Selon certaines données statistiques 546 , il existait au milieu des années 1990 sur les territoires de l’ancienne U.R.S.S. plus de quinze journaux allemands. Cela était peu si nous comparons ce chiffre à ceux de la presse allemande dans l’ancienne République de la Volga. Rien que dans la Basse Volga on dénombrait dans les années 1930 plus de vingt journaux allemands ; de plus, il y avait des journaux allemands également en Ukraine, en Crimée, à Leningrad et en Sibérie. Entre les années 1950-1960 et la fin des années 1980, nous pouvons retenir trois organes de presse majeurs pour les Allemands de Russie : le journal Neues Leben à Moscou, Russie, puis le journal Freundschaft à Tselinograd, Kazakhstan, et enfin Rote Fahne à Slavgorod, dans l’Altaï, mais peu connurent son existence en dehors du rayon de Slavgorod. Ces journaux sortaient régulièrement, mais tout leur contenu était bien sûr soumis à la censure, et tout ce qui y paraissait était permis ou ordonné par le censeur et le Parti. Leur essor coïncida avec la progression de la perestroïka, et les uns après les autres, d’autres journaux virent le jour. Parallèlement à l’essor de la presse, nous pouvons noter l’essor d’éléments culturels corrélationnels. En effet, furent introduits pour la population germanophone des cours d’allemand – langue maternelle renforcée. Des émissions de radiophonie allemandes virent le jour à Alma-Ata et ailleurs. Tout cela, ainsi que la création de quelques organisations culturelles participa à la reconstitution, lente mais certaine, d’un état d’esprit communautaire allemand et à la reconstitution, par l’écrit, de l’Histoire des Allemands de l’Union soviétique…
Un historique analytique de chaque journal de langue allemande est ici nécessaire à notre propos. Au Kazakhstan, le seul journal allemand publié sur place est Freundschaft. Nonobstant, la population ayant accès à d’autres journaux germanophones de Russie, la présentation des autres organes de presse nous a semblé nécessaire. En outre, il faut souligner que chaque corps rédactionnel en Russie possède des rédactions locales importantes dont les membres et journalistes résident notamment au Kazakhstan, ce qui justifie notre choix. Enfin, précisons que tous les journaux allemands d’U.R.S.S. ont largement fonctionné, et aujourd’hui encore, grâce à un système de correspondants locaux extrêmement développé et ramifié, répartis sur l’ensemble du territoire soviétique, et particulièrement au Kazakhstan. Certains journaux donc, s’ils ne sont pas stricto sensu des journaux allemands kazakhs, mais germano-russes, gardent une valeur et un fondement indéniable au Kazakhstan.
entre autres Deutsche Allgemeine Zeitung, n° 13, 01/01/1995, p. 2.