Après l’échec du putsch du Général W. K. Kornitov en septembre 1917, les bolcheviks purent accéder au pouvoir sous la direction de Lénine, revenu de Suisse en avril 1917 avec l’aide des Allemands et de Trotski, grâce au soulèvement armé du 7 novembre 1917 à Petrograd puis à Moscou. La révolution de 1917 marque le premier tournant dans la politique des minorités.
Après la proclamation de l’U.R.S.S. en 1918 sur la base d’un système de conseils, la constitution fut complétée par un certain nombre de décrets comme celui sur la paix, celui sur l’annexion des anciens territoires russes et la déclaration des droits des peuples de l’U.R.S.S. (principes d’autogestion et de formation d’un État indépendant dirigé par un gouvernement de fermiers et d’ouvriers donc prolétaire). Le nouveau gouvernement soviétique se trouva rapidement sous l’emprise des différents courants politiques et donc mis en difficulté. Les groupes d’intervention alliés soutenaient le combat contre les bolcheviks. Le communisme de guerre, opposant Blancs et Rouges, dura jusqu’au début des années 1920. Le gouvernement provisoire accorda la citoyenneté et les droits qui en découlent à tous les habitants de l’Empire allemand après que le tsar Nicolas II ait abdiqué. Certains peuples ont tenté de se prendre eux-mêmes en charge, exigeant le droit d’autodétermination afin de pouvoir décider eux-mêmes de leur avenir. Le mouvement pour l’autonomie est donc né en 1917 dans des villes comme Odessa, Saratov, Moscou, Tiflis, Omsk et Slavgorod. Après la révolution d’octobre 1917, une guerre civile éclata, mais son déroulement fut parfois totalement différent d’une région à l’autre. Dans les colonies de la Volga, les mouvements pour l’autonomie, emmenés par les colons, ont dû céder à l’été 1918 face au Commissariat pour les affaires allemandes sur le Territoire de la Volga. À la veille de la première Guerre Mondiale, les générations issues des premiers immigrants allemands formaient une communauté de plus de 400 000 membres 104 . Toutefois, leur nombre ne les intégra pas plus facilement dans la société soviétique. En effet, bien que 300 000 Allemands 105 servirent dans l’armée du Tsar, la haine envers les Allemands était plus forte que jamais. On ne devait plus parler allemand, ni même donner de sermon en langue allemande et il était défendu aux Allemands de se rassembler à plus de trois.
U. RICHTER-EBERL, Geschichte und Kultur der Deutschen in Russland/UdSSR, Stuttgart, 1992, p. 7.
. U. RICHTER-EBERL, Id.