II- 3.2. Les acteurs du système éducatif

II- 3.2.1. Les enseignants

Les enseignants doivent pouvoir acquérir lors de leur formation de connaissances solides. Des établissements adaptés existent-ils ? Comment atteindre un niveau correct ? Quel est le profil de l’enseignant allemand au Kazakhstan ? Ce profil a-t-il changé depuis les années 1950 ?

D’un point de vue général, chaque étudiant devait à la base, selon le système éducatif soviétique, avoir des connaissances de base poussées, qu’il devait ensuite affiner dans un domaine précis, spécialisé. Selon les exigences du Ministère de l’éducation soviétique, tous les enseignants devaient suivre des cours, certes facultatifs, en psychologie et en pédagogie et travailler sur le thème des relations en société. De plus, avec la démocratisation de la société russe, les relations avec l’étranger se sont établies au cours des décennies. Les professeurs, pour une meilleure communication, devaient donc maîtriser des langues étrangères. Toutefois, la mise en place dans les programmes d’études de formation en langues pour les professeurs restait précaire. Par exemple, il devrait être possible pour les étudiants en matières scientifiques, de pouvoir suivre des cours de langues étrangères, mêmes facultatifs (car les étudiants choisissent eux-mêmes s’ils souhaitent participer aux cours de langues). Or, ce n’était pas toujours le cas. Leur travail n’était sanctionné par aucun examen, mais par de petits tests. En outre, beaucoup se sont rendus compte que l’enseignement qui leur avaient été dispensé n’était pas ou plus adapté. Il fallait donc que le système de formation des enseignants évolue. De plus, dans les années 1980, le manque de professeurs s’est à nouveau fait sentir : il manquait même des professeurs pour les instituts pédagogiques, notamment à l’institut pédagogique allemande de Koktchetav, à l’institut pédagogique de Barnaoul. C’était tout le système de formation du corps enseignant qui était à revoir, à recréer.

Les formateurs pédagogues étaient donc en nombre insuffisant, le métier de pédagogue a connu un grand essor et dans de nombreux établissements furent créées des filières de formation en pédagogie depuis les années 1960 443 . Friedrich Emig était professeur depuis 1946 à Tioumen. Pendant 26 ans il a exercé la fonction de professeur et d’inspecteur. Les 24 années suivantes, il a enseigné dans une école pédagogique. Il était fier d’exercer ce métier et souhaitait que les modules de formation mettent l’accent sur la pédagogie. C’est pourquoi il devint nécessaire d’inculquer aux futurs enseignants des notions pédagogiques de base. Il proposait de permettre aux étudiants de deuxième année d’effectuer un stage pratique dans des écoles, pour mieux se rendre compte du travail sur le terrain. Le problème était que les cours de pédagogie, de méthode et de psychologie étaient facultatifs et donc peu fréquentés par les étudiants. Ce n’étaient pas les matières qui avaient été mises en avant jusque-là et ils n’avaient donc aucune raison d’opter pour ces domaines. Il aurait donc fallu intégrer ces matières à l’enseignement général, ou bien créer une filière ex nihilo dispensant ce genre d’enseignements, ou au moins une unité de valeur qui permette de contrôler les étudiants.

Notes
443.

in Neues Leben, 02/07/1986, p. 10.