étaient peaufinées à l'avance."