Trois grandes thématiques seront développées concernant nos perspectives de recherches. La première porte sur l’extension de nos travaux sur la distinction contour/surface chez l’observateur humain et plus précisément dans le cadre de la discrimination. Nous pensons dans un premier temps adapter la condition « pulse paradigm » afin de déterminer la participation de la voie P dans le traitement d’une forme simple. Pour cela, nous pensons effectuer une tâche de discrimination de luminance entre deux carrés positionnés côte à côte et dans un même intervalle temporel. Nous supposons que si la technique de Pokorny et Smith (1997) met en évidence une réponse de la voie P, alors les contours du signal devraient principalement être utilisés pour répondre. En dehors de la distinction M/P, Neri & Heeger (2002) ont mis en évidence des différences de stratégie sur la façon de traiter l’information dans une tâche de détection et de discrimination. La tâche de discrimination permet une appréciation plus fine des composantes du signal. Ainsi, nous pensons réaliser une discrimination entre deux formes géométriques. En effet, si ces dernières se différencient essentiellement par la configuration des contours, alors cette information devrait ressortir dans l’image de classification.
La seconde perspective de recherche est de poursuivre nos travaux sur la problématique de la distinction des voies M/P. L’étude d’un patient atteint d’un déficit de la voie M sera réalisée, en collaboration avec Muriel Boucart (CHR, Lille). Un déficit du canal M a été postulé chez ce patient sur la base des signaux électriques recueillis à la surface du scalp (méthode des potentiels évoqués) montrant un dysfonctionnement des régions cérébrales sous-jacentes lorsque la stimulation visuelle implique spécifiquement la voie M. Nous pensons dans un premier temps utiliser les paradigmes de Pokorny et Smith (1997) qui permettent d’isoler les réponses au contraste des voies M et P. Par la suite, nous étudierons les conséquences de la détérioration du système M sur le percept du patient dans notre tâche princeps de détection. Cette dernière expérience nous permettra de préciser la participation de la voie P dans notre de tâche princeps de détection. Dans la continuité de la distinction des voies M/P, une hypothèse a été formulée à propos d’un déficit de la voie M pour la dyslexie de surface (Schwartz, 1999 ; Stuart, McAnally & Castles, 2001). Il nous semble pertinent d’appliquer les deux paradigmes de Pokorny et Smith (1997) à ce déficit.
La dernière perspective de recherche a pour but de déterminer l’image de classification d’un signal positionné autour de la tache aveugle. Nous nous attendons à ce que seule l’information centrée sur les bords du signal émerge dans l’image de classification, et que, la partie qui est positionnée à l’intérieur de la tache aveugle ait un niveau de luminance identique à celle du fond puisqu’aucune information n’est transmise. Cette étude sera ensuite étendue à des patients rétinopathes 20 traités par photocoagulation. En effet, à la suite de ce traitement, de nombreux scotomes apparaissent, la dernière partie de ce projet sera réalisée en collaboration avec John Werner (Université de Californie, Davis).
Le diabète se caractérise par une hyperglycémie, et, lorsque cette hyperglycémie devient chronique, elle entraîne des troubles vasculaires. Ces complications peuvent toucher les yeux où les vaisseaux sont de petite taille : on parle alors de rétinopathie. Cette pathologie peut provoquer un décollement de la rétine, et conduire à la cécité si elle n’est pas traitée. Elle survient généralement 10 à 15 ans après le début du diabète. Le principal traitement qui existe à l’heure actuelle est la photocoagulation. Le principe repose sur la destruction des zones lésées, par des impacts au laser, la rétine périphérique étant la seule zone touchée dans cette pathologie.