Conclusion et Perspectives

Notre objectif était de modéliser les stratégies perceptives que le système visuel met en œuvre pour traiter une information. Plus précisément, nous nous sommes intéressés à l’un des premiers aspects proposés dans la littérature, et qui concerne la distinction entre le traitement du contour et de la surface d’une forme. De nombreux auteurs (Gerrits & Vendrik, 1970 ; Grossberg & Mingolla, 1985 ; Marr, 1982 ; Walls, 1954) ont proposé que ces deux dimensions étaient traitées de façon hiérarchique. En effet, notre première partie théorique a permis de montrer que l’antagonisme centre/pourtour des champs récepteurs permettait d’extraire une information centrée sur un contraste aux bords d’une forme (Hubel & Wiesel, 1962, 1968). Ainsi, il a été suggéré que la dimension de contour est l’une des premières information encodée par le système visuel. Ainsi, notre perception de la surface ne serait pas issue directement de la lumière, mais nécessiterait au contraire une étape de reconstruction. Il est classiquement admis qu’un processus de remplissage permet de traiter l’information de surface à partir des contours de la forme. Par conséquent, si les contours sont encodés par le système visuel et si la surface est reconstruite dans un deuxième temps, alors les bords d’une forme constituent une dimension primordiale pour détecter un signal. En étudiant l’information utilisée par l’observateur, c’est-à-dire sa stratégie de détection, nous pouvons ainsi déterminer la nature du codage des dimensions de contour et de surface. Nous avons tenté de répondre à cette question en utilisant le paradigme de l’image de classification (Ahumada, 1996). Dans cette technique, un bruit est ajouté au signal à chaque essai, et ce bruit est corrélé avec la réponse de l’observateur, ce qui permet de définir les indices perceptifs qui sont pris en considération au cours de la tâche. Le résultat final est une image du « prototype » du signal utilisé par l’observateur.