III - L’APPEL DU SUJET

L a nouvelle liberté gagnée s’accompagne de nouveaux impératifs. L’individu est devenu le législateur de lui-même. Il est contraint en permanence de choisir, de prendre des initiatives, de s'informer de s'ausculter, de se tester, de délibérer sur les actes les plus simples. La société de consommation astreint l'homme contemporain à se prendre en charge. Chacun doit faire des projets, affirmer sa souveraineté, diriger sa vie au nom d’une sorte de «morale» de l’individu et du sujet autonome, créateur de ses propres valeurs et de son style de vie. «Maintenant, il y a de nombreux problèmes qui accompagnent cette expansion de l’individu : la communication, les exigences réciproques, le rapport au travail, la construction identitaire.» 490

L’éthique post moderne est difficile et exigeante parce qu’elle ne résulte pas d’une intériorisation des normes sociales mais au contraire d’une mise à distance de ces normes. «[...] La modernité s'avère énigmatique en son cœur même, et on ne voit pas comment dépasser cette énigme. Là où on voyait autrefois des réponses, se profilent aujourd'hui des questions [...]. On discerne dans l'inquiétude qui pèse sur chacun d'entre nous, une prise de conscience générale du phénomène» 491 Chacun figure comme sa propre mesure, se trouve dans l’obligation de se comporter comme acteur et auteur de sa vie. L'offre en abîme de la consommation démultiplie les références et les modèles, détruit les formes impératives, exacerbe le désir d'être soi-même à part entière, transforme chaque contemporain en opérateur permanent de sélection et de combinaison. Le procès de personnalisation fait apparaître un individu informé et responsabilisé, dispatcher constant de lui-même. L’être humain est contraint d’être sa propre source de significations. Il doit puiser en lui-même ses ressources. Il ne peut plus se référer à un ordre supérieur mais doit opérer constamment des choix personnels.

L'homme contemporain se découvre inquiet. Son avenir lui apparaît hypothétique. Il ne dispose pas de certitudes, où de réelles perspectives. Il s'interroge sur le sens de la vie. Le monde lui apparaît comme un lieu de contradictions d'où surgissent des questions sans réponses. ««Comment décrire le sens de la vie ?» L'individu rencontré au quotidien nous le laisse savoir «ma vie a perdu son sens» (par ma «vie», il entend «mon existence») [...]. L'existence qui «ne vaut plus d'être vécue», rend compte d'une rupture avec un objet extérieur à soi. Elle indique un élan retombé [...], un acte sans but. L'existence alors n'est plus signe de rien, elle ne fait plus signe à rien [...]. Elle demeure à l'intérieur de soi. Tout se passe comme si un fil s'était rompu ou comme si une correspondance essentielle avait été soudain rompue.»492

Chaque personne se trouve renvoyée à elle-même, confrontée à la nécessité de se motiver, de bâtir son expérience. Chaque être doit se trouver et se fonder, gérer de façon optimale son capital intellectuel, affectif, esthétique..... Les disjonctions qui se sont produites placent l'homme contemporain face à l'obligation de tracer par lui-même sa route et d'établir son code de valeurs au risque de se perdre et de s'égarer dans un face à face stérile avec soi qui privera l'individu de tout ressort et de toute capacité d'action. «L'homme privé d'élan se découvre hagard. Et l'on ne prend pas d'élan de soi à soi. Paradoxalement l'existence qui signifie se sauve en sortant de soi [...]. La privation d'élan correspond à la situation de l'homme libre tel que l'entend ordinairement l'homme contemporain. Celui-ci considère volontiers la liberté comme une finalité dernière [...]. Mais la liberté n'est qu'une forme vide, attendant son contenu. La liberté d'être soi-même de définir ses propres normes, ne suffit pas à elle seule pour structurer le contenu, car elle est seulement ouverture et condition. Elle annonce les possibles, elle ne les énonce pas [...].»493 La liberté est une possibilité donnée à chaque homme et s'entend comme la liberté d'être ce que chacun veut. Elle ne doit pas être prise pour une fin. Si le sujet ne répond rien et refuse de s'engager alors il se détruit et la liberté n'a plus de valeur. Elle prend sens à travers des choix, des réalisations que le sujet inscrit au cœur même de son existence, à travers des référents.

La société dans laquelle l'homme contemporain évolue implique un positionnement de la part de chacun, donc un choix ne serait-ce que pour trouver sa place et s'insérer. Cette situation conduit l'individu à effectuer des ajustements et des transactions avec lui-même. Toute interaction avec autrui, toute situation de communication et d'échange, suppose un travail d'ajustement sur soi et exige une mise en scène de soi pour se faire reconnaître et accepter. Chacun doit connaître des éléments structurant sa propre réalité pour s'affirmer face aux autres. La maîtrise des relations humaines, la facilité à négocier, l’ouverture, l’acceptation et l’écoute d’autrui constituent autant de qualités nécessaires pour s’insérer, s’intégrer et rester en position au cœur de la société. «Ces transactions relationnelles […] exigent aussi des transactions avec soi-même, des ajustements constants et douloureux entre ses prétentions et ses opportunités. Autrement dit, un travail sur soi nécessaire pour se vendre, déterminer ce sur quoi l’on peut s’engager dans l’avenir, compte tenu de ce que l’on pense avoir acquis dans le passé. Cette « transaction biographique» est en interférence constante «avec la transaction relationnelle». On ne peut convaincre autrui de ses compétences si l’on n'a pas d’abord la conviction de les avoir acquises. Toute interaction avec autrui engage une mise en scène de soi.»494

Dans tous les cas, l'être humain reste responsable de lui-même, de ses faits et gestes, de son histoire. L'accentuation du droit subjectif d'être libre, s'accompagne parallèlement de la mise en place d'un sujet qui se comporte comme administrateur avisé de sa vie et des obligations liées à cet état de fait. Plus la personne est tenue d’être sujet, plus elle s’expose, plus elle est soumise au stress et plus on lui demande de s'affirmer, d'être sûre d'elle. Il faut constamment prouver son autonomie, rassurer sur ses potentialités et son authenticité. L’individu moderne est ainsi l’homme de la culpabilité, de la tension entre morale collective et individuelle, entre moi et surmoi. Il est victime du désir de reconnaissance de soi, induit par la société, et se sent menacé par le mépris. La qualité de sujet et l’obligation qui en résulte de la vivre pleinement sont lourdes à porter. La fatigue guette les acteurs d’autant plus qu’ils sont constamment sollicités à tous les niveaux. «Individus libérés, nous voilà pris de vertige devant notre propre victoire. Celle-ci est désormais si totale qu'elle nous affranchit et nous oppresse tout à la fois. Chaque jour au tréfonds de nous-mêmes, nous ressentons le poids de ce dilemme : une absolue liberté liée à un absolu désarroi.»495

La transformation des styles de vie, liés à l'événement de la société de consommation, a permis ce développement des droits et désirs de l'individu, cette possibilité infinie d'être absolument soi, de jouir de la vie, de même que cette acquisition d'une liberté, rendant le sujet libre de choisir ce dont-il veut être le répondant. Cette nouvelle situation, suppose cependant une mobilisation ne serait-ce que pour demeurer présent, se rendre responsable et effectuer des choix. L'homme contemporain ne peut échapper à cet engagement qu'il regrette (soucieux comme il est de préserver son entière disponibilité). Il doit maintenant tenir compte des nouvelles conditions et du nouvel état d'esprit de la société, qui propulse l'individu au rang de valeur absolue, et lui donne le premier rôle en tout, l'invite à vouloir vivre tout et tout de suite dans le présent le plus immédiat.

Placé constamment sur le devant de la scène, l’individu s’en trouve fragilisé. Il se sent multiple, fragmenté, disséminé. Responsable de sa vie puisqu’elle lui appartient en propre, chaque homme est tenté de se percevoir comme l’auteur de ses échecs, de ses souffrances et doute de ses capacités à être réellement. Les crises de soi peuvent surgir à tout moment, suscitées par les exigences multiples et contradictoires de la révélation de soi, de l’unité, de la stabilité, de l’authenticité. L’homme post-moderne se sent insatisfait dans sa demande de sécurité ontologique. «Au moment même où il pourrait célébrer sa victoire, l'individu se sent cruellement floué. Délivré de ses chaînes, il est aussi privé de ses rôles, de ses places, de ses identités. Le voilà dépouillé de toute obligation mais dépourvu de toute identité, sécurité, fonction sociale clairement reconnue. Privé d'inscription dans une mémoire collective assumée, affranchi de toute culture, il erre dans sa liberté toute neuve comme dans un désert glacé.»496 La déroute des grands projets de société, l'érosion des identités sociales, des normes coercitives et le surinvestissement du moi sont allés de pair. La désertion des appuis transcendants, des institutions et des rôles a nettoyé le terrain jusqu'à l'accession de l'individu pur, sorte de Narcisse en quête de lui-même, obsédé par lui-même. Se portant désormais seul, l'individu se révèle susceptible de défaillir ou de s'effondrer à tout moment face à l'adversité qu'il affronte à découvert. Sollicité, continuellement surinvesti, le moi a de plus en plus du mal à répondre à toutes les demandes et l'homme contemporain apparaît comme indécis et vulnérable, alors que parallèlement la société lui demande de faire preuve de dynamisme, d'agir et de prendre continuellement des décisions.

Les nouvelles formes du management demandent aux individus de ne plus s’abriter derrière les routines, l’autorité et le groupe. Les acteurs doivent s’engager, faire des projets, se concerter, développer leur autonomie et responsabilité. Ce n’est plus seulement l’accomplissement de la tâche qui est jugé et sanctionné mais aussi l'être, son enthousiasme, sa capacité à se lier aux autres. Les entreprises mettent en avant la réalisation de soi à travers les actions engagées. Dans la recherche d’emploi, les techniques de présentation de soi ne portent plus seulement sur les compétences professionnelles, mais aussi sur un ensemble de dispositions personnelles. Il faut séduire et convaincre là où il suffisait d’exercer le pouvoir délégué par l’organisation. Les enjeux de la mobilité deviennent moins clairs.

Les individus sont confrontés à des choix difficiles en matière de trajectoire et de stratégie. Il leur faut savoir gérer des multi-appartenances et de nombreux changements. Les comportements et les rationalités individuelles sont mis en cause. L’adaptation réclame une grande polyvalence. Il faut être soi-même en ne limitant pas à son rôle, s’affirmer bien au-delà, à travers toutes les dimensions de sa personne. Les professeurs sont tenus d’élaborer des projets d’établissement, doivent prendre des initiatives, adapter leurs méthodes, redéfinir des objectifs locaux et personnels. Il en va jusqu’au rmiste, tenu de se présenter, face au service social comme sujet désireux de s’en sortir, capable d’émettre des projets. Le tourbillon d’innovations sans cesse croissant, l’évolution de la conjoncture sociale obligent l’adulte à élucider et à recycler continuellement ses actions. Le recours à la formation permanente, aux techniques de gestion de soi sont devenues d’autant plus indispensables, qu’il faut à cet adulte affiner ses capacités d’adaptation, face à un environnement, qui a plus d’un titre lui paraît incertain, chaotique, capricieux.

Les individus disposent désormais d’un éventail de méthodes et de techniques diverses pour «se fabriquer». Celles-ci sont issues des approches comportementales et cognitives développées dans les années 70. La méthode scientifique a permis des progrès décisifs dans l’étude de gestion de soi, mettant au point des procédés, permettant à l’individu de mieux réguler ses processus mentaux, ses états affectifs et ses manières d’agir. Parallèlement, la société fait de plus en plus appel à toutes sortes d’experts et de conseillers, qui pratiquent conseils et aides aux personnes et aux collectivités. «Des arts du conseil prolifèrent avec de nouveaux types de professionnels. Le versant interpersonnel est travaillé par la multiplication de conseillers dans chaque secteur d'activité, conseiller en formation, en orientation, en carrière, en pédagogie, en sexualité, en spiritualité, en économie, en marketing [...]. Le versant institutionnel voit s'instituer une nouvelle profession consultant.»497 Les entreprises proposent à leur personnel, des stages d’expression, afin de maîtriser la prise de parole en public ; de résolution de problème, afin d’affronter les difficultés de façon méthodique et réfléchie. Les demandeurs d’emploi, les candidats à poste plus élevé y ont de plus en plus recours, afin de démontrer qu’ils ont gardé leurs compétences et les ont accrues.

La place accordée aux techniques de développement personnel ne cesse de grandir. Leur intérêt et leur importance sont reconnues par les entreprises et la société qui favorise leur expansion et en encourage la pratique. L’expression corporelle, musicale, la créativité, les méthodes de relaxation, de méditation, les arts martiaux, figurent comme autant de possibilités d’épanouissement, d’équilibre pour les individus. Ceux-ci accèdent par ce biais à des potentiels insoupçonnés, à des ressources cachées qu’ils ne faisaient pas fructifier. Grâce à cette plus-value, ils acquièrent une meilleure image d’eux, une plus grande confiance, celle-ci pouvant les conduire à faire des projets, à envisager l’avenir plus sereinement.

La société post-moderne réclame des individus bien dans leurs têtes et dans leur corps, mais sans pour autant pouvoir leur offrir le climat correspondant. Aussi est-il plus nécessaire que jamais d’avoir à portée de main un éventail de procédés susceptibles d’apporter un mieux être, un réconfort. L’ensemble de ces techniques vise une détente, une tranquillité d’esprit, trop souvent absentes de la vie des individus. A un stade plus élaboré, ces démarches cherchent à être des moteurs de changements, en intervenant, sur les capacités, modes de perception et d’action des personnes ; ou plus encore à relancer un processus qui a été perturbé, dans le cas de thérapies cognitivo-comportementales.

Toute interaction sociale et plus encore dans le cadre professionnel met en jeu un grand nombre d’émotions et inclut une variété de situations. Il s’agit donc d’aider les individus à faire face aux émotions, aux stress dans leur travail, de lutter contre certaines automatismes derrière lesquels les personnes se retranchent, lorsqu’elles se sentent «en état d’insécurité». L’énergie investie dans la défense contre les émotions contenues peut être utilisée dans une direction plus active et plus positive. De même, les automatismes mis en route pour se défendre, peuvent se révéler inappropriés et déclencher des réactions d’hostilité. Il faut cerner les éléments déclenchant l’émotion et le stress, décortiquer les processus qui les favorisent, tenter d’en expliquer les mécanismes. La prise de conscience de ces phénomènes et leur compréhension, permet de mieux les réguler et engendre une modification comportementale. Celle-ci débouche sur une restructuration et permet aux personnes, de se concentrer dans l’apprentissage de nouvelles conduites plus adaptées.

Le fait de pouvoir nommer, exprimer ses peurs, ses émotions, ses angoisses, apparaît comme une condition impérative pour favoriser le changement. La psychologie expérimentale souligne la nécessité d’un déconditionnement afin de favoriser une restructuration cognitive. Pour garder le contrôle de soi, gérer le changement, écarter les obstacles susceptibles d’enrayer sa progression, l’individu post- moderne dispose de multiples moyens. Le but commun de ces démarches consiste «à façonner» un individu sûr de lui, compétent, capable de faire face. La technicité vient au secours des personnes. Les individus trouvent à portée de main un savoir et des moyens concrets, leur permettant d’améliorer leur propre gestion et leurs relations avec autrui.

On peut toutefois se demander si cet éventail de techniques ne constitue pas l’expression d’une attente diffuse de certitudes et de repères dans un monde vide de sens. L’individu post-moderne se raccroche à des moyens techniques, cherche des substituts, des points d’appui qui puissent l’armer et l’aider dans sa vie. Il se sent déstabilisé et en quelque sorte ubiquiste, puisqu'il peut embrasser simultanément les états et les positions les plus contraires, sans être gêné par les contradictions : ne serait-ce que vivre à l'heure permissive et respecter à la carte les prescriptions religieuses, être rationaliste dans son travail et disciple par ailleurs d'un gourou. Le surinvestissement du moi, objet de toutes les attentions et interprétations va de pair avec la montée de l'incertitude et des interrogations. Le moi devient un miroir vide à force d'associations et d'analyses, une structure ouverte et indéterminée. S'il se trouve libéré de la culpabilité morale, l'homme contemporain n'en ressent pas moins l'angoisse. Il se sent déraciné, a une vision perplexe et anxieuse de l’existence.» [...] L'individu n'est plus seulement fragilisé ou désemparé; sa consistance secrète est en questions.» 498

Les repères religieux, laïcs, n’ont plus la même prééminence, ni la même force d’évidence. Le monde est marqué par l’anomie Les fins de l’activité collective ne se discernent plus clairement. Toutes les sphères sont annexées par un procès de personnalisation multiforme. L’effacement des cadres de référence conduit à un modèle sans ancrage. La vie adulte donne l’impression d’avoir perdu ses perspectives maturationnelles pour devenir l’âge de multiples résolutions de problèmes. L’individu est en perpétuelle maturation, en perpétuelle perspective. Plus que jamais, la personne adulte, a besoin d’être confortée, de s’appuyer sur des repères. Partout, on retrouve la solitude, le vide, la difficulté à être transporté hors de soi, d'où une fuite en avant dans diverses expériences qui ne fait que refléter cette quête de sens et recherche d'authenticité qui poursuit chacun.

Le dilemme est le suivant, comment se construire, comment gagner cette autonomie personnelle si réclamée par la société dans un tel contexte ?. Comment parvenir à exister comme sujet individuel ?. Comment trouver les étayages nécessaires, intégrer son identité et bâtir son avenir ?. Comment trouver une raison d’être et une signification, si ce n’est à travers son histoire et son parcours ? L’individu est confronté à la nécessité de trouver ses racines, de bâtir son histoire. «Chacun d’entre nous individuellement et collectivement cherche à faire de sa vie un récit, à donner sens à sa vie, cherche à faire en sorte que chaque acte trouve une signification par référence à la construction de sens global de l’ensemble auto-référentiel qu’est la vie individuelle.»499

Chaque personne doit se doter des éléments de sa propre biographie. Elle se fait et existe par et à travers son histoire. Celle-ci constitue sa réalité et son ancrage. Elle révèle la logique individuelle, la formation personnelle qui s’accomplit à travers la vie et le temps. L’analyse des trajectoires permet d’apprendre à réfléchir sur sa vie et ses expériences passées. La lecture autobiographique modifie l’expérience, son contenu, favorise l’apprentissage de nouvelles conduites, met sur la voie d’une restructuration et ouvre à une compréhension plus élargie.

Pour cette raison, l’approche autobiographique est intégrée comme moyen technique dans le circuit de la formation. Elle correspond à la culture et l’autonomie prônée par la société, à la notion d’autoformation qui s’est imposée particulièrement ces dernières décennies. Cette ligne directrice conduit à l’essor de formations ouvertes, individuelles, qui mettent le sujet au cœur du processus d’apprentissage. L’idée de se gérer, de se former par soi-même, s’incarne à travers la déclinaison existentielle, les pratiques d’histoire de vie, la formation expérientielle. La démarche autobiographique s’ouvre à de nouvelles perspectives, et ne se cantonne plus seulement à une expression profonde et intime du moi. Elle trouve de nouvelles orientations et se constitue comme point d’appui pour l'homme contemporain. Elle s’accorde avec la forme de pensée et les préoccupations de l'individu post-moderne d’où son exceptionnelle ampleur et vigueur.

Notes
490.

M. MAFFESOLI, G. LIPOVESTSKY : «Débat: l'individualisme est-il du passé?», Psychologie, avril 2000, pp. 102 - 106

491.

A. GIDDENS, op. cit.

492.

C. DELSOL, op. cit., p. 22

493.

Ibid. p. 26

494.

C.DUBAR, «Socialisation et construction identitaire» p. 140, in : L'Identité, l’individu, le groupe, la société, op. cit.

495.

J. C. GUILLEBAUD, op. cit., p. 213

496.

Ibid., p. 235

497.

G. PINEAU, «Les Histoires de vie comme art formateur de l'existence», Pratiques de formation-analyses, n°31, 1996, pp. 65-78

498.

J.C. GUILLEBAUD, op. cit., p. 241

499.

A. TOURAINE, Les transformations sociales du XXè siècle, : Revue Internationale des Sciences Sociales, n° 156, 1998, p. 157