II- 1.2. Les dialectes

C’est d’après les travaux d’A. Dulson 369 et H. Jedig 370 que nous avons pu établir six grandes classes de dialectes germaniques 371 . Nous avons essayé de résumer les idées essentielles de sa théorie, applicable aux Allemands du Kazakhstan.

‘« Ces variations ne sont pas toutes dues à l’apparition de dialectes mixtes : dans certains cas, ces variations sont dues à l’influence de la langue littéraire allemande, et, dans d’autres, l’incertitude s’explique par le fait que les formes lexicales sont tombées dans l’oubli en raison d’un usage rare » 374 .’

Ainsi, la langue au travers de ses variantes dialectales, évolue. Son évolution aussi bien linguistique que culturelle peut être illustrée par un exemple concret qui est celui des expressions proverbiales. En effet, l’utilisation des dictons 375 et locutions connaît les faveurs non seulement des textes littéraires dès le milieu du XIVe siècle et persiste jusqu’à la fin du XVIe siècle mais aussi du parlé quotidien. Conséquence directe de cette vague littéraire, le nombre de locutions a augmenté en flèche, tandis que le fonds proverbial déjà bien fourni s’amplifie. Dans un tel contexte se trouvent réunies les conditions d’un renouveau de l’emploi traditionnel des proverbes et locutions. Leur usage est volontiers elliptique, inférant et allusif, de sorte que leur bonne compréhension demande un savoir linguistique, encyclopédique et universel. Par conséquent, la meilleure preuve que nous ayons trouvée pour symboliser la valeur des dialectes dans le quotidien est l’analyse des expressions idiomatiques des Allemands du Kazakhstan. Nous avons rassemblé des centaines de proverbes échangés de manière spontanée dans des situations de communications quotidiennes. Il semblerait, après lecture et selon les recherches en la matière 376 , que ces proverbes sont les mêmes que les expressions idiomatiques utilisées il y a plus d’un siècle par les colons allemands, et notamment les expressions utilisées dans les steppes de la Volga, la taïga sibérienne, le désert d’Asie centrale, le Grand Nord 377 . Les expressions de base viennent principalement de la Volga, dans des villages tels que Kana, Gnadentau, Friedenberg, Wiesenmüller, Strassburg, Blumenfeld, Kukkus, Warenburg, Seelmann, Stahl et bien sûr Saratov. Les proverbes, dialectaux ou non, offrent ainsi un condensé, exprimé souvent de manière poétique ou humoristique, de l’expérience humaine et de la vision du monde local. Ils sont comme une langue de la pensée et des habitudes. L’utilisation de proverbes, dictons, devinettes, contes, jeux collectifs du patrimoine culturel allemand montre que les Allemands de Russie en général et du Kazakhstan en particulier ne sont pas étrangers à la culture allemande. Une étude linguistique plus avancée pourrait nous permettre de mettre en évidence les modifications intrinsèques et caractéristiques typologiques des dialectes des Allemands du Kazakhstan en établissant, notamment, un dictionnaire d’équivalences générales. Le corpus d’étude pour ce faire pourrait être les proverbes présentés en annexe, mais aussi le fonds littéraire allemand soviétique qui regorge d’œuvres en dialectes.

La langue, par le biais des proverbes et expressions, a été modelée au cours du temps, par un processus d’évolution linguistique naturel mais aussi par les événements, les persécutions, la russification, le souci du maintien du caractère national, le lien avec la patrie d’origine 378 . Tiraillée entre plusieurs éléments, la langue allemande a donc évolué, s’est enrichie 379 . Les dialectes ont évolué avec elle, et ainsi les proverbes, tournures, chants populaires, poèmes pour enfants, fables drolatiques, etc. Nous avons pu recueillir plus de 1 400 proverbes (Sprichwörter) et dictons utilisés par les Allemands de Russie 380 . Certains, à l’instar de la liste suivante, qui est par conséquent non exhaustive, sont connus de tous et notamment en Allemagne :

‘Andre Städtchen, andre Mädchen. ’ ‘Außen fix, innen nix. ’ ‘Eigner Herd ist Goldes wert. ’ ‘Eile mit Weile. ’ ‘Ende gut, alles gut. ’ ‘Glück und Glas, wie bald bricht das! ’ ‘Gut gekaut ist halb verdaut. ’ ‘Iß, was gar ist ; trink, was klar ist ; sprich, was wahr ist. ’ ‘Jammern füllt keine Kammern. ’ ‘Morgenstunde hat Gold im Munde. ’ ‘Ohne Schweiß kein Preis. ’ ‘Sauf dich voll und freß dich dick und halt dein Maul von Politik! ’ ‘Was ich nicht weiß, macht mich nicht heiß. ’ ‘Wer die Wahl hat, hat die Qual. ’

Cela dit, l’intérêt de la compilation que nous avons effectuée est de mettre en évidence l’originalité ou non des proverbes des Allemands de Russie. Or, force est de constater que leur utilisation n’a sur l’ensemble rien de novateur puisque la plupart de ces expressions adverbiales existent en Allemagne. Ils n’ont d’intérêt en fait que dans leur forme dialectale. Nous avons sélectionné quatre exemples de modification de proverbes connus en proverbes de forme dialectale.

An Gottes Segen ist alles gelegen An Gottes Sega is alles g’lega
Der Faule wird am Abend fleissig Dr faule wird immer erscht dr Ouwed fleissich
Mann kann nicht gleichzeitig auf zwei Hochzeiten tanzen Mr kann doch net in aaner Stun’ uf zwa Hochzeita tanze
Schön ist nicht schön, aber schön getan ist schön Schö’ is net schö’ – schö’ g’tu ist schö!

D’autres n’existent que sous leur forme dialectale et sont révélateurs de ceux qui les ont inventés. Une liste placée en annexe donne les expressions idiomatiques dialectales typiques relevées dans la Volga d’une part mais aussi en U.R.S.S. d’autre part, au travers des récits. Nous pouvons alors constater que le corpus est riche et varié. Certaines expressions proverbiales sont de pures créations, à l’image de Der schläft wie zwanzich Russa (« Il dort comme vingt Russes »). Elles insèrent en outre des référents civilisationnels qui peuvent être très intéressants dans le cadre d’une étude plus détaillée sur l’évolution des dialectes et la portée de cette évolution, autant d’un point de vue linguistique que culturel.

‘« Ces analyses permettent une hypothèse sur l’élaboration des proverbes et sur leurs auteurs. Ceux qui les inventent, qu’ils soient ou non d’origine populaire et qu’ils restent ou non anonymes, sont des créateurs à part entière. Leurs formules, parce qu’elles expriment les contradictions de l’époque en termes brefs, neufs et drôles, font mouche et chacun se les approprie au point que le nom de l’auteur finit par se perdre. Chaque usager devient coauteur, ce qui est finalement le but et le sens de l’art véritable » 381 .’

Heinrich Klassen a interrogé 450 personnes de quatre tranches d’âge (plus de 60 ans, entre 40 et 60 ans, entre 20 et 40 ans, moins de 20 ans), de différents milieux professionnels et de différents niveaux de formation. Les résultats qu’il a pu tirer de cette enquête sont les suivants 382  :

Rosenberg et Weydt évoquent, au sujet des Allemands de Russie, l’idée de trilinguisme, idée illustrée par le « triangle linguistique » (Dreieck) 383 . Ce triangle systématise la relation entre le « trilingue idéal » et le locuteur allemand soviétique moyen.

Nous pourrions interpréter ce triangle de la façon suivante : ce triangle représente les compétences linguistiques d’un citoyen soviétique de nationalité allemande ; cette représentation met fictivement en rapport trois éléments : le hochdeutsch, le dialecte allemand et le russe. Le sommet représente l’allemand standard, l’angle de gauche étant réservé au dialecte allemand et celui de droite au russe. Une personne soviétique de nationalité allemande pouvait posséder ces trois langues ou des variantes. Le trilingue idéal est celui qui se trouve à l’intersection des trois bissectrices. Il est « idéal » en ce sens qu’il maîtrise les trois langues de façon équivalente et possède un niveau très correct pour chacune. Le locuteur dit « moyen » oscille entre le dialecte allemand et le russe ; en général, il utilise d’ailleurs davantage le russe, c’est pourquoi sa position est matérialisée plus à droite dans le triangle. Ce sont les deux figures-types mais il serait possible d’en placer d’autres sur le schéma selon les cas de figure. En ce qui concerne les dialectes, nous pouvons mettre en évidence une typologie sur cinq niveaux :

Rosenberg et Weydt vont plus loin encore dans leur classification des groupes linguistiques. Nous pouvons résumer leur classification de ces groupes linguistiques et identitaires comme suit :

Nous en arrivons donc doucement à une situation de « diglossie » 386 pour l’allemand au Kazakhstan et dans la C.E.I. tout entière, puisque la situation de bilinguisme de la communauté germanique fait que l’une des deux langues, et en l’occurrence l’allemand, a un statut sociopolitique inférieur au russe et au kazakh. La situation linguistique et scolaire des Allemands devient de plus en plus préoccupante pour la première fois depuis l’après-guerre. Il est évident que la tendance à l’assimilation des citoyens d’origine allemande se confirme fortement et qu’elle s’est même accélérée (0,57 % d’augmentation en 1979 et 1989 contre 1,1 % entre 1989 et 1994, sur une période deux fois moins longue). Les personnes d’origine allemande interrogées donnent le russe davantage comme langue maternelle et mais affirment bien maîtriser l’allemand 387 . La plupart estiment avoir des connaissances de la langue allemande suffisamment bonnes.

L’allemand utilisé le plus fréquemment
(en %)
Totaux Villes Campagne
Comme langue de tous les jours dans les foyers 12,9 4,8 21,1
Comme langue, matière d’enseignement et d’éducation 0,4 0,4 0,5
Comme langue de communication sur le lieu de travail 3,0 0,9 5,5

Cependant, seulement 13 % pratiquent couramment et quotidiennement cette langue ce qui contraste nettement avec les 34,5 % déclarés de personnes considérant l’allemand comme leur langue maternelle 388 . Faut-il alors redéfinir la notion de langue maternelle ? Elle deviendrait dans ce cas la langue transmise par les parents, apprise et connue mais non la langue utilisée quotidiennement et standardisée : nous pourrions alors la qualifier de connaissance passive. Certains chercheurs évoquent l’idée de « loyauté linguistique » 389 plus ou moins remise en cause (qui serait un processus psychologique qui conditionnerait le maintien ou la perte de la langue), ainsi que la question du prestige de la langue qui, à nos yeux, est moins fondamentale, plus anecdotique.

En somme, nous pouvons dire que la génération de plus de 60 ans a appris un dialecte comme étant leur langue maternelle dans leurs lieux d’habitation. Le hochdeutsch (allemand standard ou haut allemand) était enseigné à l’école et a joué un grand rôle, en tant que langue administrative, dans l’existence de la République des Allemands de la Volga. La génération dite « du milieu » n’a pas profité des cours scolaires d’allemand, entre 1941 et 1955. L’ordonnance du Ministère de l’Éducation de la R.S.F.S.R., du 9 avril 1957, a donc permis la réorganisation des cours dans une certaine mesure 390 . De plus, en raison du manque de professeurs (entre autres) le succès de ces efforts fut très mesuré. Les connaissances linguistiques en allemand de cette génération se limitaient principalement au dialecte. La génération de l’après-guerre eut enfin la possibilité, dans le cadre de cours scolaires réguliers, de choisir l’allemand comme matière d’enseignement. Certes, ils avaient perdu l’opportunité de bénéficier d’une éducation en famille en haut allemand, et nous pouvons aujourd’hui qualifier d’insuffisantes les connaissances linguistiques des jeunes Allemands de Russie. Cette tendance a été longtemps maintenue en raison de la qualité médiocre de l’enseignement de l’allemand et du manque de matériel pédagogique. Le russe devint donc la langue du contact et de la communication avec l’environnement russophone, un langage familier des Allemands éparpillés sur le territoire. Certes, la situation de l’enseignement de l’allemand n’améliore pas la situation. La langue étant le vecteur principal de la communication au sein d’une minorité ethnique, nul doute que si sa pratique disparaît, cela met en péril la survie de la communauté allemande du Kazakhstan et de la C.E.I. en tant que telle.

Notes
369.

Le Pr. A. DULSON (décédé en 1973) a publié de nombreux ouvrages dont les plus marquants sont : Die Sprache (1968), Muttersprachunterricht in den deutschen Schulen, ukrainische Mundarten in der wolgadeutschen Republik, Deutsche Rechtschreibung, Hochzeitsgebräuche der Wolgadeutschen, Folklore der Wolgadeutschen, Probleme der mundartlichen Verschiebungen, Sprachliche Entwicklungsprozesse bei den Wolgadeutschen, Geschichte der deutschen Sprache; Toponomastik Sibiriens, frühe Völkerschaften Sibiriens und ihre Kultur, Dialekte der sibirischen Urbewohner ; die Keten, ihre Migration, Toponomastik, Dialekte, Märchen, Sprache ; Sölkupische Märchen, Hydroname der sibirischen Völker.

370.

D’après les travaux de dialectologie de H. JEDIG et A. DULSON, le livre Deutsche Grammatik et la Thèse Die Nebensätze in der niederdeutschen Mundart der Altairegion de H. JEDIG.

371.

R. KORN, « Unsere Mundarten », in Freundschaft, n° 218-223-229-234-239, 1990. Nous noterons que le dialecte au sens général désigne le fait que plus le territoire sur lequel une langue est parlée est vaste, ou plus les groupes parlant la même langue sont éparpillés sur ce territoire, plus cette langue a tendance à prendre des formes régionales particulières. Un dialecte est par conséquent une variante régionale. Il doit se différencier du patois qui est un phénomène encore plus restreint géographiquement : c’est le parler local employé par une communauté précise, généralement rurale et de petite taille.

372.

Cf. supra Partie I.

373.

« Klaus Mehnert berichtet, wie er in solch einem Mennonitendorf in der Kulundasteppe war und auf die Frage an die Kinder : « Sprecht ihr noch deutsch ? » die Antwort bekam :« Nein, wir sprechen mennonitisch. » In der Zeitung Neues Leben beklagen sich die Lehrer immer wieder darüber, dass die deutschen Kinder in einer oft schwer verständlichen Mundart sprechen und deshalb in der Schule große Schwierigkeiten bestehen, sich mit ihnen in der hochdeutschen Sprache zu verständigen », R. KORN, « Unsere Mundarten », in Freundschaft, n° 218, 1990.

374.

R. KORN, « Unsere Mundarten », in Freundschaft, n° 239, 14/12/1990, p. 3 : « Diese Schwankungen sind nicht alle auf Erscheinungen der Dialektmischung zurückzuführen : In einigen Fällen ruft diese Schwankungen der Einfluss der deutschen Literatursprache hervor, in anderen ist die Unsicherheit wohl damit zu erklären, dass die Wortformen des seltenen Gebrauches wegen in Vergessenheit geraten sind ». Voir ANNEXE LXXIV : exemple de récit en allemand dialectal, issu de Neues Leben. C’est un récit au demeurant habituel : l’histoire se déroule dans un village allemand, dans une ferme. C’est un dialecte allemand de Schwowe, sur la mer Noire, mais nous ne pouvons pas en donner l’origine précise. Cela dit, son intérêt est la comparaison linguistique qui peut être faite entre le dialecte et le hochdeutsch. Sans étude linguistique poussée, nous pouvons noter que ce dialecte est en fait largement influencé par la phonétique. Il s’agit de mots allemands prononcés avec un fort accent russe et déformés.

375.

Formule courte et imagée destinée à exprimer un conseil populaire. On parle aussi de maximes.

376.

Les préfabriqués de la langue générale, de l’allemand surtout sont en grande partie connus. La recherche phraséologique a débuté en Union soviétique et atteint l’Ouest en passant par Leipzig et Zurich. La germanistique en Europe du Nord, de l’Est, de l’Ouest et du Sud y contribue de façon essentielle. Il y a vingt ans s’y produisit le changement pragmatique vers l’usage. Le contenu des phrases plus que leur forme, leur fonction plus que leur structure se trouvent au centre des travaux. Les analyses de corpus textuels montrent leur performance cognitive et communicative.

377.

À l’exemple des proverbes proposés en ANNEXE LXXV.

378.

« Es gibt im Tun und Trachten des Menschen keinen Bereich, wo Sprichwörter und Redensarten nicht eindeutig in Erscheinung treten. Ethik und Moral liegen gleichfalls im Geltungsbereich der Sprichwörter und Redensarten. Diese treffen in ihrer Aussage gezielt den Kern einer Sache, sind von der Substanz her breit gefächert und bildhaft in ihrer Ausdrucksweise. Dieser Besonderheit verdanken die Sprichwörter und Redensarten ihre Verbreitung, Beliebtheit und Zählebigkeit. Dass viele Sprichwörter und Redensarten sich noch reimen, trägt mit dazu bei, ihre Einprägung und Speicherung im Gedächtnis zu erleichtern [...] Die Sprichwörter und Redensarten können nicht getrennt vom sprachlichen Volksgut betrachtet werden ; sie bilden mit dem Volkslied, den Kinderreimen, den Neujahrwünschen und Sprüchen, den Schwänken und Schnurren, den Stükkelcher, Hochzeitseinladungen, dem Reimaufsagen usw., ein einheitliches Ganzes », R. Keil, « Wolgadeutsche Sprichwörter und Redensarten », in Heimatbuch 1973-1981, 1981, pp. 140-141.

379.

Voir ANNEXE LXXV.

380.

Compilation établie par nos soins d’après différentes listes établies par Jakob Welterlich, Alexander Krieger, Maria Schumm, Johannes et Amalie Bassner, publiées dans les Heimatbücher, Landsmannschaft der Deutschen aus Russland (éditions 1995/1996 & 1997/1998).

381.

Cf. Encyclopaedia Universalis, Paris, DVD-Rom, 2002.

382.

in Freundschaft, n° 234, 7/12/1990, p. 4.

383.

« Sprache und Indentität », in B. PINKUS, I., FLEISCHHAUER, Die Deutschen in der Sowjetunion, Baden-Baden, 1987, p. 319.

384.

Cf. pièce Die Ersten de A. Reimgen dont nous allons parler plus loin, qui illustre bien ces phénomènes.

385.

« Die Deportationen und anschließenden Migrationen als Folge des Zweiten Weltkrieges haben zu folgenden Gruppierungen geführt : a) Die Deutschen, die in den alten Tochterkolonien leben und nie in Gänze deportiert wurden, stellen die stabilste Gruppe dar. Hier ist die Bewahrung sprachlicher und kultureller Traditionen am größten. b) Diejenigen, die von den Deportationen erfasst wurden und in neuen Mischsiedlungen angesiedelt wurden, zeigen eine äußerst starke Heterogenität. Sie haben oft keine neuen Wurzeln mehr geschlagen, ihre Sprache und Kultur sind besonders instabil? Dies gilt in jüngster Zeit besonders für diejenigen, die in den südlichen Republiken der Sowjetunion leben und sich durch die aufkommenden Nationalitätenkonflikte zusätzlich in ihrer ethnischen Identität bedroht sehen. c) Seit Mitte/Ende der siebziger Jahre hat sich eine zahlenmäßig kleine, aber politisch wichtige Gruppe von Deutschen an der Wolga angesiedelt oder wiederangesiedelt, die die Hoffnung auf die Wiedererrichtung einer autonomen deutschen Wolgarepublik hierhin führte. Aufgrund der harten Haltung der örtlichen sowjetischen Behörden wanderte ein größeres Teil dieser Siedler bereits wieder ab. Diese Gruppe ist sprachlich besonders uneinheitlich », in « Sprache und Indentität », In B. PINKUS, I. FLEISCHHAUER, Die Deutschen in der Sowjetunion, Baden-Baden, 1987, p. 218.

386.

Situation linguistique d'un groupe humain qui pratique au moins deux langues en leur accordant des statuts hiérarchiquement différents, notamment lorsque ces langues ou variétés linguistiques sont apparentées et partiellement intercompréhensibles. On donne, d'une manière générale, le nom de diglossie à la situation de bilinguisme. On donne parfois à diglossie le sens de situation bilingue dans laquelle une des deux langues est de statut socio-politique inférieur. Parfois, on appelle diglossie l'aptitude d'un individu à pratiquer couramment une langue autre que sa langue maternelle. Cf. Office de la langue française, 1990.

387.

Voir ANNEXE LXXIII.

388.

Source du tableau et des chiffres cités ensuite : in Neues Leben, n° 46, 16/12/1996, p. 4.

389.

« Sprache und Indentität », In B. PINKUS, I. FLEISCHHAUER, Die Deutschen in der Sowjetunion, Baden-Baden, 1987, p. 233 : « Die – ist […] ein selbständiger, « subjektiver », das heißt sozialpsychologischer Faktor, der nicht lediglich die Summe der bisher dargestellten objektiven Bedingungen der Sprachbewahrung oder des Sprachverlustes ist. [...] Der Hauptgrund, warum Sprachvarietäten, die ein geringes gesellschaftliches Prestige haben, trotzdem überleben können, liegt in der Sprachloyalität ».

390.

op. cit., p. 171.