4.Variation de la tâche : discrimination de luminance

Les séries d’expériences précédentes ont permis de montrer que la dimension de surface est prépondérante pour la détection. Cette nouvelle partie aborde la question des mécanismes neuronaux qui pourrait véhiculer l’information de surface, sans remplissage. Il faut que dès la rétine, des cellules répondent spécifiquement à cette dimension. Dans la rétine, le traitement de l’information visuelle est divisé en deux principales voies : M et P. Ces deux systèmes ont des propriétés distinctes et complémentaires. En effet, les cellules M répondent à des fréquences spatiales basses et les cellules de la voie P à des fréquences spatiales élevées. La voie P permet ainsi de transmettre une information basée sur les détails de l’image comme les contours (Kaplan, 2003). Notre objectif était de pouvoir différencier ces deux voies d’un point de vue comportemental.

Au cours de la partie théorique, les travaux de Pokorny et Smith (1997) ont été présentés (p. 41). L’objectif de leur étude était de distinguer les voies M et P de façon comportementale, ce qui a été rendu possible à partir des données physiologiques de Kaplan et Shapley (1986). Ces deux voies se distinguent par les réponses neuronales pour plusieurs niveaux de contrastes. Ceci a conduit Pokorny et Smith (1997) à utiliser trois paradigmes pour différencier la réponse des cellules M et P chez l’observateur humain. Nous nous limiterons à l’utilisation de la condition « steady-pedestal » qui permettait de faire émerger sélectivement les réponses issues de la voie M. L’originalité de cette nouvelle série d’expériences est d’utiliser la condition « steady-pedestal » avec la technique de l’image de classification. Toutefois, nous simplifierons ici la procédure expérimentale afin de permettre une utilisation des deux techniques simultanément, mais aussi pour comparer les résultats obtenus avec ceux des expériences précédentes. En effet, nous réduisons le nombre de stimuli à un seul au lieu de quatre dans les expériences de Pokorny et Smith (1997).

Cette partie se divise en deux expériences, tout d’abord une expérience de seuil qui permettra de déterminer les conditions expérimentales à utiliser pour l’expérience principale où nous utilisons la technique de l’image de classification.