IV - FORCE ET LIMITES DE L'AUTOBIOGRAPHIE CHRÉTIENNE AU REGARD DE LA FORMATION

Sous l'Antiquité chrétienne, un nouveau regard, un nouveau sens s'attache à l'homme, au monde, à la société, à l'histoire, à Dieu lui-même. L'espace des valeurs s'ordonne en fonction de la présence divine. Les valeurs religieuses définissent un ordre de référence absolu. Le plus grand dénominateur de l'expérience humaine est constitué par la révélation chrétienne, foyer de toutes les significations, et horizon des horizons. La nouvelle connaissance de l'homme, telle qu'elle se définit, s'accompagne d'une nouvelle évaluation de la condition humaine. L'homme sait sa place marquée dans un univers, régi par une autorité transcendante. Le christianisme développe une nouvelle expérience existentielle, où la créature humaine s'affirme en dialogue avec son créateur, dialogue en fonction duquel se dessine une ligne de vie.

L'autobiographie s'énonce comme dimension de recherche et de connaissance au sens spirituel. Elle répercute la conscience d'exigences fondamentales, la recherche d'une réponse à la vie. Elle témoigne d'une volonté de vivre en relation avec sa propre expérience, afin de retrouver la présence de Dieu, à travers les signes de son histoire. Elle fait état de la volonté de vouloir développer en soi le sens religieux. Elle s'affirme donc comme un véritable processus de formation pour le chrétien. Aussi, pour approfondir la réflexion engagée, nous voudrions maintenant saisir les apports de l'autobiographie chrétienne au regard de la formation, tout comme les limites engendrées par le modèle.