Depuis les années 60, des aides particulières s'ajoutent ou se conjuguent avec l'aide ordinaire constitutive des pratiques d'enseignement et d'éducation à l'école. Pour l'institution, la division du travail d'aide se présente comme la seule réponse possible à la complexité grandissante 203 du métier d'instituteur ou professeur d'école. "L'un des moteurs déclarés de toute division du travail, c'est d'accroître l'efficacité des professionnels, à la fois du fait d'une formation et d'une expérience plus pointues et de la possibilité de concentrer son énergie sur un seul aspect de la réalité" 204 . Le danger de morcellement ou de division étanche est anticipé par la création des RASED qui instaure une nouvelle organisation du travail basée sur une collaboration active entre professionnels.
La population des enseignants chargés d'aider les élèves est donc classée actuellement en deux grandes catégories. La première n'a pas de nom propre et regroupe des professionnels qui seront désignés par l'adjectif "généralistes". Ces enseignants n'ont pas bénéficié de formation particulière pour les élèves dont les apprentissages ou le comportement se révèlent difficiles. La seconde catégorie rassemble les maîtres spécialisés, désignés par cet adjectif générique. Ces professionnels possèdent des diplômes à options très diversifiées qui les maintiennent dans un statut d'enseignant mais qui peuvent leur attribuer une fonction autre, par exemple celle de psychologue scolaire ou de rééducateur. Pour analyser ces catégorisations professionnelles, c'est la notion "aide" qui fera tout d'abord l'objet d'une étude. Les pratiques d'aides généralistes et spécialisées seront ensuite considérées dans leurs particularités individuelles et dans leurs interactions.
renforcée notamment par les Lois d'orientation de 75 et 89.
PERRENOUD P. (1993) La division du travail pédagogique à l'école primaire in HENRIOT-VAN ZANTEN A. PLAISANCE E. SIROTA R. Les transformations du système éducatif, Acteurs et politiques , Paris, L'Harmattan, p. 43