Introduction

La première étape de la perception visuelle est l’activation, par la lumière, de millions de photorécepteurs dans la rétine. La répartition de l’image rétinienne se définit par la distribution de l’activité des photorécepteurs. A partir de cet état initial, on peut être étonné de son aboutissement en une expérience visuelle structurée en scènes et en événements complexes. Pour aider à comprendre ce paradoxe, on propose une distinction entre le codage et la perception. Le codage fait référence à la façon dont une image est analysée, intégrée et transmise tout au long des différentes étapes du système visuel. Par exemple, on peut parler du codage de l’information par les photorécepteurs, mais aussi de la sélectivité à l’orientation des cellules de l’aire visuelle primaire. De ce point de vue, une question fondamentale consiste à déterminer comment un stimulus est représenté dans l’activité des neurones du système visuel (DeCharms & Zador, 2000 ; Knoblauch & Shevell, 2003). A l’inverse, la perception se rapporte à notre expérience actuelle ou phénomènale. Il s’agit d’interpréter les objets du monde environnant en lien avec la mémoire.

La transformation qui s’effectue à partir de récepteurs indépendants en une perception structurée est l’un des principaux objectifs de l’organisation perceptive en vision (Palmer, 2002). De ce point de vue, l’objectif général de la thèse est de mieux connaître l’influence de ce codage sur la perception. Pour cela, nous cherchons à déterminer les indices du stimulus utilisés par un observateur, afin de préciser la nature du codage précoce. En d’autres termes, il s’agit de modéliser les stratégies perceptives que le système visuel met en œuvre pour traiter une information.