2 - La mélioration

La critique du roman de chevalerie par les théologiens et les érudits devait procurer quelques défenseurs à celui-ci. Sa réévaluation n’aboutit pourtant pas à un consensus général quant aux arguments allégués pour le défendre : les intérêts qu’on lui trouve sont suffisamment hétérogènes pour laisser penser qu’aucun d’entre eux n’a la capacité de faire parade aux invectives nombreuses et convergentes de ses censeurs. Deux partis doivent être distingués parmi les thuriféraires du roman chevaleresque : d’un côté, la promotion des théoriciens, des linguistes et des historiens de la littérature ne porte que sur une partie de ces textes, à laquelle ces derniers n’attachent qu’un intérêt esthétique limité ; de l’autre, le groupe des traducteurs d'Amadis forme l’ambitieux projet d’intégrer de nouveaux récits à la littérature officiellement reconnue.

La nette carence de théorie du roman au XVIe siècle n’exclut pas la mention fugitive du mot dans quelques traités. Le contexte des apparitions axiologiquement mélioratives de roman est souvent le même : il intervient sous la plume des lettrés quand il s’agit d’apprécier la richesse de la matière et du langage que possèdent les compositions primitives de type breton. Cette restriction est sensible dès la Défense : après avoir dénigré les mises en prose de la fin du Moyen Âge et les quelques adaptations contemporaines, ‘«’ ‘ qui ne s’emploient qu’à orner et amplifier nos romans ’», Du Bellay enjoint de puiser à la source vive ‘«’ ‘ de ces beaux ’ ‘vieux romans ’ ‘français, comme un Lancelot, un Tristan, ou autres ’» 157 . L’adjectif mélioratif ‘«’ ‘ beaux ’» s’applique, semble-t-il, aux œuvres versifiées du XIIe siècle, et non aux cycles du Lancelot-Graal et de Tristan écrits au siècle suivant. Les humanistes n’ont, en général, pas voulu reconnaître l’apport majeur de la prose à l’écriture romanesque et ont préféré, sûrement par nostalgie de l’épopée, les textes en rimes. Nous voyons également Peletier faire l’éloge de la matière ‘«’ ‘ inventi[ve] »’ des mêmes ‘«’ ‘ Romans »’ et encourager le ‘«’ ‘ Poète Héroïque »’ à y puiser des thèmes et des épisodes. D’un point de vue linguistique, par ailleurs, les doctes émettent des considérations euphoriques au sujet de la diversité et de la saveur du lexique des ‘«’ ‘ vieux romans ’». H. Estienne bâtit la théorie la plus approfondie en ce domaine. En 1578, dans ses Deux dialogues du nouveau langage françois italianizé, il formule sa nostalgie de la culture guerrière ainsi que de la langue médiévales. Les ‘«’ ‘ vieux Rommans’ ‘ 158 ’ ‘ »’ se font ensuite les garants non seulement de la pureté du langage français en matière de vocabulaire guerrier, mais aussi de la suprématie de la langue française sur la langue italienne. Pour sa part, la seconde préface de la Franciade, pour promouvoir la langue vernaculaire contre le latin, encourage un recours au substrat linguistique du vieux français :

‘Encore vaudroit-il mieux, comme un bon Bourgeois ou Citoyen, rechercher et faire un Lexicon des vieils mots d’Artus, Lancelot, et Gauvain […] que s’amuser à je ne sçay quelle Grammaire Latine qui a passé son temps 159 .’

Avant cela, la Défense donnait pour exemple de travail d’enrichissement de la langue le fait d’aller recueillir le lexique de ‘«’ ‘ tous ces ’ ‘vieux romans’ ‘ et poètes français’ ‘ 160 ’ ‘ ’». Dans son Dictionnaire Françoislatin, R. Estienne invitait aussi les érudits à prolonger son travail de traduction du vocabulaire technique de la vènerie et de la fauconnerie, en examinant les ‘«’ ‘ ’ ‘Rommans’ ‘ et bons autheurs François’ ‘ 161 ’ ‘ »’. Entendait-il par là le recensement du vocabulaire courtois et guerrier utilisé dans les romans bretons ? Toujours est-il que la richesse langagière des romans bretons leur vaut d’être nettement valorisés. Au nombre des poètes et linguistes que nous avons cités, il faudrait ajouter les philologues de la fin du siècle que sont C. Fauchet et E. Pasquier, qui développent de longues analyses sur des termes empruntés à de vieux romans.

Chez les défenseurs humanistes d’Amadis, au contraire, une orientation axiologique dysphorique est fortement sensible quand il s'agit d'évoquer les anciens romans médiévaux. Ceux-ci portent un jugement réprobateur sur tous les ‘«’ ‘ vieux romans »’, sans plus distinguer les compositions primitives de leurs continuations du XIIIe siècle et des adaptations du XVe siècle. Ils leur opposent unanimement les nouveaux romans de chevalerie. C. Plantin confronte ainsi la traduction du livre I d’Amadis, qu’il édite, à ‘«’ ‘ un tas de quatre fis Aimont, Fierabras, Ogier le Dannois, et tous tels ’ ‘vieux Romans’ ‘ de langage mal poli’ ‘ 162 ’ ‘ »’. Nous le voyons, leur réprobation porte, comme dans la Défense, sur la transposition en prose des matières arthurienne et épique aux XIVe et XVe siècles. Or pour parer les attaques des autorités du temps, la démarche des préfaciers d’Amadis et de Palmerin ainsi que du traducteur de l’Histoire palladienne consiste systématiquement à poser l’appartenance du roman à la Poésie  pour le dire vite, telle qu’elle a été définie littérairement par Aristote puis moralement par Horace. En marge de l’aspect technique du mot, poésie est aussi, en effet, un hyperonyme qui désigne la littérature noble ; en ce cas, le roman n’y a pas souvent ses droits d’entrée. Il n’est qu’à lire, pour s’en rendre compte, l’» Avant-jeu » de la Tresoriere, où J. Grévin méprise les ‘«’ ‘ ’ ‘Romans’ ‘ »’, parce qu’ils sont bien éloignés de ‘«’ ‘ la gentille Poësie ’» qui

‘Veult une matiere choisie,
Digne d’estre mise aux escrits
De ceux qui ont meilleurs esprits
Et non pour estre ainsi souillée […] 163 .’

Dans le paratexte des Amadis, le précepte horacien du mélange du plaisir et de l’enseignement est précisément imposé par les propagandistes comme la loi interne des nouveaux romans de chevalerie. La finalité de cette manœuvre consiste à donner au roman un crédit moral. C’est l’argument de M. Sevin dès 1548, dans son ‘«’ ‘ Discours sur les Livres d’Amadis ’» :

‘Or les Romans sont faitz pour delecter
Aucunesfois, ou bien pour profiter :
Aucuns aussi (comme à Horace semble)
Pour profiter, et delecter ensemble :
Desquelz on doit Amadis nombrer […] 164 .’

Colet ne dira pas autre chose au Neufiesme Livre d’Amadis : les Amadis ne sont pas tant stériles ‘«’ ‘ que, souz les devis et contes joyeux qui s’y voyent, ils ne cachent plusieurs bonnes choses et profitables’ ‘ 165 ’ ‘ »’. À partir des années 1550, J. Gohory prend le relai de la réflexion sur les Amadis, qu’il va traduire pendant une vingtaine d’années. En 1571, il oppose ouvertement les ‘«’ ‘ croniqueurs ’», qui ‘«’ ‘ inferent beaucoup de fauceté »’, à :

‘[…] ces Rommans recreatifs confessans clairement par leur titre leur invention fabuleuse. En quoy ils sont imitateurs de la Poesie, fondée selon Aristote en fiction contenant toute-fois des secrets d’erudition profonde. A quoy [il] ajoute qu’en cecy semble considerable la distinction subtile de mentir selon Aulu Gelle et de dire mensonge, le premier appartenant à ces beaux historiens qui meslent maintes choses contraires parmy les vrayes à leur escient, contre conscience : le second aux jolis Rommans, lesquels disans choses faintes, ils vous en advertissent, et d’autant sont veritables 166 .’

Revendiquant totalement le caractère fictionnel des romans, à la différence des adaptateurs de la matière médiévale française qui tenaient à cacher la dissemblance entre l’histoire et le roman, le traducteur affiche ici l’appartenance des ‘«’ ‘ jolis Rommans ’» à la Poésie et ironise sur la prétendue véracité des écrits des ‘«’ ‘ beaux historiens ’». Après les paratextes de Sevin, de Colet, de Jodelle lui-même, de Magny et de bien d’autres, les analyses de Gohory dans les années 1570 marquent donc l’aboutissement de l’assimilation positive de roman à la fiction moralisante. Mais il est bien clair que cette promotion du docere contenu dans la fable romanesque, au moins quand elle est défendue par les traducteurs d’Amadis, n’est qu’une manœuvre de récupération qui cherche à protéger les œuvres des nombreuses accusations de frivolité dont elles sont la cible.

Tous ces efforts d’attribution extérieure d’une finalité pédagogique aux œuvres traduites de romans contemporains étrangers ne parviendront cependant pas à ajouter le sème /euphorique/ au sens en langue de roman ni à atténuer sa spécialisation dysphorique. L'emploi du mot au XVIe siècle et jusque dans les années 1640 au moins restera, d’un point de vue axiologique, soit neutre, par exemple quand on évoque l’évolution historique du roman, soit péjoratif ; en ce cas, il comporte en soi la mise à distance de l’excès de fiction des romans de chevalerie.

Au terme de cette étude lexicologique des sens littéraires de roman au XVIe siècle, il ressort que durant le XVIe siècle l'emploi de roman, assez rare somme toute, est moins conditionné par la désignation d’un champ sémantique nettement délimité, dont la prise de conscience aurait pu donner une place spécifique au roman dans la théorisation et la production littéraires, que par la référence à un type de romans historiquement et thématiquement reconnaissables. Autrement dit, ce substantif a la particularité de voir la visée extensionnelle qu’on lui attribue intervenir de façon majeure dans sa définition intensionnelle, c’est-à-dire dans la détermination de ses deux sens en langue. Nous avons remarqué, en effet, l’immense précaution manifestée par les auteurs du temps dans l’emploi d’un terme qui renvoie alors moins à une classification littéraire qu’à une somme de valeurs honnies des érudits. Ces phénomènes de sous-codage théorique, concernant le roman, et de sur-codage évaluatif, concernant le mot roman,ont irrémédiablement poussé les lettrés à lui substituer des termes plus flous sémantiquement et dont les sèmes afférents étaient moins codés axiologiquement. S’en est suivi un décalage criant entre la lexicologie et la sémantique, d’un côté, et entre le lexique et la réalité littéraire, de l’autre. En tout cas, roman se trouve loin de prendre alors une quelconque acception ‘«’ ‘ moderne ’», comme l’affirment les dictionnaires actuels, pour qui ce serait ‘«’ ‘ dès le XVIe siècle ’» que le mot répondrait ‘«’ ‘ en partie ’» à l'acception que le XIXe siècle entérinera pour roman, à savoir :

‘Œuvre d’imagination en prose, assez longue, qui présente et fait vivre dans un milieu des personnages donnés comme réels, nous fait connaître leur psychologie, leur destin, leurs aventures 167 .’

La réticence à utiliser roman va perdurer jusqu'à la fin du premier tiers du XVIIe siècle. Plus précisément, c'est jusqu'aux premières théorisations substantielles du roman de la part des auteurs de romans héroïques que cette difficulté nous paraît sensible. À ce moment-là seulement, on accepte d'englober dans le verbum des productions autres que chevaleresques, c’est-à-dire la plupart de celles qui ressortissent alors à la res romanesque. Cependant, lorsque C. Sorel entérine en 1627 l'extension du mot roman, il n'en change pas pour autant la compréhension : il revient en fait au sens non spécialisé qu’avait inventé Chrétien au XIIe siècle. À partir du début des années 1640, au contraire, le substantif connaît un infléchissement sémantique proche du néologisme. Cette rénovation sémantique, datant possiblement de la préface d'Ibrahim, n'a qu'une application limitée dans la pratique romanesque d'alors et n'a pas vraiment de répercussion sur le sociolecte avant le courant des années 1650. C'est pourtant la première fois, nous semble-t-il, que sont rassemblés, sous l'influence de la doctrine classique, certains éléments du ‘«’ ‘ sens moderne ’» de roman. Les invectives de Camus et de Sorel contre le caractère fabuleux des romans en général ont amorcé, dès les années 1620, l’instauration de la notion de vraisemblance dans l’art romanesque du XVIIe siècle. Mais c’est la conception épique du roman, qui s’élabore en France ‘«’ ‘ entre 1627 et 1642’ ‘ 168 ’ ‘ ’», qui permet d’aboutir au néologisme partiel employé par la préface d’Ibrahim, véritable manifeste sur l’imposition des règles classiques au roman. En 1641, M. de Scudéry non seulement réfléchit à la notion de roman, pour tenter de l’élever au rang de genre, mais elle modifie aussi le sens du mot et son orientation axiologique. Si elle affirme sans cesse sa volonté de donner une ardeur héroïque en même temps qu’une dimension ‘«’ ‘ naturelle ’» au roman, comme l’exige son temps, c’est que la vraisemblance est le point de rupture avec l’ancienne acception de roman, dont le sème prééminent était /fabuleux/. Son analyse implique une opposition autant entre le sens ancien et le sens rénové de roman qu’entre les deux formes historiques de textes que sont les vieux et les nouveaux romans. Voici la confrontation qu’elle établit :

‘Sans elle [= la vraysemblance] rien ne peut toucher ; sans elle rien ne sçauroit plaire ; et si cette charmante trompeuse ne deçoit l’esprit dans les Romans, cette espece de lecture dégouste [le lecteur], au lieu de le divertir. […] Nous avons autrefois veu des Romans qui nous produisoient des Monstres ; en pensant nous faire voir des miracles, leurs Autheurs pour s’attacher trop au merveilleux, ont fait des Grotesques qui tiennent beaucoup des visions de la fiévre chaude. […] Pour moy, je tiens que plus les avantures sont naturelles, plus elles donnent de satisfaction […] 169 .’

D’où la formulation, ici et en d’autres passages de la ‘«’ ‘ Preface ’», de la définition partiellement moderne de roman,selon laquelle il est une image de la vie : tout y est ‘«’ ‘ donn[é] comme rée[l] ’», pour reprendre la définition du Robert, et se trouve donc capable de toucher le lecteur. Cet infléchissement sémantique du mot sera entériné dans la seconde partie du XVIIe siècle : l’utilisent, par exemple, M. de Pure dans le premier livre de sa Prétieuse, le P. Huet en 1670 ou encore, en partie, le Dictionnaire françois de Richelet en 1680. Nous ne ferons référence ici qu’au P. Huet et à sa Lettre à M. de Segrais de l’Origine des Romans. Il établit une distinction entre les ‘«’ ‘ Romans reguliers ’» et les ‘«’ ‘ vieux Romans ’», en accordant aux premiers un sujet amoureux, une belle ‘«’ ‘ ordonnance ’» et la dimension du ‘«’ ‘ vray-semblable ’», alors que les autres, de sujet principalement militaire, sont de conformation grossière et relèvent du domaine du ‘«’ ‘ merveilleux ’». Nul n’ignore comment il conçoit les ‘«’ ‘ Romans reguliers ’» :

‘[…] aujourd’huy […] ce que l’on appelle proprement Romans sont des fictions d’aventures amoureuses, écrites en prose avec art, pour le plaisir et l’instruction des Lecteurs. Je dis des fictions, pour les distinguer des Histoires veritables. J’ajouste d’avantures amoureuses, parce que l’amour doit estre le principal sujet du Roman. Il faut qu’elles soient écrites en Prose, pour estre conformes à l’usage de ce siecle. Il faut qu’elles soient écrites avec art, et sous de certaines regles ; autrement ce sera un amas confus, sans ordre et sans beauté. La fin principale des Romans, ou du moins celle qui le doit estre, et que se doivent proposer ceux qui les composent, est l’instruction des Lecteurs, à qui il faut toûjours faire voir la vertu couronnée ; et le vice chastié 170 .’

Sorel résume encore ce sens dans la Bibliotheque françoise, en 1654 : ‘«’ ‘ Nous entendons que les ’ ‘Romans ’ ‘parfaits soyent fort vraysemblables, encore qu’ils ne soyent que fiction’ ‘ 171 ’ ‘ ’». C’est donc ailleurs que dans les dictionnaires que le Grand Siècle commence à concevoir qu’un roman mêle l’imaginaire et le réel. Il faudra attendre le XVIIIe siècle pour que la vraisemblance fasse timidement son entrée comme composante lexicographique du mot 172 . Le siècle précédent n’a pas appliqué les règles établies par la préface d’Ibrahim érigeant le roman comme un tableau de la vie humaine avant les ‘«’ ‘ histoires galantes »’ ou les ‘«’ ‘ nouvelles historiques et galantes ’» de mesdames de Lafayette et de Villedieu et de l’abbé de Saint-Réal. Or ces œuvres ont refusé le qualificatif romans. À partir de 1655 environ, une nouvelle spécialisation du mot s’était, en effet, opérée : il désignait couramment les œuvres héroïco-galantes, emblèmes, pour les lettrés, de l’invraisemblance et de l’exubérance romanesque… Le sens quasi-moderne de roman n’a donc été acquis au XVIIe siècle que par un tour de force théorique.

Notes
157.

Défense…, op. cit., livre II, chap. 5, p. 241.

158.

Deux dialogues du nouveau langage françois italianizé et autrement desguizé, principalement entre les courtisans de ce temps, 1578, P.-M. Smith (éd.), Genève, Slatkine, 1980, « Epistre de monsieur Celtophile aux Ausoniens », p. 58.

159.

La Franciade, op. cit, « Preface sur la Franciade, touchant le Poëme Heroïque »,p. 352. Dans son Abrégé de l’art poétique français, il affirmait déjà en 1565 cette idée, tout en restreignant le recours au parler médiéval à son apprenti poète (in Traités de poétique et de rhétorique de la Renaissance, F. Goyet (éd.), Paris, Librairie Générale Française, « Le Livre de Poche/Bibliothèque classique », 1990, p. 470) :

Tu ne rejetteras point les vieux mots de nos Romans, ains les choisiras avec mesure et prudente élection.
160.

Op. cit., livre II, chap. 6, pp. 245-246. Du Bellay cite ensuite plusieurs termes d’ancien français :

[…] tu trouveras ajourner pour faire jour […], anuiter pour faire nuit, assener pour frapper où on visait […], isnel pour leger, et mille autres bons mots, que nous avons perdus par notre négligence.
161.

Dictionnaire Françoislatin, 1549 [2ème éd.], Genève, Slatkine Reprints, 1972, « Au lecteur », p. 2.

162.

« À tous ceus qui font profession d’enseigner la langue françoise en la ville d’Anvers »du Premier livre de Amadis…, Anvers, 1561, in Amadis en français…, op. cit., , p. 15.

163.

La Tresoriere, 1562, É. Lapeyre (éd.), Paris, Champion, 1980, « Avant-jeu », p. 4.

164.

Le huitiesme livre d’Amadis…, 1548, op. cit., « Discours sur les Livres d’Amadis », pp. 71-76 et ici p. 75, v. 239-243.

165.

Le neufiesme livre d’Amadis…, 1553, in Amadis en français…, op. cit., « Epistre à Monseigneur Jan de Brinon », p. 89. Nous avons vu que le traducteur recourt aux mêmes arguments pour tenter de convaincre Jodelle de la dimension sérieuse de l’Histoire palladienne.

166.

Le trezieme livre d’Amadis…, op. cit., « Preface aux lecteurs », non paginé. Nous pouvons supposer que le terme « titre » renvoie au signifiant « Rommans ». Notons aussi le balancement asymérique entre les « historiens », d’un côté, et les « Rommans », au lieu des auteurs de romans, de l’autre ; cela confirme le malaise lexical au sujet de l’appellation des romanciers.

167.

Dictionnaire historique et étymologique de la langue française, op. cit., t. III, p. 3280. Cette définition « moderne » est la même que celle de l’article « roman » du T.L.F., op. cit., t. XIV, p. 1213.

168.

Cette datation historique ainsi que les éléments d’histoire littéraire sur le vraisemblable romanesque sont repris à l’ouvrage de M. Magendie, Le Roman français au XVII e siècle de l’Astrée au Grand Cyrus, Paris, Droz, 1932 (p. 154 pour la citation) et en particulier à son chapitre intitulé « La conception du roman dans la première moitié du XVIIe siècle », pp. 118-157.

169.

La « Preface » d’Ibrahim est reproduite en partie dans Le Roman jusqu'à la Révolution, op. cit., t. II, pp. 44-49 et p. 46 pour la citation.

170.

Lettre à M. de Segrais de l’Origine des Romans, 1670, citée dans Pour et contre le roman. Anthologie du discours théorique sur la fiction narrative en prose du XVII e siècle, G. Berger (éd.), Biblio 17, suppl. des Papers on French Seventeenth Century Literature, Tübingen, n° 92, 1996, pp. 148-158 et ici p. 148.

171.

La Bibliotheque françoise, op. cit., p. 163.

172.

L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, 5 vol., 1751-1776, New-York, Pergamon Press, 1969, vol. 1, t. IV, planche 111 a, définit ainsi roman comme un long conte et conte comme une histoire fausse et courte qui n’a rien d’impossible. La confusion entre les catégories littéraires demeure cependant.