II - La représentation de discours, ressort générique de nos œuvres

En dehors de cette revendication indirecte d’un droit à pratiquer une forme basse de narration, nos romanciers n’élaborent pas de conceptualisation des lois de leur art du récit. Aneau, par exception, essaie d’analyser son œuvre en termes stylistiques ; il faudra voir quelle spécificité formelle il envisage pour le genre. Nous nous proposons ici de définir la poétique immanente à l’œuvre dans nos huit textes. Nous partons du postulat selon lequel la prose romanesque n’arrive pas à s’inventer de langage propre autrement qu’en sollicitant celui d’autrui. Nos œuvres mettent cette utilisation de paroles venues d’ailleurs au premier plan en ce qu’elles fondent une prose où l’hétérogénéité des styles imités empêche qu’une relation univocale des faits  habituelle dans les romans contemporains  n’advienne.