III- 3.4.3. La communauté baptiste

Cette communauté est à l’évidence rattachée au protestantisme mais constitue une confession à part entière au Kazakhstan qui mérite d’être étudiée en tant que telle. On estime cette communauté à 500 000 membres à la fin des années 1950. Une hausse rapide est à noter sur les années 1960. Les communautés ne s’étendaient pas seulement sur la partie européenne des républiques soviétiques, mais aussi, voire surtout, en Asie centrale et en Sibérie. Leur statut devait être conforme à celui de l’Église orthodoxe. Les communautés avaient le droit de se réunir en une organisation soviétique nationale avec des cellules représentatives au niveau local. De telles réunions eurent d’ailleurs lieu en 1963-1966-1969 et 1979. Les protestants participent depuis 1955 à l’Union mondiale baptiste et depuis 1962 au Conseil religieux mondial. En 1965, 5 000 communautés étaient recensées, mais les dissensions qui se firent sentir la même année scindèrent les groupes et le nombre de communautés chuta à 2 000. Cette scission au sein même de l’Église protestante était latente depuis 1961 et a eu une large influence sur les mouvements internes en Union soviétique des communautés baptistes. De plus, elle a ouvert la voie à un combat des autorités contre les réformistes activistes, appelés initsiativniki. À partir de là, il n’est pas aisé de déterminer leur nombre et de les localiser, notamment parce que les services religieux étaient donnés en russe et qu’il était par conséquent difficile d’identifier chaque communauté religieuse. Cela dit, les listes de personnes de confession baptiste arrêtées à l’époque en raison de leurs activités religieuses et/ou politiques laissent souvent apparaître des noms allemands ce qui nous permet d’émettre quelques hypothèses quant à leur localisation. Les contacts avec les communautés mennonites d’U.R.S.S. et coordination de certains événements, notamment pour leur organisation 703 .

Quant aux communautés religieuses indépendantes après 1955. Elles se sont réunies après les vagues de déportation en ce qu’on a appelé la branche allemande du « Conseil de l’Union des baptistes et évangélistes ». Des mennonites et des baptistes s’étaient rattachés à cette union et y avaient formé des sections allemandes. De nombreux mennonites furent ainsi recensés en 1963. En 1980 60 communautés mennonites indépendantes existaient en Union soviétique et 300 sections allemandes mennonites au sein des communautés baptistes russes 704 . En 1961, une partie des communautés baptistes en désaccord avec le régime se sépara du Conseil de l’Union et forma le « Conseil des communautés des baptistes évangélistes ». Des Allemands étaient toujours présents dans les deux conseils. Une autre scission se produisit en 1965 au sein des communautés mennonites et baptistes entre les modernistes et les fondamentalistes. Certains mennonites, qui craignaient de perdre leur identité au sein des communautés baptistes, s’en détachèrent. Ils ont été recensés comme tels en 1967. Récemment, l’Église nouvelle apostolique a fait une percée dans l’ancienne U.R.S.S.

Notes
703.

Cf. B. PINKUS, I. FLEISCHHAUER, Die Deutschen in der Sowjetunion, Baden-Baden, 1987, p. 459.

704.

Ou Freikirliche Gemeinden, Cf. C. BÖTTGER, Lexikon der Russlanddeutschen, Berlin, 2000, p. 109.