Le système de bibliothèques est normalement caractérisé par la distinction entre bibliothèques scientifiques et bibliothèques populaires. Les lourdes pertes des années de guerre et des déplacements ont pu être compensées depuis. Les collections ont été déplacées, restaurées, remises à disposition du public ou, sinon, renvoyées dans leur bibliothèque d’origine. Mais il faut des édifices conséquents pour contenir tout cela ce qui n’est pas forcément évident à concevoir. Des nouvelles constructions furent envisagées, certaines furent exécutées, d’autre sont toujours à l’état de projet. Il a fallu également effectuer un long travail de reconstitution d’archives historiques nécessaires comme exercice de mémoire de la communauté.
En fait, la situation était semblable à celle des librairies et de l’édition. Leur succès, le cas échéant, était dû uniquement à la gestion menée par les directeurs. Dans les années 1960, nous avons dénombré six bibliothèques qui sont les suivantes :
En novembre 1988, dans un numéro 641 du journal Neues Leben, on pouvait lire un article sur l’initiative des directeurs d’une bibliothèque, qui prouve l’importance de ces institutions et l’impulsion qu’elles peuvent donner à la culture et aux traditions. La bibliothécaire, Amalia Scheining, parlait de la bibliothèque et du club qui s’y rattachait, le KWN (« Klub der Lustigen und Findigen »), situés à Dchangis-Koudouk dans le territoire de Tselinograd. La bibliothèque organisait des expositions, et entre autres celle intitulée « Notre Russie », en collaboration avec l’école du village, les jardins d’enfants, les ouvriers et les paysans. Chacun avait rassemblé des documents sur l’histoire des Rues du Village, avec des photos, de vieux croquis, de vieux souvenirs, des vêtements, etc. Il s’agissait surtout de retracer le style de vie des habitants à différentes périodes. Les personnalités qui avaient marqué les époques passées furent évoquées et un hommage leur fut rendu. Et petit à petit, les habitants se sont découverts une passion pour leurs ancêtres, leurs origines. Ils cherchèrent la moindre petite information pour mieux les connaître. À quoi aura servi ce programme culturel ? À mieux inscrire l’histoire passée dans la vie actuelle. Car, comme le dit Amalia Scheining, « sans passé, il n’y a pas d’avenir » 642 .
A. SCHEINING, « Keine Zukunft ohne Vergangenheit, in Neues Leben, 14/11/1988, n° 47, p. 14.
Ibid., p. 14.