1.1.4.4. Propriétés des cellules complexes

Selon le modèle de Hubel et Wiesel (1962, 1968), les cellules complexes ont le rôle suivant. Comme les cellules simples, elles répondent à des barres ayant une orientation spécifique. Mais, les cellules complexes ont un champ récepteur uniforme, c’est-à-dire sans régions excitatrice et inhibitrice distinctes bien qu’elle code un contraste. Ces cellules sont fortement activées lorsqu’un signal balaie le champ récepteur avec une orientation correcte. Cette propriété les différencie principalement des cellules simples où le signal doit être fixe et correctement orienté. Hubel et Wiesel (1962) ont formulé l’idée que les champs récepteurs des cellules simples sont formés à partir des champs récepteurs du CGL. De la même façon, l’émergence des cellules complexes est le résultat de l’activité des cellules simples.

Hubel et Wiesel (1962) ont également décrit une troisième catégorie à savoir les cellules hypercomplexes. Les propriétés des champs récepteurs de ces cellules sont identiques à celles des cellules complexes. Les cellules simples et complexes additionnent les stimulations : plus la barre est longue et plus la réponse de ces cellules est importante, et ce, jusqu’au moment où la barre remplit entièrement la longueur du champ récepteur, au-delà de cette limite leur réponse ne varie plus. Par contre, la réponse des cellules hypercomplexes, appelées également cellules à inhibition terminale, augmente avec la longueur de la barre jusqu’à une limite donnée, puis l’activité diminue lorsque la barre dépasse cette limite. En réalité, cette propriété concerne aussi bien les cellules simples que les cellules complexes. Les cellules qui possèdent cette propriété sont appelées des détecteurs de terminaisons (« end-stopped cells ») ou encore cellules hypercomplexes de type I, s’il s’agit des cellules simples, et cellules hypercomplexes de type II s’il s’agit de cell ules complexes (Palmer, 1999).