Entretien E44 Audrey

Age : 33 ans

Profession : professeur des écoles, maître d'adaptation

Diplômes : DEUG de Sciences Humaines Communication, Licence de philosophie, Maîtrise de Sciences de l'Education, CAPSAIS option E

Audrey : cursus professionnel (cf. légende profils de carrière A1 pp. 43-44)
Audrey : cursus professionnel (cf. légende profils de carrière A1 pp. 43-44)

Lieu : Salle de classe

Durée : 1 heure 30 minutes

Note : Ma visite était attendue. L'entretien avait été préparé : exemples de dossiers, de jeux utilisés, photocopies faites à mon intention...

(...) Je suis sur un poste d'adaptation, non pas sur un poste E, je le mentionne parce que l'appellation a une importance. Je travaille sur 3 écoles, à mi-temps ici en primaire et deux fois un quart de temps dans deux écoles maternelles. En début d'année, quand je suis arrivée, on m'a reparlé de l'ancienne classe de perfectionnement qui était quand même vachement mieux... Mais parce que c'est une classe d'adaptation... que je fais fonctionner comme un regroupement d'adaptation. C'est un peu compliqué au niveau de la gestion du système scolaire. Il y a deux écoles maternelles qui dispatchent leurs élèves sur deux écoles primaires. Ces deux écoles primaires ne mettent pas leurs enfants dans les mêmes collèges. Ça crée des conflits. J'en parle parce que je pense que c'est important au niveau de la liaison grande section / CP. Les enfants ne savent pas actuellement dans quelle école ils seront l'année prochaine.

Et la répartition se fait selon quels critères ?

Elle se fait en fonction des enfants qui ont des grands frères et des grandes sœurs et après on répartit au hasard par niveau pour qu'il y ait à peu près les mêmes niveaux dans les écoles primaires. Donc ici il y a deux CP, dans l'autre école il y a deux CP. Dans l'école des Marronniers, il y a deux classes de MS / GS et il y a deux classes de grands dans l'autre école. Donc c'est pour ça qu'ils ne peuvent pas renvoyer sur une seule école. Il y a une école où il y a plus d'enfants que dans l'autre. Donc c'est un problème insoluble et qui n'est vraiment pas évident au niveau des relations entre écoles, parce que ça crée des conflits entre les écoles primaires, entre les écoles maternelles. Il y a une faille que peuvent utiliser les parents qui du coup font des demandes de dérogation pour être dans l'école qui ira dans tel collège qui est nouveau, qui vient d'être construit...

Et comment le RASED intervient-il sur le secteur ?

Alors, moi je suis rattachée à cette école. Sinon le réseau fonctionne... je vais vous montrer parce que c'est assez compliqué, ça a bougé souvent (Audrey me montre les différentes écoles où interviennent le psychologue, le maître G, le deuxième maître E et elle-même : certaines écoles ne sont couvertes que par une aide E ou par une aide G, d'autres ne bénéficient que de l'intervention du psychologue, très peu ont à leur disposition psychologue, E et G)

Quels sont les cinq mots qu'évoque pour vous l'expression "enfants en difficulté" ?

Décalage, potentiel, manque de confiance en soi, détour, rythme.

Pouvez-vous préciser ces expressions ? Qu'entendez-vous par décalage ?

Décalage, ça peut être de deux façons : ça peut être par rapport à une représentation de l'école qui n'est peut-être pas celle qu'on attend de l'enfant et ça peut être aussi un décalage par rapport à un niveau de classe ou un niveau d'exigence qui est demandé à un enfant qui n'arrive pas à y répondre. Potentiel, c'est ce qui n'est pas forcément vu, ce qu'il a en lui mais qu'il n'arrive pas à actualiser. Manque de confiance en soi, c'est tous les enfants qui perdent pied, au niveau du cycle 2 essentiellement et qui n'arrivent pas, qui n'osent pas se risquer et essayer... enfin qui ont peur de se tromper et qui n'osent pas faire. Détour, c'est les conduites qu'ils vont adopter justement pour ne pas se risquer, qui vont être soit de l'inhibition, soit le fait de se lancer dans une tâche et de recopier mais de ne pas oser rentrer dans une réflexion par exemple. Rythme, c'est les enfants qui sont plus lents.

Pouvez-vous retrouver un exemple d'enfant en difficulté que vous avez rencontré dans votre parcours professionnel et puis raconter ce qui se passait avec lui ?...

Alors... rien qu'un... Par exemple, là ce n'est pas tellement E mais ce n'est pas gênant... J'ai une petite fille, Cécile, qui est en CE1 qui m'a été signalée au mois de décembre – elle n'a jamais été signalée avant -. Sa maîtresse m'a dit : "Ecoute, fais un niveau scolaire parce que je ne sais pas exactement ce qu'elle sait cette petite. Elle ne produit rien quand elle est toute seule et elle a des attitudes et des comportements qui font que je n'arrive pas à la cerner, des fois c'est bon, des fois ce n'est pas bon, j'ai l'impression qu'elle copie mais est-ce parce qu'elle ne sait pas ou est-ce pour se rassurer ? Elle est capable d'avoir des réflexions très pertinentes par moments". C'est une gamine qui ne semblait pas coincée à part qu'elle se faisait vomir régulièrement, elle vomissait dès qu'elle allait à la piscine – ça faisait des petits pâtés dans le couloir et aussi quand elle était en situation où elle n'était pas bien – mais elle disait : "je n'arrive pas à comprendre ce qu'elle a...". Cette petite fille a mis énormément de temps, c'est ce qui m'a un peu choqué, c'est pour ça que j'en parle, a mis beaucoup de temps à s'ouvrir et c'est vrai que moi-même étant au courant de tout ce qu'elle ne faisait pas en classe, du flou dans lequel elle entretenait sa maîtresse, je suis tombée exactement dans le panneau, pareil. On avait décidé que je prendrais Cécile avec trois autres enfants, en orthographe, pour travailler sur quelque chose de très disciplinaire où on ne l'angoisse pas... donc retravailler sur des règles, sur la lettre c, comment elle peut se dire, faire quelque chose de bien rassurant et qui puisse l'aider à démarrer. Et puis en même temps l'objectif c'était que je voie ce qu'elle était capable de faire. Sinon, je l'ai prise dans un groupe d'expression orale. Là elle devait peut-être plus s'ouvrir et puis livrer des choses. En fait en refaisant le point sur ce que produisaient les enfants pour retrouver ma problématique par rapport à un enfant en particulier, je me suis aperçue qu'elle participait énormément mais qu'elle ne faisait rien du tout. Par exemple pour l'expression orale, on travaille sur ce support-là (me le montre) – on en a fait un livre – ( me le montre également). Ça s'appelle raconte-moi une histoire. Il y a un personnage et on a un contrat : il faut partir de la forêt et arriver à l'île. Avec des dés, on va tomber sur la forêt, l'hôpital, l'arc-en-ciel, et il faut intégrer ces éléments dans l'histoire. C'est pour cadrer un peu le récit et puis essayer d'avoir une continuité dans le temps et avec le projet des autres enfants. En fait, Cécile jouait, elle lançait les dés, elle faisait des commentaires mais je me suis aperçue qu'elle n'avait absolument rien dit par rapport à l'histoire, elle n'a jamais fait avancer l'histoire. Voilà. Jamais je n'avais eu l'idée de l'interroger, de lui demander : "Cécile qu'est-ce que tu en penses ?" Elle était toujours en train de parler donc elle ne donnait pas l'impression d'être en retrait par rapport à l'activité. C'est vrai, c'est une petite fille qui au niveau d'une classe se fait complètement oublier... parce qu'elle va attendre que quelqu'un souffle pour pouvoir faire sa lecture, elle va copier sur quelqu'un... sinon, elle avait des techniques de détours justement phénoménaux : par exemple elle écrivait avec son crayon à papier et puis elle gommait et puis elle récrivait dessus jusqu'à ce que ce soit complètement illisible... ça l'occupait, pendant ce temps elle était active et en même temps la maîtresse ne pouvait pas du tout juger ce qu'elle avait marqué. Un jour elle m'a fait la même chose pratiquement avec un stylo bic. En fait, elle avait semblé faire des lettres mais il n'y avait aucune lettre réellement, donc le mot n'était pas écrit. Donc on a remis les choses au point sur ce que c'était que prendre des risques, à quoi ça servait... sur le fait que dans le petit groupe, ils étaient tous en difficulté et qu'ils étaient là pour essayer et donc pas "pour réussir", que l'école n'était pas faite pour réussir mais pour s'essayer, donc pour faire des erreurs et progresser. A partir de là, ça s'est un peu décoincé, enfin surtout elle était prise en thérapie à l'extérieur, je crois que ça aide pas mal et à partir du moment où elle a commencé à s'ouvrir un petit peu – ça fait en fait deux mois qu'elle travaille – on s'est aperçu qu'il y avait des lacunes massives. C'est une petite fille qui sait lire à peu près mais qui va buter sur tous les mots, qui va faire : "lo lor lors de ré réu- nio nions". Elle fait aussi souvent des inversions donc elle n'a pas du tout le sens de la lecture, elle fait plein de confusions, elle a plein de sons qui ne sont pas acquis parce qu'en fait tout son début de CE1, j'ai l'impression qu'elle l'a plus passé à essayer de dissimuler le fait qu'elle ne soit pas en phase avec l'école et à mimer ce qu'on attendait d'elle plutôt qu'à travailler... donc tout le temps passé pour donner l'illusion qu'elle écoutait, qu'elle était active, qu'elle participait, c'était du temps où elle ne pouvait pas s'investir dans les apprentissages.

Comment a été posée l'indication de prise en charge à l'extérieur ?

Ce sont les parents qui l'ont mis en place tout seuls.

Sans le conseil de l'école ?

Oui, inquiets par les résultats... puisque au mois de décembre, janvier la maîtresse a commencé à s'alarmer et puis à dire, je ne comprends pas...

Je voulais dire le réseau n'a pas travaillé cette situation-là ?

Non.

Vous non plus ?

Non. Et aussi parce qu'il n'y a qu'une seule rééducatrice. C'est pour ça que j'ai dit que ça aurait peut-être été plus un profil aide rééducative encore que là c'est moins de la rééducation que de la psychothérapie. L'indication qu'elle aille voir un psychologue est certainement bonne. Je ne sais pas... ça aurait peut-être reculé le problème parce que c'était tellement massif... mais ça aurait pu l'aider aussi. Donc là Cécile va être maintenue et on va essayer de travailler avec elle, on vient de changer les groupes et les projets. Je vais travailler avec elle en lecture orale et puis on va travailler aussi sur des situations problèmes – qui peuvent être des situations de lecture ou des énigmes, l'objectif c'est qu'elle se prépare pour l'année prochaine, être tip top et faire un super CE1.

Au niveau du projet, comment et avec qui se construit-il ?

Je vais vous montrer, c'est plus simple. (...) Justement pour Cécile, il n'y a rien, c'est très dur de récupérer les papiers.

Ce n'est pas grave, on peut regarder celui d'un autre enfant...

... Tant qu'à faire autant prendre un enfant qui est pris depuis plusieurs fois. Voilà. Louis. Il y a une demande d'intervention du réseau – ce sont les mêmes papiers que ce soit la psychologue, la rééducatrice ou un des postes E. Donc une première demande écrite faite par les enseignants. Par rapport à ça, on construit un projet d'aide, ça par contre c'est mon papier, je ne suis pas sûre que ma collègue E procède comme moi. Elle fait ça de façon plus orale, informelle avec les enseignants. Moi, j'ai choisi quelque chose de plus... d'où le mal à récupérer les feuilles... (rires). Voilà donc là il y a eu un projet. Là le constat des difficultés et des potentialités, aides extérieures éventuelles... Ici le projet du réseau et dessous le projet de l'enseignant, ce qui se fait dans la classe durant le temps de la prise en charge... là, quand on se reverra. En général, j'essaie de récupérer les feuilles de signalement avant. Par rapport à ça on discute de tous les enfants qui sont en difficulté. Je vois les maîtresses par niveau... donc je vois les maîtresses de CP ensemble et les maîtresses de CE1 ensemble. Enfin on a d'abord fait une première synthèse commune avec tout le réseau mais après pour le suivi des enfants qui sont... qui relèvent d'adaptation... Je ne convoque pas le réseau en entier à ce moment parce que sinon on ne s'en sortirait pas. Donc je vois les deux enseignants concernés, pour le CP par exemple, on discute de chaque enfant en difficulté et on essaie de trouver ensemble, une façon... de trouver des groupes, quelle tendance générale, quelle aide il faudrait apporter à ce qui est le plus important, ça peut être le nombre le plus important ou le problème le plus important, ça dépend de la vision des enseignants et puis après j'essaie de m'adapter. J'ai essayé de mettre en place ça parce que je pense que c'est indispensable que la problématique soit posée par tout le monde, par l'enseignant spécialisé, par l'enseignant et par l'équipe d'enseignants. En fait, je ne travaille pas par classe, je prends ensemble des enfants qui ne sont pas dans la même classe. Je prends des enfants des CE1, j'ai différents groupes... Je peux vous montrer la nouvelle organisation parce qu'il vient d'y avoir des changements (...). Par exemple, transcription de sons, prévention ou orthographe... c'est ce qu'on a décidé de faire ensemble.

Je vois… Les groupes portent le nom de l'activité principale ?

Voilà, il y a une appellation de groupe. C'est le projet général du groupe.

Je vois par exemple adaptation. Ça correspond à quoi précisément ?

Là l'adaptation, c'est deux enfants du voyage qui arrivaient et qui ont une première scolarisation en grande section. En fait, ils ne savaient pas découper avec des ciseaux, ils n'avaient jamais tenu un tube de colle ou pas loin...

Et là, prévention ça consiste en quoi ?

Prévention, c'est plus par rapport au comportement. C'est plus l'attitude, tout ce qui est recherche, reconnaissance du support, recherche de méthodes, de techniques et puis travailler tout ce qui est attention, concentration auprès des petits. Les noms ne veulent pas dire grand-chose, après ça dépend... Comme vous avez des problématiques différentes chez les enfants, vous décidez de prendre un tel pour qu'il écoute plus, pour qu'il soit plus concentré et de le mettre avec un tel qui parle trop et qui va devoir parler un peu moins souvent pour laisser parler les autres et les enfants n'ont pas forcément les mêmes problèmes mais mis ensemble, ça va ressembler à quelque chose comme de la prévention ou de l'adaptation (rires)...

Et causette ?

Alors causette, c'était deux enfants qui auraient besoin de rééducation mais comme il n'y a pas la rééducatrice... ces deux enfants posaient pas mal de problèmes à ce moment-là et l'institutrice m'a demandé si je pouvais les prendre mais je ne savais pas comment les prendre. Je ne voulais pas les prendre sur quelque chose qui soit ou stratégique ou scolaire ou... parce qu'en fait, ils n'étaient pas disponibles à ce moment-là pour rentrer dans les apprentissages, pour se mettre en état d'apprendre. Donc ils me racontent leur vie... enfin, ils me racontent leur vie, on choisit un sujet et un sur deux... eh bien c'est la causette quoi ! Ça peut être la piscine, la partie de crêpes, je suis allé au parc de la Tête d'Or... Pendant un premier temps il y en a un qui raconte une histoire, on pose des questions, l'autre enfant et moi... et après l'enfant fait un dessin de ce qui se passe et on fait la dictée à l'adulte pour raconter et on a fait un cahier de causettes.

Je vois aussi "coup de pouce"

Alors le coup de pouce c'est du temps que je viens de me garder parce que là j'avais moins de CE1, ça c'est un peu décanté et je me suis dit que ça pourrait servir pour les enfants que je laissais se débrouiller, en leur disant : "si tu as besoin d'aide, je suis libre à ce moment-là et on travaillera plus sur la différence entre et et est ou n'importe quoi mais ça ne fonctionne pas, ils ne viennent pas. Ils vont plus venir me raconter leur vie pendant la récréation ou... je me demande si l'année prochaine je ne vais pas mettre un système de boîtes aux lettres pour qu'ils puissent écrire en disant : "voilà je voudrais que tu m'aides là-dessus sur le fait que je n'arrive pas bien à accrocher le o avec le n etc..."ça c'est vraiment du pédagogique, c'est pour ça que je n'ai pas voulu le mettre dans les aides spécialisées.

Quels sont les cinq mots ou expressions qu'évoque pour vous le sigle RASED ?

Ça m'évoque une équipe de personnes qui ont des formations et donc des compétences différentes et un regard différent sur une entité qui est un enfant et que certains appellent élève d'ailleurs... Réseau d'aides aux élèves ou aux enfants en difficulté, ce n'est pas neutre non plus et qui permet normalement d'étayer des aides et de les articuler pour arriver à aider un enfant à... – comment dire ? – soit à compenser un handicap qu'il aura, handicap par rapport aux exigences scolaires, ça peut être n'importe quoi, ça peut être de la dyslexie, de la lenteur, de ne pas être très habile de façon manuelle ou d'avoir un peu de difficulté... soit à l'accompagner tout simplement.

J'ai retenu équipe, formations et compétences différentes, regard différent, étayer des aides, articuler des aides. Cela vous convient-il ?

Oui, oui...

Puis-je vous demander de préciser l'ensemble de ces termes ?

Oui, alors équipe... c'est plusieurs personnes qui travaillent vraiment ensemble, c'est-à-dire qui vont se voir, se réunir, établir des projets en commun. Compétences différentes, je pense que l'approche d'un psychologue, d'un maître E et d'un rééducateur ne sont pas du tout les mêmes. Ils ne vont pas s'occuper de la même facette de l'enfant, si on peut dire. Ils ont des formations qui sont différentes et qui vont les amener à privilégier un pôle plutôt que l'autre. Etayer les aides, c'est soutenir ce que fait l'enseignant dans sa classe par des coups de pouce à l'enfant. Articuler les aides, ça peut être par exemple pour un rééducateur et un psychologue, qu'il y ait un bilan psychologique qui permette de... – déjà ça se fait un psychologue qui va faire un bilan et qui va donner son avis : "oui, je pense qu'au niveau de ton projet, je pense qu'on peut aborder l'aide sous un aspect pédagogique ou sous un aspect plus rééducatif" –... sinon articuler les aides ça peut être aussi qu'il y ait un maître G qui accompagne une famille et puis qui s'occupe d'un enfant qui décompense complètement et qui ne va pas bien en attendant que le suivi en CMP soit régulier et qu'il commence à faire effet. Ça peut être aussi faire un relais après une aide rééducative avec un enfant qui a investi l'école mais qui a des lacunes et puis après qui va être aidé à un niveau plus stratégique. Et puis des fois c'est le contraire. C'est le maître E qui va prendre un enfant pour qui on se doute... qu'il a besoin de stratégies, de méthodes ou de confiance en soi mais dont le problème ne peut se résoudre facilement. On sent que, aussi bien la famille que l'enfant, personne n'est prêt à entendre qu'il faudrait un travail moins scolaire et donc il y aura un travail pédagogique dans un premier temps pour amener les parents à accepter le fait qu'il faille quelque chose d'un peu plus pointu.

Vous avez dit aussi accompagner...

J'en ai parlé en même temps, c'est accompagner l'enfant dans sa souffrance et l'accompagner aussi dans son retour en classe. Je crois d'ailleurs que c'est la tendance actuelle. Là pour l'instant je ne vais pas en classe du tout, mais je vais essayer de le faire l'année prochaine, notamment au niveau des élèves du CE2, c'est-à-dire travailler sur les stratégies parce que c'est souvent ça au niveau du CE2 qui ne va pas mais accompagner les gamins quand ils sont en contrôle, les accompagner aussi dans leur classe en leur disant : « tu vois ça, on peut peut-être le faire ».

Existe-t-il des liens entre ce qui est fait ici et ce qui se fait dans la classe ?

Avec les CP et les CE1 beaucoup, avec les CE2 je n'y arrive pas du tout. C'est une question de personnalité...

Avec les CP et les CE1, comment cela se manifeste-t-il ?

Avec les CE1 par exemple, on a fait un livre. Cet après-midi, on va s'enregistrer pour aller raconter au CE1 ce qu'on a fait. Ils vont aller présenter leur livre, ça fera une séance. Et puis sinon, très souvent, je pense à un enfant par exemple qui est très dyslexique et la mère n'accepte pas du tout de l'envoyer chez l'orthophoniste. Cet enfant redouble son CE1 cette année et souvent je lui dis : «relis-toi, mais quand tu te relis, relis-toi à voix haute, pour pouvoir entendre, pas avoir l'impression de le dire mais entendre vraiment, vraiment, ce que tu dis, si tu dis f ou v... ». Par ailleurs, quand il lit, il ne fait pas d'erreur du tout. C'est vraiment au niveau de la transcription de l'écrit. La maîtresse, du coup, lui dit : « tu te rappelles ce qu'a dit Audrey ? Va dans le couloir si tu ne veux pas gêner les autres, mais va te relire, va parler à voix haute... ». Ou : « Audrey vous a expliqué que par rapport à la relecture ou au fait de prendre une feuille, de faire attention à suivre les lignes, à reconnaître un support etc.». Elle essaie vraiment d'en tenir compte et d'en parler.

Je vais vous demander encore cinq mots pour maître E...

Je mettrais stratégie, écoute, dynamique de groupe... accompagnement aussi et puis supports ludiques.

Pouvez-vous expliquer davantage ?

Stratégie, j'essaie de travailler énormément avec l'efficience c'est-à-dire comment faire le moins d'efforts pour réussir le mieux possible ce qu'on leur demande en classe. Il va y avoir tout ce qui est de l'ordre de l'attitude, de l'écoute, de la représentation... qu'est-ce que c'est écouter la maîtresse et qu'est-ce que c'est réellement écouter quelque chose ? Ou apprendre à lire est-ce que c'est écouter ce que dit la maîtresse ou est-ce que c'est utiliser ses yeux pour voir qu'il y a quelque chose d'écrit ? J'essaie de lever pas mal de choses comme ça au niveau des stratégies... sinon les stratégies, ça peut être aussi travailler sa mémoire avec des jeux de Kim, la mémoire visuelle, la mémoire auditive, essayer de faire ressortir tout ça. L'écoute, c'est écouter l'enfant, écouter ce qu'il a à dire parce que quand on est quatre, c'est quand même vachement plus facile que quand on est 25. On n'entend pas la même chose et puis ce n'est pas le même lieu donc ils ne disent peut-être pas les mêmes choses non plus même si ça reste très pédagogique. En tant que maître E, il y a un créneau à conserver mais souvent les enfants le font d'eux-mêmes, ils racontent ce qu'ils peuvent raconter d'abord parce qu'il y a tout un groupe, donc on ne s'adresse jamais à un individu mais à un groupe entier.

Dynamique de groupe ?

C'est utiliser le potentiel et les points forts de chacun des enfants et puis peut-être essayer simplement d'être le maître de jeu mais les laisser eux-mêmes découvrir un support, mettre en place des stratégies, vérifier, dire à l'autre : « mais tu n'as pas compris, regarde si tu fais ça, ça marchera mieux », voilà... supports ludiques, j'essaie de travailler énormément sur les jeux, sur des plateaux de jeux, je vais vous montrer. Ça peut rester très scolaire (me montre) par exemple le jeu des échelles et des serpents, ici on ne travaille que sur les graphies du phonème o... là, c'est sur la lettre g... qui peut faire gu, je, gn... une fois qu'on a travaillé sur tout ça, on va faire énormément de jeux de manipulation. Là, j'ai un groupe de CE1 en mathématiques, on travaille sur la numération, on prend un bâton de parole et puis on s'entraîne à compter de 5 en 5, de 10 en 10, poser des colles aux autres, il n'y a pas beaucoup de traces écrites au bout du compte... oui, j'ai essayé, là c'est quand je travaillais dans un autre réseau, je travaillais sur trois écoles primaires, j'avais besoin d'un matériel énorme et j'essayais de faire des supports comme celui-ci (me montre). C'est un support qui est vierge mais vous pouvez mettre des étiquettes avec ce que vous voulez dedans. Quel que soit ce que vous avez à travailler, vous pouvez l'utiliser. Ça me permettait de me balader avec de petites boîtes d'étiquettes plutôt que de grands jeux et de grands panneaux... (rires). Je dis supports ludiques et non pas jeux parce que je crois que c'est très important quand on présente le projet avec les enfants. La base de départ, c'est de leur dire qu'ils ont été sélectionnés, donc ils ont la chance d'être pris. Si on les a pris, c'est parce qu'on pense qu'ils sont en difficulté mais que leur maîtresse pense qu'ils peuvent y arriver et qu'ils ont besoin de pas grand-chose, d'une aide particulière, et que ça va les aider à progresser. Donc, on n'est pas là pour jouer. Par exemple il y avait des puzzles qui étaient à ma collègue d'avant mais on ne les utilise jamais ou on les utilise pour travailler uniquement sur le repérage par exemple mais jamais en tant que jeux. Je crois que je n'ai pas encore parlé de l'accompagnement. C'est avant et après. Accompagner, j'essaie de le faire de plus en plus, faire tous les liens, accompagner l'enfant dans sa classe, accompagner l'enfant par rapport à ses parents et par rapport à l'enseignant souvent, essayer de travailler sur les représentations des uns et des autres, sur ce que c'est que réussir, travailler, faire des efforts... Ce n'est pas forcément la même chose pour les uns et pour les autres. C'est accompagner l'enfant dans une démarche de progrès, donc l'accompagner même quand j'arrête de le prendre, savoir s'arrêter à un moment et lui dire : « bon, tu peux te débrouiller tout seul, mais reviens me voir quand tu veux si tu as besoin, je suis là, je peux t'aider, je peux même venir voir de temps en temps comment ça se passe en classe ».

Je vais vous demander maintenant cinq mots pour maître G....

On va mettre jeux symboliques ou plutôt dimension symbolique, enfant, disponibilité... narcissisme ou plutôt estime de soi c'est la même chose mais peut-être en plus simple... et accompagnement aussi.

Pouvez-vous préciser davantage ?

Dimension symbolique, parce qu'au lieu de travailler comme moi avec un support ludique, le jeu va avoir une dimension symbolique, il va servir de support pour revivre des choses, pour mettre en jeu des choses qui sont beaucoup plus personnelles et qui vont toucher l'individu, pas que l'école. Ça rejoint enfant, mais c'est un enfant à l'école. Il y a l'enfant par rapport à sa famille mais je pense que le maître G, tout comme le psychologue scolaire d'ailleurs, ils sont quand même à l'école. Donc ce n'est pas l'enfant seulement, c'est l'enfant qui pour des raisons X. ou Y. a du mal à être enfant et à devenir en même temps élève à l'école. Disponibilité, je pense qu'il faut être très disponible quand on est rééducateur (rires)... disponible par rapport aux parents, par rapport aux enfants... il faut être ouvert parce qu'il n'y a pas de progression ou de programmes, que c'est un travail à long terme alors que moi je suis souvent un effet placebo qui fait que souvent quand même ça marche très vite, pas forcément durablement, mais on voit les résultats vite. Estime de soi, ce n'est pas que "confiance en soi", pour le coup, c'est "image de soi positive", comme étant capable de faire.

Et accompagnement ?

Accompagnement, c'est accompagnement de l'enfant et de la famille souvent, dans toute la souffrance qu'elle peut porter... donc là on est plutôt dans le cadre école. Par rapport aux familles, je pense que le travail du rééducateur dépasse le cadre de l'école.

Comment voyez-vous les différences entre maître E et maître G ?

On dit souvent, c'est un peu caricatural, un peu résumé et pas forcément faux... le rééducateur essaie d'amener l'enfant à devenir élève et que le maître essaie d'amener l'élève à devenir un élève efficient, qui réussit. Donc en résumé, ça peut être ça. C'est un peu ce que je disais en parlant des relais. Il y a peut-être un premier temps qui est un temps comportemental, comme ce qui est arrivé pour la petite dont je parlais. Toute l'année elle a fait un travail sur elle et puis à partir du moment où elle a réussi à s'exposer, c'est vraiment ça, c'est vraiment une question d'exposition et puis de prise de risque, à partir du moment où la famille a accepté de l'entendre aussi, maintenant, pour cette petite fille, il va vraiment falloir qu'il y ait un travail qui soit fait pour l'aider à s'exposer et à réussir, à tirer partie du fait de se risquer. C'est là que le maître E va avoir intérêt à réussir, à faire en sorte qu'il y ait des progrès qui se fassent relativement vite.

On parle d'une réforme des réseaux. Quelle position soutenez-vous par rapport aux perspectives ?

Je trouve que c'est désespérant. Je trouve qu'au niveau de l'éducation nationale, il y a des gens qui sont bien formés et puis le concept de maître G.... je n'ai pas travaillé avec énormément de maîtres G. Quand j'étais en Normandie, il y avait un maître E et deux maîtres G et je trouvais ça beaucoup plus confortable que deux maîtres E et un maître G. En fait, il y avait beaucoup ce travail de relais qui se faisait. Le fait de discuter sur un même enfant avec des approches différentes, c'était très, très enrichissant. J'ai l'impression qu'on progressait, qu'on pouvait avancer correctement sachant qu'il y avait un temps où je prenais un enfant qui après allait être pris par la rééducatrice... quand il serait prêt à faire un travail sur lui et puis après dans un troisième temps je le reprenais ou on le prenait en doublette parce que dans ce cas là, il arrivait qu'il y ait des doubles prises en charge pouvait aider l'enfant à entrer dans les apprentissages de façon... en y arrivant. Parce que quand il n'y a pas assez de monde, on reproche forcément le manque de présence et le manque d'efficacité. Si vous vous étalez, vous ne pouvez pas être là. Ça ne veut pas dire que vous n'êtes pas efficace, parce qu'en même temps être là tout le temps, c'est assez enchaînant. Ça permet de garder une position de tiers et de garder une certaine neutralité d'être d'ici et d'ailleurs même si ce n'est pas simple à gérer. On y gagnait énormément, je n'aurais pas voulu me retrouver dans une classe entière. Même si vous faites du regroupement, vous êtes vraiment classe d'adaptation, vous n'en avez pas que le nom, vous en avez toute l'étiquette... maintenant c'est vrai que quand il n'y a pas grand monde et quand les gens sont là - vous avez vu la rééducatrice pour le nombre d'école... la pauvre, d'abord il y a plein d'écoles où elle n'intervient pas donc le travail qui devrait être fait par elle par exemple à Marcel Samba, je commence à l'approcher mais sachant que ce serait mieux fait si c'était celle qui est formée qui le faisait. C'est clair... je crois que c'est un frein réel à une bonne évolution. Si on ne travaille pas dans des conditions qui nous permettent de travailler, de montrer qu'on est efficace, on ne peut pas avoir de résultats positifs, quoi. Actuellement, je pense que le dispositif n'est pas assez bien fourni. Il y a besoin de plus de rééducateurs, à mon avis. C'est les rééducateurs dont on a besoin. J'ai l'impression que tous les volets soutien, surtout en ZEP, il y a des maîtres ZEP, il y a des maîtres de CLIN qui après deviennent CRI et suivent les enfants pendant un paquet d'années, il y a des emplois jeunes, il y a des effectifs restreints, il y a des enseignants qui font déjà une pédagogie différenciée pour la plupart... ça fait plein de choses qui peuvent se mettre en place au niveau du soutien. Je travaille au niveau pédagogique, aussi donc j'interviens là-dedans aussi... tout le volet du soutien, du soutien au pédagogique et la limite du pédagogique spécialisé, je crois que l'éventail est très fourni... très bien échantillonné au sens où il y a un peu toutes les aides et si on se débrouille bien, on peut bien les apporter. Par contre, le créneau rééducation, il n'est pas assez important, ils ne sont pas assez nombreux. Si on le retire, ça n'arrangera pas les choses.

Vous parlez de l'éventail des aides... Comment s'articulent-elles entre elles dans cette école ?

Ici, moi j'arrive. Ce n'est pas forcément évident pour moi. Je ne suis peut-être pas en position de recul suffisant pour vous dire comment fonctionne le travail du maître ZEP, celui des emplois jeunes etc. . Les emplois jeunes ne sont là que depuis le mois de février parce que les enseignants n'en voulaient pas dans l'école. Et puis j'ai un peu bousculé les choses, parce qu'en début d'année quand on m'a demandé de m'occuper des élèves de CP matériellement pour répéter certaines consignes, pour les aider à tenir le ciseau, à coller... en soi ça peut être une bonne idée mais je ne voulais pas me positionner en tant que "aide à la maîtresse" mais en tant qu'institutrice spécialisée, donc j'ai refusé en disant : « c'est le travail d'un emploi jeune. Si vous n'en voulez pas, tant pis, c'est à vous d'assumer ». Du coup, il y a eu des emplois jeunes. J'ai l'impression qu'elles semblent indispensables maintenant mais il faudra qu'elles trouvent leur créneau. Pour l'instant, elles sont débordées d'informatique. Mais, plus ça ira, plus elles feront aussi des ateliers langage, des choses qui peuvent être de l'ordre de la prévention mais sans nécessiter une spécialisation. Après, il faut articuler tout ça.

Y a-t-il des réunions qui sont prévues pour articuler toutes les aides entre elles ?

On essaie. Pour l'instant, il y a eu une réunion pour définir les tâches des emplois jeunes, une réunion pour définir leur emploi du temps. Il y en aura une autre bientôt pour faire le point. Mais pour articuler tout ça, ça va se faire avec le temps... on ne peut pas tout demander en même temps.

Quel est le rôle de l'IEN dans votre réseau ?

L'IEN est un ancien maître d'adaptation. Ça, c'est super agréable. Il a une vision de l'enfance en difficulté qui est spécialisée. Il est arrivé depuis le début d'année et il a mis en place des choses qui sont très importantes à mon avis. On a écrit ça, par exemple (me montre). Il a réuni tous les réseaux de la circonscription. On a essayé de trouver des points communs, parce qu'on travaille tous différemment, quelles sont les missions des uns et des autres, les caractéristiques des aides, quand est-ce qu'on met en place des aides spécialisées et sous quelle forme... (incompréhensible) et c'est signé circonscription de l'Education Nationale et ça c'est carrément essentiel à mon avis. C'est extra d'avoir quelqu'un qui permette qu'il n'y ait pas ce flou qui fait que souvent les gens se disent : « les gens du réseau sont un peu omnipotents, ils font ce qu'ils veulent, ils prennent les enfants qu'ils veulent, ils vont dans une école d'une année, dans une autre école une autre année... ». En Normandie, on avait un secteur beaucoup plus grand, on était obligé de déshabiller Paul pour habiller Jacques... en fonction des projets, de la façon dont on travaillait avec les enseignants aussi et l'inspectrice entretenait des relations très floues. Elle restait toujours dans le vague et on a réclamé pendant sept ans... ça y est, ils ont enfin obtenu une réunion avec les directeurs de toutes les écoles de la ville où travaille le réseau, il y avait 12 écoles. Vous imaginez, un seul réseau pour 12 écoles, ce que ça peut faire... la réunion a eu lieu cette année, juste avant les vacances de Pâques. Pendant sept ans, on a réclamé, mais je pense qu'elle ne se sentait pas capable d'appuyer, au niveau de son autorité, une ligne directrice qui était celle des réseaux. Elle n'était pas forcément compétente à ce niveau-là non plus... ce qui fait qu'il y avait toujours un flou, ce qui faisait des conflits énormes. Alors que là, vous pouvez toujours vous référer au texte, il est signé par l'inspecteur. C'est lui qui a dit que le réseau intervient bien dans un deuxième temps, qu'il y a un projet à remplir... Après vous êtes plus ou moins strict mais, il y a un projet. C'est marqué ici que le fait de prendre un enfant ne décharge pas la responsabilité de l'enseignant qui continue à faire un travail et qu'il ne saurait y avoir de prise en charge s'il n'y a pas de travail fait en classe. Il y a des choses écrites dedans qui sont carrément essentielles et qui permettent de fonctionner parce qu'on peut toujours se référer au texte. C'est aussi affirmer : « Je ne fais pas n'importe quoi, je réponds à une mission et je l'assume du mieux que je peux. Voilà la mienne, et voilà la tienne ».

Pouvez-vous citer les trois livres ou auteurs principaux recommandés lors de votre formation E ?

Auteurs : Vygotsky, c'était la grande mode, Bruner et Piaget. En plein stades, zone proximale de développement etc.

Même question pour la formation G ?

Je ne sais pas. On avait un tronc commun, donc je pense qu'il y avait aussi un peu de ça, mais je ne peux pas dire, parce qu'on était en formation spécifique la plupart du temps. On a rencontré les gens de la formation G deux ou trois fois à des conférences mais on n'a jamais travaillé ensemble, jamais.

Quels sont les cinq mots qu'évoque pour vous la réussite à l'école ?

Enthousiaste, actif... à l'aise, c'est au niveau de l'attitude et du bagage, l'élève y arrive, il peut travailler vite, il ne s'épuise pas. Il est efficient dans ces cas-là. Il peut vite répondre à la demande l'enseignant. Aussi, bien dans la classe c'est-à-dire socialement intégré.

Comment voyez-vous l'avenir des réseaux ?

Je le vois mal, mal d'après les textes. Pour qu'ils fonctionnent, je pense qu'on devrait systématiquement rajouter des rééducateurs et s'appuyer sur cette spécificité-là. Plus ça va, plus il y a des besoins en rééducation. (...) et je rajouterai bien des assistantes sociales en tant que lien qui a accès aux foyers, aux maisons.

J'ai terminé avec mes questions mais peut-être avez-vous des remarques à ajouter ?

Non, mais je peux vous donner les documents que j'ai préparés pour vous (explications à propos des documents disponibles et ceux qui doivent être envoyés ou communiqués par mail). (...)