À la mémoire de mes parents
Cette thèse de doctorat est, bien évidemment, le fruit d’un long travail personnel, mais elle doit aussi beaucoup à des individus ainsi qu’à des groupes de recherche que j’ai eu la chance de pouvoir côtoyer. Avant toute chose, je tiens ici à remercier la professeur Catherine Kerbrat-Orecchioni qui, tout au long de l’enseignement qu’elle a dispensé dans le cadre de la filière sciences du langage, m’a aidée à développer un intérêt prononcé pour la pragmatique en général et l’interactionnisme en particulier. Ses travaux ont été et seront encore pour moi une source inépuisable d’inspiration. Je remercie aussi la professeur Véronique Traverso pour m’avoir appris à exploiter les données collectées et à assimiler le fonctionnement et la trame de la recherche, mais surtout pour m’avoir appris à y prendre plaisir. Merci à toutes les deux pour votre disponibilité et pour l’intérêt que vous avez manifesté à l’égard de mes questions de recherche. Ma profonde gratitude va également aux professeurs Michèle Grosjean et Lorenza Mondada pour leur animation du groupe de recherche Les interactions au travail et pour l’environnement très favorable à la réflexion qu’elles ont su créer au sein de ce groupe. Un grand merci aussi à Laurent Filliettaz pour l’intérêt porté à mon travail ainsi qu’à Emmanuel Ferragne pour son aide à l’initiation des phénomènes prosodiques et des outils qui leur donnent accès.
Je suis particulièrement reconnaissante à Christian Plantin pour m’avoir accueillie et fourni un cadre de travail ainsi qu’une structure de recherche au sein du GRIC (Groupe de Recherche sur les Interactions Communicatives) devenu depuis ICAR (Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentations). Je tiens également à remercier Emmanuel Defay, Neijete Hmed, Marie-Cécile Lorenzo et Séphanie Palisse, les « doctorants du bâtiment I », pour leur dévouement et leur bonne humeur.
J’adresse mes sincères remerciements aux membres du conseil de faculté des sciences du langage de l’Université Lumière Lyon 2 pour m’avoir alloué une des allocations de recherche du ministère de l’Éducation Nationale en 1999 puis donné la chance de pouvoir enseigner aux étudiants de première année en tant qu’ATER. Je souhaite également remercier vivement l’association des Amis de l’Université de Lyon pour avoir reconnu l’intérêt des mes travaux de recherche de Maîtrise en les récompensant du Prix des Amis de l’Université en sciences humaines pour l’année 1999.
Il me reste à remercier ma tante et mon oncle, Catherine et René Chambost, pour leur précieuse aide à la traque des coquilles informatiques. Je profite de l’occasion qui m’est offerte pour leur renouveler, ainsi qu’à Céline et Cédric, toute mon affection.
Enfin, je tiens à exprimer toute ma gratitude aux parents et amis qui ont su cohabiter avec le syndrome de « l’individu avare de son temps » dont j’ai été atteinte pendant environ un an. Qu’ils soient ici rassurés : l’aboutissement de ce travail de recherche marque le début de ma guérison…
Il y a près de quarante minutes que le dernier métro est passé et je guette désespérément un taxi.
En voilà un justement qui s’arrête.
- Montparnasse ? Ça va pas, non ! Moi, je rentre à Bagnolet.
Qu’il y reste ! Un autre le suit, qui stoppe devant moi et dépose quelqu’un.
- Montp…
- Voyez pas qu’on est à trente mètres d’une tête de station ?
- Et alors ?…
- J’ai pas le droit de vous charger à moins de cinquante mètres. Désolé, c’est la loi.
- Pas de problèmes ! Vous avancez de trente mètres ou vous reculez de vingt, et on y va.
- Et qui aura une suspension de permis ?
Une demi-heure plus tard, la pluie s’est mise à tomber. J’attends encore cinq minutes et je rentre à pieds.
- Tax…
Celui-là ne s’est même pas arrêté. Pourtant il était libre.
Impossible d’appeler une voiture par téléphone. J’ai laissé mes dernières pièces de monnaie dans une cabine défectueuse de l’avenue George-V.
2h20. Tout en marchant et sans même me retourner, je lève machinalement le bras au bruit ronflant d’un moteur diesel. Une rutilante Peugot 505 s’arrête. Au volant, un chauffeur vietnamien arbore un sourire chaleureux et me demande gentiment si j’ai un itinéraire favori. Trop fatigué pour lui en suggérer un, j’accepte la boîte de Kleenex qu’il me tend, essuie mon visage trempé et m’assoupis. Quelques minutes plus tard, ce chauffeur providentiel me réveille en me tendant spontanément un reçu et sa carte de visite.
- Monsieur ? Nous y sommes. Cela fait 28 francs. Voici ma carte, n’hésitez pas à m’appeler à ce numéro. J’ai monté un G.I.E., avec des amis. Nous sommes à votre disposition vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Bonne nuit, monsieur.
En quelques mots gentils, cet homme venait de gagner la fidélité d’un client. (Bloch, Habadou & Xardel, Service compris. Les clients heureux font les entreprises gagnantes, Paris – Marabout, 1986 : 23-24).