1.1.6.3. Propriétés dynamiques des champs récepteurs

Les expériences que nous venons de présenter dans partie précédente montre l’existence d’interactions entre les neurones. Nous nous intéresserons ici à la structure même du champ récepteur. La question est ici de déterminer si la taille d’un champ récepteur est fixe ou, au contraire, évolue en fonction de la stimulation. Sceniak, Ringach, Hawken et Shapley (1999) ont enregistré la réponse de 85 cellules de V1 dans une expérience de sommation spatiale 6 , en utilisant un réseau sinusoïdal comme stimulus. Les fréquences temporelles et l’orientation étaient spécifiques à chaque cellule et seul le contraste du réseau variait. L’activité des cellules indiquait que l’augmentation du contraste du stimulus diminuait la taille du centre des champs récepteurs, par ailleurs, aucun effet n’a été constaté pour le pourtour antagoniste. Ces données suggèrent que les variations de contraste implique un changement de la polarité entre les cellules corticales. Selon Sceniak et al. (1999), ce mécanisme permettrait une meilleure détection des contours lorsque le signal est faible. Kapadia, Westheimer et Gilbert (1999) ont également réalisé une expérience de sommation spatiale en utilisant une barre lumineuse. Les résultats ont aussi indiqué que la taille des champs récepteurs n’était pas fixe, mais dépendait du contraste du signal. La taille du champ récepteur était 4 fois plus importante pour un stimulus de faible contraste par rapport à un stimulus ayant un contraste élevé. Cette dynamique des champs récepteurs a également été mis en évidence dans le cas de lésion cérébrale dans laquelle la plasticité cérébrale permet une augmentation de la taille des champs récepteurs. Cette question sera traitée dans une partie ultérieure (concernant le remplissage des scotomes).

Notes
6.

Le principe des expériences de sommation spatiale sera traité dans une partie ultérieure.