Beaucoup de pasteurs ont été persécutés avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Certains ont été chassés au Kazakhstan en même temps que la population civile. Seuls deux pasteurs évangéliques survécurent à la Seconde Guerre mondiale. Et c’est régulièrement, aux côtés des avis de recherche personnels, que paraissent des listes de noms de pasteurs, en leur mémoire ou pour les retrouver 669 . Les activités religieuses ne s’exerçaient plus que dans un cercle très restreint. Néanmoins, elles étaient fondamentales et permettaient de stabiliser la situation et de rappeler aux Allemands sur un plan émotionnel leur sentiment d’appartenance religieuse et ethnique. Certes, les pasteurs et prêtres étaient de différentes appartenances nationales.
La formation de théologiens était un pan de la religion qui devait également être repensé et recréé. Dans les séminaires, les études sont plus poussées, mais la tâche principale reste la formation des pasteurs, prêtres et théologiens à Riga principalement : neuf heures de cours jusqu’à 15 h puis repas, temps libre jusqu’à 18 h, jusqu’à 21 h études libres ou prières communes. Cinq matières nouvelles figurent dans les programmes des académies : patrologie, droit canon, byzantinologie, histoire des Églises slaves, archéologie et art chrétien, hébreu. Primitivement, le programme académique comportait un ensemble complet de matières philosophiques : logique, philosophie, histoire de la philosophie, métaphysique, histoire de la pensée religieuse russe. En 1953-54, seule la logique figurait encore parmi les matières enseignées, mais en 1958 plus aucune discipline philosophique n’était enseignée dans les Académies. Les études se faisaient sur trois années au moins, avec présentation de trois mémoires, un sermon, et éventuellement une 4ème année était possible, pour une spécialisation, mais avec un mémoire supplémentaire. Toute consécration, mutation ou mort, départ d’un évêque était mentionnée dans la Revue du patriarcat de Moscou. C’est donc à partir de rien qu’il fallut reconstituer le corps épiscopal 670 .
in Neues Leben, 20 /05/1992, p. 13.
Voir ANNEXES XCIII : statistiques concernant les religions entre 1890 et 1962. Ces statistiques nous ont permis de faire un historique de chaque confession religieuse et d’établir depuis quand elles étaient implantées en Russie. Le second document sur l’Église orthodoxe russe, mettant en évidence l’existence ou non des institutions et des bâtiments religieux, permet de se rendre compte des périodes de persécutions à l’encontre des hommes d’Église : l’absence de données signifie que la propagande antireligieuse éait alors sévère. Cela nous est utile pour mieux comprendre la situation des confessions religieuses des Allemands.