1 - Le sens restreint

Roman, dans la grande majorité de ses emplois, a une extension fort précise : il désigne les vieilles productions médiévales, que le XVe siècle a quelque peu modernisées et que la Renaissance relit avidement, ainsi que les traductions récentes d’œuvres étrangères de type chevaleresque. Aussi parle-t-on à la fois du Romant de la belle Helayne de Constantinople, du Roman d'Edipus, du roman des Amadis et du roman de Roland furieux. Les lettrés ont d'ailleurs conscience de la continuité entre la production romanesque ancienne et celle de leur temps. Ainsi Sébillet, évoquant tout ensemble les ‘«’ ‘ ’ ‘roumans ’ ‘de Huon de Bordeaux, Perseforest, Lancelot du Lac, Miles et Amis, Valentin et Orson, Galien Restoré, Jean de Paris, le petit Cintré, Amadis de Gaule, Palmerin d’Olive, Giron le Courtois, et autres semblables’ ‘ 120 ’ ‘ ’». Mais quelle est l’étendue sémantique exacte du mot au XVIe siècle ? Pouvons-nous déterminer des sèmes spécifiques qui permettraient de l’opposer à des sémantèmes voisins, comme histoire, chronique, conte ou nouvelle ?

Notes
120.

Préface de La vie, ditz et faitz merveilleux d’Apollon le Tyanien, roman traduit avant 1556. Elle est en partie reproduite dans l'article d'É. Miller, in Le Journal des savants, Paris, Imprimerie Nationale, 1849, pp. 605-632 et ici p. 625.