Entre 1941 et 1955, l’histoire des Allemands de Russie dans la presse soviétique n’est qu’une longue période de silence, sombre et douloureuse. Après le décès de Staline en 1953, un virage s’est amorcé dans la politique. Entre 1954 et 1955, les regards sur les Allemands de Russie changèrent. Dans le rapport de la XXe conférence du P.C.U.S., Nikita Khrouchtchev a annoncé une période de « dégel ». Lors de la visite de Konrad Adenauer à Moscou, le thème des Allemands de Russie est redevenu d’actualité. Il semblait que la communauté allemande sortait ainsi enfin du tunnel. Dans les anciennes communautés allemandes de Sibérie et du Kazakhstan furent mis en place des groupes d’enfants allemands pour l’apprentissage de leur langue maternelle allemande.
La presse allemande soviétique en était alors aux prémices de son existence. En effet, à Kaliningrad, anciennement Königsberg, parut entre 1947 et 1948 le journal Neue Zeit qui était publié par la Commandanture pour la population allemande de la région qui n’avait pas encore été déplacée. Puis, à Barnaoul, en 1956, un journal allemand au titre bolcheviste Arbeit apparut, pour une courte durée. Les premiers collaborateurs étaient Viktor Pestow, Lew Malinowski*, Johann Warkentin, Andreas Kramer, Viktor Weber*, Joachim Kunz*. En 1957, ce journal fut remplacé par les journaux des rayons Das Arbeitsbanner (qui parut jusqu’en 1959 et dont les collaborateurs étaient Joachim Kunz, Georg Rau*, Woldemar Spaar, Edmund Günther) et Rote Fahne (avec Peter May, Karl Welz*, Johann Schellenberg*, Alexander Beck*, Peter Klassen*, Woldemar Spaar, Friedrich Bolger, Amalia Windt, Lydia et Johann Wagner). Parallèlement apparaissait à Moscou en mai 1957 Neues Leben. Une décennie s’est ensuite écoulée sans mouvement des organes de presse. Les accusations contre le peuple germano-russe étant levées, ils recouvrèrent le droit à l’expression. Ainsi, on nota une effervescence grandissante et à l’été 1965 un groupe constitué de représentants du peuple germano-russe se rendit à Moscou. Il s’agissait de personnalités soviétiques allemandes 543 . Ils adressèrent au gouvernement la lettre suivante pour se plaindre de leurs statuts 544 . Leurs revendications étaient la dénonciation des accusations qui pesaient depuis les années 1940 sur le peuple allemand de Russie, par le décret du 29 août 1964 545 , le refus de l’assimilation au peuple soviétique, la dénonciation de l’impossibilité de retourner dans leurs territoires d’origine et du non-rétablissement de la R.S.S.A.A.V. Les représentants exigèrent par l’intermédiaire de ce courrier publié dans la presse le rétablissement de la République de la Volga, la levée de toutes les mesures restrictives qui pesaient sur le peuple allemand, une reconnaissance officielle et publique de la levée des accusations portées à son encontre.
notamment Konstantin Bornemann, Amalia Jauk, Jakob Franke, Heinrich Wormsbecher, Dominik Hollmann, Iwan Brug, Reinhard Köln*, Alexander Beck, Heinrich Kaiser*, Friedrich Schössler, Ernst Kontschak, Friedrich Fritzler, David Grossmann, Friedrich Helfenbein, Albert Barbier, Jakob Rosental, Emilia Lerch, Maria Vogel, Karl Welz, Frieda Rosental, Karl Winter, Pauline Hill, Adolf Bersch*, Minna Busch, Johann Kronewald, Arthur Streck, Minna Helfenbein, Benjamin Hinz, Wladimir Heinstein, Hugo Wormsbecher, Jakob Olfert, Johann Enders, Ferdinand Neuwirt, Emma Schneider, Therese Chramowa-Schilke, Maria Steinbach… Voir Notices biographiques en annexe.
Voir ANNEXE LXXXIV : la lettre de représentants du peuple allemand soviétique adressée au gouvernement soviétique en 1965 est présentée dans son intégralité.
Voir ANNEXE LVIII.