1.1.6.2 .Influence contextuelle sur l’activité des champs récepteurs

Cette partie a pour objectif de montrer que les champs récepteurs ne se limitent pas à une simple transformation des entrées en une sortie, mais, au contraire ce serait une structure plus dynamique (Wörgötter et Eysel, 2000).

De nombreuses études ont indiqué que la sélectivité à l’orientation des cellules corticales, est influencée par le contexte de la stimulation. Dans ces expériences, lorsqu’une barre lumineuse est présentée dans le champ récepteur d’un neurone avec la bonne orientation, et que simultanément apparaissait un autre stimulus positionné en dehors du champ récepteur, la réponse de la cellule pouvait être inhibée ou augmentée. Si une ligne verticale est entourée par des stimuli identiques, alors la réponse de la cellule diminue. Par contre, si cette ligne est entourée par d’autres stimuli dont l’orientation est différente (ligne verticale), la réponse de la cellule augmente (Gilbert & Wiesel, 1990 ; Knierim & Van Essen, 1992 ; Silito & Jones, 1996). Par ailleurs, Levitt et Lund (1997) ont montré que cet effet était accentué selon le niveau de contraste entre la cible et le pourtour. La cible était composée d’un carré et le pourtour était également un carré mais de taille plus importante. Ces deux carrés étaient constitués de lignes dont l’orientation était différente dans le centre et le pourtour. Le contraste dépendait de la fréquence temporelle des barres qui composaient ces deux stimuli. Dans le cas où le contraste de la cible était élevé, la réponse des neurones était supérieure, comparativement à une condition où la cible était présentée seule. Par contre, un faible contraste du signal engendrait une diminution de la réponse des cellules par rapport à la condition contrôle. Un effet identique a été mis en évidence avec l’utilisation de réseaux sinusoïdaux (Ohtani, Okamura, Yoshida, Toyama, & Ejima, 2002). Pour Lamme et Spekreijse (2000), ces effets contextuels permettraient d’expliquer des phénomènes attentionnels comme l’effet « pop out ». En effet, lorsque la cible est entourée de signaux dont l’orientation est aléatoire, alors la réponse des cellules n’est pas différente de la condition où la cible est entourée de signaux avec la même orientation (Kapadia, Ito, Gilbert, & Westheimer, 1995). Dans ces deux cas, il n’y a pas d’effet « pop out », puisque la cible ne se distingue pas des éléments du pourtour par une orientation particulière (Lamme & Spekreijse, 2000 ; Li, 1999). Kastner, Nothdurft et Pigorev (1997) ont répliqué l’expérience de Knierim et van Essen (1992) en utilisant cette fois des barres en mouvement.