2. Participants et cadres participatifs

Les interactions de commerce et de service font partie de situations quotidiennes mais complexes en raison du nombre et de la diversité des participants qu’elles convoquent. Ainsi, le nombre et la diversité des participants orientent le regard sur l’interaction dans son ensemble, c’est-à-dire sur « le terrain sur lequel toutes les personnes présentes peuvent se voir et s’entendre mutuellement » (Goffman, 1987 : 145). Le cadre participatif est un outil permettant d’appréhender les configurations interlocutives complexes. Cette notion a été reprise par de nombreux chercheurs intéressés par les situations de communication plurielles (Lacoste, 1989 ; Kerbrat-Orecchioni, 1990 ; Joseph, 1993 ; Traverso 1997a ; Grosjean & Traverso, 1997 ; Grosjean & Lacoste, 1999), plus délicates à analyser avec le traditionnel schéma binaire et linéaire de la communication en face-à-face dont le précepte de base repose sur le fait qu’un locuteur/émetteur s’adresse à un allocutaire/récepteur.

‘Chaque fois qu’un mot est prononcé, tous ceux qui se trouvent à portée de l’événement [in the perceptual range of the event] possèdent, par rapport à lui, un certain statut de participation. La codification de ces diverses positions et la spécialisation normative de ce qui est une conduite convenable au sein de chacune constituent un arrière-plan essentiel pour l’analyse de l’interaction – dans notre société comme (je suppose) dans toute autre (Goffman, 1987 : 9).’

Pour aborder la question des structures de participation, il convient tout d’abord de se pencher sur les participants eux-mêmes avant d’avoir accès à la structure du cadre participatif des interactions dans lesquelles ils sont engagés.