La seconde période d’installation (1787-1823) marque la formation de villages mennonites 76 allemands en Russie. Après que la Crimée ait été reliée à la Russie par la mer d’Azov par les steppes, le gouvernement entreprit sa colonisation afin de peupler ces territoires nouvellement conquis et de les rallier à la Russie d’un point de vue économique. Or, au début du XIXe siècle, le sud-ouest de l’Allemagne fut fortement marqué par la hausse des impôts et par l’enrôlement des hommes dans l’armée pour les guerres napoléoniennes (1792-1815). En plus de ces difficultés, la population souffrait en raison des mauvaises récoltes de 1806, 1809, 1810, 1812, 1815. La population fut donc tentée d’immigrer afin de s’assurer un meilleur avenir. En Russie, les nouveaux colons obtinrent des terres. Le statut juridique des colons était parfois différent d’une colonie à l’autre. La majorité des colons était sous l’autorité d’un commissaire du gouvernement qui les engageait et dont ils obtenaient leurs privilèges. Ils étaient des fermiers libres, certes dépendants des fluctuations économiques au XIXe siècle.
En 1782, le prince Potemkine aurait envoyé 77 sur place un certain nombre de Suédois dans le gouvernement d’Ekaterinoslav, auquel il rattachera par la suite différentes parties de la Suède formant ainsi les colonies suédoises : Altschwedendorf en 1782, Altdantzig en 1787, Klosterdorf et Schlangendorf en 1804. En 1783, quelques Italiens vinrent en Crimée mais disparurent rapidement. La colonisation agricole débuta réellement durant cette période dans les nouveaux territoires de steppes russes grâce aux colons étrangers. Le traité entre le gouvernement russe et les mennonites prussiens marqua le début de la nouvelle ère colonisatrice en Russie. Selon certaines sources historiques, cette période se serait étendue entre 1803 et 1823. En fait, il semblerait plutôt que cette vague d’immigration a commencé dès la fin des années 1780 et le début des années 1790 et constitua le plus gros du mouvement. Le 7 novembre 1787, l’impératrice Catherine II fit paraître un troisième manifeste qui proposait aux colons prussiens de s’installer en Russie. Tout comme dans le manifeste du 22 juillet 1763, le texte laissait miroiter une série de privilèges, concernant par exemple la liberté de culte pour les immigrés, sans parler de l’exemption de service militaire, les dix années d’exonération d’impôts, les 65 déciatines de terres et le soutien financier et en nourriture. Ainsi, 228 familles de mennonites prussiens s’établirent sur le district d’Ekaterinoslav en 1789, formant au début des années 1790 huit colonies : Chortitza, Rosental, Kronsweide, Insel Chortitza, Einlage (Kitchkas), Neuburg, Schönhorst, Neuendorf. En 1789 avaient déjà été formées les colonies de Josephstal, Rybalsk et Jamburg par des colons venus de la Baltique. Le nombre d’habitants fut évalué en 1793, selon Vladimir Kabusan, à 485 individus masculins et 479 femmes. Dans le gouvernement de Volhynie, entre 1787 et 1791, sont apparus six groupements d’habitations : Kotusovka, Grossneumanovka et Kleinneumanovka, Karlswalde, Antonovka et Iadvonin, créés par des mennonites prussiens. Entre 1795 et 1796, 120 familles mennonites sont arrivées dans le gouvernement d’Ekaterinoslav. Elles formèrent en 1795 78 le village de Schönwiese dans le district d’Alexandrovsk et en 1797 la colonie Kronsgarten dans le district de Novomoskovsk. À cette époque, aucun colon n’est venu s’installer dans le district d’Ekaterinoslav. Toutefois, les immigrés créèrent en 1803 les colonies de Burwalde, Nieder Chortitza puis en 1809 Neuosterwik et Kronstal. Par conséquent, entre 1787 et 1800, un grand nombre d’immigrés est venu s’installer dans le sud de la Russie, donnant naissance à 21 colonies. Certes, à la même époque se formèrent les colonies Pobotschnaïa et Novi Kolonok dans la Volga, dites « colonies-filles » ou Tochterkolonien 79 .
Les colons allemands s’installèrent aussi dans le sud de l’Ukraine. Au début du XIXe siècle, le gouvernement russe expliqua la nécessité d’habiter et de cultiver les terres de l’est et du sud du pays. Cela représentait un fort développement économique et agricole et un nouveau potentiel pour l’exportation (de céréales) non négligeable pour le pays. La Russie était alors pauvre et la population souffrait de la famine, du manque de pain. Les céréales devaient être convoyées dans les gouvernements de Voronej, Kiev, Tchernigov et Kursk (où les récoltes avaient été particulièrement mauvaises) pour aider la population face à la misère et la famine. Helena Driuchinina, membre de l’Académie des sciences, expliqua que cette misère et cette famine menaçaient de faire échouer le gouvernement dans son entreprise de colonisation de la Nouvelle Russie. À cette époque parurent de nombreux oukases du gouvernement russe pour favoriser l’installation des étrangers dans le sud de la Russie. Sous le règne d’Alexandre I, l’oukase 123 fut publié pour la colonisation étrangère de la nouvelle Russie. En 1802, un autre oukase traitait de la colonisation de la Nouvelle Russie par les Grecs et les Bulgares venant de Turquie. Le gouvernement garantissait aux étrangers le versement d’acomptes et des privilèges tels que l’exonération d’impôts et l’exemption du service militaire, entre autres. Le 27 mars et le 10 avril 1803 puis le 17 octobre 1803, Alexandre I fit connaître une série d’oukases pour le recrutement de population allemande pour la colonisation de la Nouvelle Russie. Ainsi, entre 1803 et 1804, 362 familles mennonites arrivèrent de Prusse 80 dans le gouvernement taurien près du fleuve Molotchnoïe Vodou. Entre 1808 et 1809, 99 familles suivirent et de 1820 à 1840 quelques 215 autres familles supplémentaires. Ainsi, à la fin des années 1830, 43 villages étaient nés, contenant environ 10 000 habitants qui occupaient environ 100 000 déciatines 81 de terres.
Le gouvernement russe tenta d’apporter une modification à sa politique de colonisation des terres inoccupées. L’oukase du 20 février 1804 indiquait que désormais ne pourraient s’installer en Russie que les personnes sélectionnées, notamment sur des critères professionnels (la Russie manquant de certains corps de métiers et de spécialistes) et répondant à des besoins précis du gouvernement russe. Ce dernier prit comme référence de sélection les émigrés allemands dits « modèles ». Les émigrés sélectionnés conservaient la jouissance de tous les privilèges accordés précédemment par le gouvernement. Ce décret d’Alexandre I 82 posait en effet ce principe :
‘« […] les activités agricoles et l’artisanat des immigrés allemands peuvent servir de modèles […]. Ce sont de bons cultivateurs, des gens qui sont versés dans des domaines tels que la viticulture, la plantation de mûres et autres plantes très utiles, ou qui possèdent une bonne expérience de l’élevage, en particulier des soins et l’élevage des meilleures races ovines, et qui possèdent surtout toutes les connaissances nécessaires pour pratiquer une agriculture rationnelle » 83 . ’Certains tentèrent néanmoins de s’infiltrer en Russie sans autorisation et d’y habiter mais ils couraient le risque d’être sévèrement pénalisés par le gouvernement russe ; cela n’était pas chose aisée que d’immigrer en Russie car à la frontière des justificatifs étaient exigés (preuve d’être un bon fermier, qui possède au moins des biens d’une valeur totale de 300 roubles, paiement de dix kopecks par adulte et six par enfant par jour jusqu’à la première récolte, placement sous l’autorité d’une administration – le comité d’assistance). Les colons étrangers géraient 52 000 déciatines de terres dans le gouvernement de Ekaterinoslav, 263 000 dans celui de Cherson et 214 000 dans celui du gouvernement taurien. Odessa devint dès 1803 la porte sur les terres colonisables du sud de l’Ukraine. La même année, 2 990 colons (principalement venus du Wurtemberg) vinrent à Odessa sous la protection des agents recruteurs russes. Le flux d’immigrants prit par la suite une ampleur telle qu’entre 1804 et 1805 il n’était plus possible de trouver pour les immigrants des quartiers d’hiver dans les environs. Le transport des colons se diversifia alors afin d’éviter les engorgements sur Odessa 84 .
Les vagues d’immigrés se suivaient, ils arrivaient parfois par trains entiers. Beaucoup à l’époque étaient suisses. Ils se regroupèrent (seulement 49 familles) par exemple dans la colonie Zürichtal en Crimée près du fleuve Indola à 16 km de Feodossïa (l’organisateur du déplacement des colons suisses en Russie fut vers 1803-1805 le Major du régiment de dragons de Moscou F. Escher, ancien commerçant de Zürich). D’autres (15 familles soit 52 personnes) s’établirent plutôt sur le Dniestr dans la colonie Chaba (ou Chabot). En 1810, le gouvernement russe estima que le nombre d’étrangers immigrés en Russie était suffisant et stoppa la délivrance de passeports pour les immigrants étrangers potentiels. À l’époque, sur la centaine de groupements de colons étrangers, 91 étaient des colonies allemandes. Le gouvernement de Cherson comptait en 1810 33 installations allemandes (de colons catholiques du Palatinat, d’Alsace, de Bade et des évangélistes du Wurtemberg et de Hongrie) 85 . Un groupe d’immigrés prussiens s’installa en Volhynie entre 1810 et 1816 et fonda les colonies de Murava, Nedbaïevka et Annette.
Malgré les mesures prises par le gouvernement russe pour arrêter l’immigration, des immigrants allemands atteignirent tout de même le sud de la Russie dans les années 1810-1820. C’est pourquoi un oukase du gouvernement du 5 août 1819 mit complètement fin à l’immigration. Les missions à l’étranger étaient désormais interdites, les passeports n’étaient plus délivrés, ni par le gouvernement russe ni par la Pologne. Et pourtant, jusqu’en 1820, d’autres colonies allemandes sont nées 86 . Toutes (à l’exception de Katharinental et de Hoffnungstal qui étaient dans le gouvernement de Cherson) se trouvaient dans le gouvernement taurien. En 1823 les colons prussiens non mennonites, soit environ 500 familles, formèrent au nord de Mariupol 17 colonies en souvenir de leurs lieux d’origine (dans la région de Dantzig), qui prirent le nom (avec l’accord des autorités) de Kirschwald, Tiegenhof, Rosengart, Schönbaum, Kronsdorf, Grunau, Rosenberg, Wickerau, Reichenberg, Kampenau, Mirau, Kaiserdorf, Götland, Neuhof, Eichwald, Tiegenort, Schönwald.
Les colonies allemandes s’installent également en Bessarabie. Après le traité de paix signé avec la Turquie en 1812 à Bucarest, les Allemands commencèrent à s’installer en Bessarabie. Pour la plupart, ils étaient originaires du Wurtemberg dont la population avait beaucoup souffert pendant les guerres napoléoniennes. Celle-ci était très intéressée par les offres des recruteurs. Les premières personnes déplacées formèrent à l’ouest d’Akkermann, à la frontière moldave, les colonies suivantes : Tarutino (1814), Borodino (1814), Wittenberg (1814), Leipzig (1815), Paris (1816) entre autres. Ils étaient très proches des colonies bulgares. Les noms de leurs colonies avaient été choisis en fonction de lieux de batailles pendant la guerre contre Napoléon. En 1820, une file de wagons atteignit la steppe de Bessarabie, menée par Léopold Rille. Suivirent en 1821 plusieurs convois dirigés par Michael Wagner, Joseph Schwarzmann et Buchbinder Maier. Les immigrants s’arrêtèrent d’abord près d’Odessa, où d’autres familles de Bavière et du Wurtemberg les rejoignirent. En 1823 les derniers arrivants se présentèrent. Dans le gouvernement de Bessarabie, on dénombrait 24 colonies d’Allemands évangélistes et luthériens, soit environ 20 000 âmes 87 . Au total, ce sont 181 grandes colonies, ou Mutterkolonien, qui furent fondées dans les régions de la mer Noire, de la Bessarabie et du sud du Caucase…
Les colonies de la région de la mer Noire, comme les autres d’ailleurs, ont dû surmonter de nombreuses difficultés. Toutefois, leur développement s’est déroulé avec succès car les conditions y étaient davantage favorables qu’ailleurs, attirant par conséquent encore davantage de nouveaux colons. En effet, les terres, pour ne prendre que cet exemple, étaient la propriété exclusive des paysans. On établit cependant des règles en matière d’héritage : les fermes et parcelles ne devaient sous aucun prétexte être divisées. Seules quelques-unes furent partagées, mais cela ne les empêcha pas de rester rentables. En cas de besoin, les parcelles de terre pouvaient être louées ou rachetées par des propriétaires terriens. Cela n’était pas possible dans la Volga. Parce que la population se multipliait rapidement et que les terres étaient régulièrement redistribuées, le sol fut cultivé de façon intensive. Les récoltes étaient variables et ne rendaient donc pas possible la formation d’un capital suffisant afin d’acheter des terres supplémentaires. L’approvisionnement de la génération montante devait donc se faire par des partages inégaux des terres par l’État. Les colonies de Russie profitèrent du fait qu’elles comptaient en leur sein de nombreux artisans. Cela permit de produire les ustensiles et les vêtements nécessaires au quotidien, mais aussi les outils agricoles et les charrues. C’est de ces petites entreprises artisanales que sont nées les usines de fabrication de machines et d’outils agricoles. Les plus célèbres sont J. Friesen d’Ohrloff, J. Höhn d’Odessa et J. Niebuhr d’Olgafeld. Les colonies tirèrent avantage de la Chancellerie de tutelle pour les étrangers : elle envoyait des commissaires régulièrement pour inspecter les colonies et les colons en profitèrent pour obtenir de nouvelles terres cultivables, pour introduire de nouvelles races de bétail, de nouvelles méthodes de travail. Élevage, culture de légumes, de fruits, viticulture étaient destinés à un usage privé. Les surplus étaient destinés aux marchés environnants. La production principale des colonies était les céréales pour la farine du pain. Selon la consommation et la richesse des sols, ils cultivaient du seigle, du blé, un peu d’orge et d’avoine. La production de céréales de ces régions était vendue en 1800 sur les marchés d’Astrakhan, de Samara, de Kazan, mais aussi dans les gouvernements centraux de Russie. À cette époque, on commença également à utiliser des moulins à eau et à vent, puis, à la fin du siècle, des moulins à vapeur. Beaucoup de ports ont été construits sur la mer Noire et la mer d’Azov. Il s’agissait surtout d’améliorer les voies de commerce. Une ligne de chemin de fer fut construite entre Odessa, Rostov sur le Don, Sébastopol et Saratov. Les colons allemands ont ainsi pu gagner une part non négligeable du marché russe.
Enfin, des colonies allemandes se formèrent en Transcaucasie. En 1816-1817 de nombreux séparatistes du Wurtemberg arrivèrent pour des raisons religieuses dans le sud du Caucase. Les quarante premières familles de Schweigheim s’arrêtèrent à la fin de l’automne 1816 à Odessa et passèrent l’hiver dans les colonies allemandes locales. Au printemps 1817, 29 familles reprirent la route, arrivèrent en septembre 1817 à Tiflis et s’installèrent en fin d’année près de la ville des colonies de Mariental. Durant l’été 1817, 1 400 familles quittèrent la Forêt Noire, suivant le Danube, jusqu’à Odessa et y formèrent la nouvelle colonie d’Hoffnungstal (1818). Puis 486 familles, réparties dans dix wagons, partirent pour Tiflis (elles arrivèrent en novembre 1818), via Cherson, Taganrog, Rostov, Georgïevsk et Mosdok. Les familles des premiers wagons poussèrent le voyage jusqu’en Géorgie et formèrent non loin de Tiflis les colonies Elisabethtal, Alexandersdorf et Neu-Tiflis. Un groupe se rendit jusqu’en Azerbaïdjan, près du fleuve Schamchor, près de Georgsfeld dans la colonie Katharinenfeld. Les derniers wagons furent obligés de s’établir à Elisabethpol (ou Gandcha) en Azerbaïdjan. Les autres immigrés furent chassés en décembre par les Cosaques et ramenés vers Elisabethpol, pour rejoindre les derniers arrivés et formèrent deux nouvelles colonies : Annenfeld et Helenendorf. Trois autres wagons partirent du Wurtemberg et s’arrêtèrent, sur ordre du gouvernement, près de Berdiansk près de la mer d’Azov. Ils y fondèrent en 1822 les colonies de Neu-Hoffnung, Rosenfeld et Neuhoffnungstal, puis Neu-Stuttgart en 1831. À partir des années 1860 on comptait environ trente colonies-filles dans les alentours. L’installation des colons allemands en Transcaucasie coûta au gouvernement environ un million de roubles. Toutefois, la dite dette de la couronne devait être remboursée jusqu’en 1874.
Membres d'une Église évangélique issue du mouvement anabaptiste du XVIe siècle, les mennonites tirent leur nom de celui du prédicateur néerlandais Menno Simonsz (1496 - 1561), dont la doctrine non-violente, après la fièvre apocalyptique des illuminés de Münster (1534-1535), refonda le mouvement anabaptiste dans un nouvel équilibre. Les mennonites rejettent le baptême des enfants, qu'ils jugent contraire aux Écritures, refusent de prêter serment et d'effectuer un service militaire. Exposée dans les écrits de Menno Simonsz et résumée dans la Confession de Dordrecht (1632), leur doctrine vise à restituer l'Église des apôtres en organisant des communautés de purs autour de règles de vie totalement conformes aux commandements du Christ. Écartant toute emprise des autorités politiques et religieuses, ces communautés vivent séparées du monde comme des autres Églises, évangélique ou catholique, et s'y opposent « comme la lumière du Christ s'oppose aux ténèbres ». Sévèrement persécutées, les premières communautés mennonites émigrèrent en Amérique du Nord (1683), où elles s'établirent notamment en Pennsylvanie, en Russie (1788), puis, au XXe siècle, en Amérique latine. Il existe également aujourd'hui de petites communautés mennonites en Suisse, en Allemagne et aux Pays-Bas. L'Église des Amish, principalement établie en Pennsylvanie, est une secte issue du mouvement mennonite ; essentiellement agriculteurs, les membres de cette secte, qui parlent un dialecte germanique du XVIIe siècle, refusent toute technologie postérieure à la date de la fondation de leur Église (1698), portent des vêtements maintenus par des brides et des lacets et non par des boutons, et ne possèdent pas d'autres lieux de prières que leurs demeures. Cf. Hachette encyclopédie électronique, 2001.
Au XVIe siècle, les anabaptistes constituèrent une Église indépendante. Vers 1521, ses chefs, Th. Münzer et N. Storch (les prophètes de Zwickau), exposèrent leurs doctrines : le refus du baptême des enfants, la justification par la foi manifestée par le baptême des adultes et la soumission à l'Écriture seule. En foi comme en morale, les anabaptistes s'opposèrent à Luther. Dans la « guerre des paysans » (1524-1525), ils furent massacrés. De 1533 à 1535, ils investirent la ville de Münster. De la Saxe, puis de la Westphalie, le mouvement s'étendit aux Pays-Bas et aux États-Unis.
selon J. PRINZ, mais 1787 selon K. KELLER. Potemkine ou Grigori Aleksandrovitch Potiomkine.
ou 1797 selon K. KELLER.
Cf. supra : définition de la colonie-mère.
selon A. IPATOV, mais 442 familles selon C. HARDER, in Neues Leben, n° 13, 1982.
Die Deßjatine(n) = déciatina en russe archaïque. Il s’agit d’une mesure de surface équivalant à 1,092 ha. Le français utilise la transcription phonétique « déciatine ». Ici, 100 000 déciatines correspondent à 109 200 ha.
Pour un aperçu complet du décret, voir ANNEXE XVI, l’oukase du 20 février 1804.
« Einwanderer, welche in ländlichen Beschäftigungen und Handwerken als Beispiel dienen können… gute Landwirte, Leute, die im Weinbau, in der Anpflanzung von Maulbeerbäumen und anderen nützlichen Gewächsen hinreichend geübt oder die in der Viehzucht, besonders aber in der Behandlung und Zucht der besten Schafrassen erfahren sind, die überhaupt alle nötigen Kenntnisse zu einer rationellen Landwirtschaft haben… », in J.O., Kulturrat der Deutschen aus Rußland, Bonn, 1993, p. 4.
En annexe est placé un extrait du journal du chroniqueur Friedrich Schwarz, qui reflète bien cette période, notamment en ce qui concerne la durée du voyage, les trajets parfois tortueux et éprouvants, la lourdeur des démarches administratives et l’incertitude des lendemains. R. HARTMANN, « Wie kamen die Deutschen nach Russland ? », in Neues Leben, n° 51, 14/12/1988, p. 13. Voir ANNEXE XVII.
Il s’agissait de Alt-Schwedische Kolonie (1782), Dantzig (1787), Mariental (1803), Klosterdorf, Mühlhausendorf, Schlangendorf, Grossliebental, Kleinliebental, Alexanderhilf, Josephstal, Lustdorf (1804), Neuburg, Peterstal, Franzfeld, Glückstal (1805), Freudental (1806), Strassburg, Selz, Kandel, Baden (1808), Rohrbach, Speier, Landau, Worms, Sulz, Karlsruhe, Mannheim, Elsass, Neudorf, Bergdorf, Kassel, Rastatt, et München (1809). Les Allemands formèrent en plus une colonie en 1804 à Odessa. Le gouvernement d’Ekaterinoslav comptait en 1810 17 groupes allemands qui étaient presque exclusivement des mennonites originaires de Prusse : Jamburg, Josephstal, Rybalsk, (1789), Chortitza, Rosental, Inseldorf Chortitza, Einlage (Kitschkas), Kronsweide, Neuenburg, Neudorf, Schönhorst (1790), Schönweise (1795), Kronsgarten (1797), Burwalde, Nieder Chortitza (1803), Neu-Osterwik, et Kronstal (1809). Le gouvernement de Chéronèse taurique dénombrait en 1810 sur son territoire 41 colonies allemandes, mennonites, évangéliques ou catholiques : Halbstadt, Tiegenhagen, Schönhau, Fischau, Lindenau, Blumstein, Münsterberg, Altenau, Prischib, Hoffental (1804), Muntau, Tiege, Ohrloff, Blumenort, Rosenort, Schönsee, Ladekopp, Petershagen, Weinau, Altmontal, Wasserau, Rosental, Alt-Nasau, Neusatz, Friedental, Rosental, Zürichtal, Heilbrunn, Sudak, Herzenberg (1805), Fürstenau (1806), Hochstädt, Wahldorf (1809), Durlach, Friedrichsfeld, Reichenfeld, Grüntal, Heidelberg, Kostheim, et Leitershausen (1810).
Rückenau, Kronental (1811), Neu-Nassau (1814), Karlsruh (1815), Schöneberg et Neu-Montal (1816), Katharinental et Hoffnungstal (1817), Lichtfelde et Morgenau (1819), Alexandertal, Schardau, Pordenau, Mariental, Rudnerweide, Franztal, Pastwa, Grossweide, Tiefenbrunn (1820), Fürstenwerder, Alexanderwohl, Gnadenheim (1821), Tiegerweide, Blumental (1822), Prangenau, Elisabethtal et Liebenau (1823).
Voici le détail des colonies de Bessarabie : Borodino, Tarutino (1814), Maloiaroslavetz 1, Kulm, Krasna, Klöstitz, Leipzig (1815), Brienne, Alt-Arcis, Paris, Beresina, Fere-Champenoise 1 (1816), Teplitz (1818), Sarata (1822), Maloiaroslavetz 2, Fere-Champenoise 2 (1823), Katzbach, Neu-Arcis (1824), Gnadental (1830), Friedenstal (1833), Dennewitz, Lichtental (1834), Plotk (1839), et Hoffnungstal (1842).