Les articles proposés dans le magasin sont de nature si diverse qu’il n’est pas aisé ici de dégager un but global pour les cliagers. Dans la plupart des cas, il s’agit d’une visite chez le libraire / dépositaire-presse ayant pour finalité de trouver quelque chose à lire. Mais il ne s’agit là que d’une généralisation gratuite. En effet, les cliagers ne viennent pas toujours dans le magasin avec une idée précise en tête. Certains savent par avance ce qu’ils veulent acheter et vont directement à l’endroit où se trouve l’article désiré. Mais d’autres entrent sans but précis, tantôt à la recherche d’une idée de lecture, tantôt à la poursuite d’une idée de cadeau. Enfin, d’autres viennent simplement pour regarder ou lire et ressortent sans faire d’achat 80 .
Néanmoins, pour les cliagers qui ont un but précis lorsqu’ils entrent dans le magasin, on peut relever plusieurs types :
Dans les interactions étudiées, le but peut se manifester de deux manières différentes : soit explicitement, soit implicitement.
Corpus librairie-papeterie-presse : interaction n° 15
(15) | Client n°22 : je voudrais une env’loppe |
Le cliager exprime sa requête verbalement 81 .
Corpus librairie-papeterie-presse : interaction n° 11
((Le client va chercher son journal, le pose sur le comptoir-caisse. La vendeuse pose le programme dessus.)) | |
(3) | Vendeuse : alors... 7.50 |
Le cliager ne formule aucune requête verbalement puisqu’il va se servir lui-même. C’est le fait de poser le journal sur le comptoir-caisse qui signifie : j’ai pris le journal, combien vous dois-je?
Il y a tout de même quelques cas particuliers où la commagente fait référence à son histoire conversationnelle 82 avec le cliager et où la requête n’est exprimée ni verbalement, ni gestuellement car la commagente devance le geste du cliager.
Corpus librairie-papeterie-presse : interaction n° 6
(6) | Vendeuse : vous z’en prenez combien aujourd’hui |
La commagente sait que le cliager va comme à son habitude acheter plusieurs journaux, et lui demande de préciser le nombre désiré afin qu’elle puisse préparer les programmes de télévision qui vont avec les journaux.
C’est souvent le cas pour les enfants et adolescents les mercredis et samedis après-midi. C’est aussi généralement le cas des adultes les jours de pluie : ils viennent pour lire gratuitement pendant un petit moment. Ça occupe un certain laps du temps dont ils disposaient et ça ne leur coûte, de surcroît, pas un centime !
Sur les différentes manières d’exprimer la requête, cf. chapitre 3.
Une analyse de l’histoire conversationnelle est proposée au chapitre 8.