Le trait caractéristique de la requête en situation communicative tient au fait que l’énoncé adressé par le locuteur à l’allocutaire « counts as an attempt to get H to do A » (Searle, 1972 : 66). Il y a plusieurs manières d’assigner une valeur illocutoire à une requête. Si l’on reprend la typologie des stratégies proposée par Blum-Kulka, House et Kasper (1989 : 18), le laps de temps nécessaire à l’accomplissement du processus inférentiel afin d’attribuer une valeur de requête à l’énoncé varie en fonction de la stratégie choisie par le locuteur ; la stratégie 1 nécessitant un travail beaucoup moins important que la stratégie 9. Le décodage de la requête ne s’opère d’ailleurs pas sur les mêmes critères : le décodage des stratégies 1, 2 et 3 s’effectue par le biais des indicateurs linguistiques, celui des stratégies 4 et 5 par le biais du contenu sémantique ; celui des stratégies 6 et 7 à partir de conventions et celui des stratégies 8 et 9 en fonction d’éléments contextuels. Ces critères d’identification ne sont, en effet, que des stratégies subalternes à la visée pragmatique et au caractère direct de la requête. Il est ainsi possible de dégager trois types de stratégies à partir de ce critère : les stratégies directes incluant les stratégies 1 à 5, les stratégies indirectes conventionnelles comprenant les stratégies 6 et 7, et les stratégies indirectes non-conventionnelles regroupant les stratégies 8 et 9 101 .
Pour une discussion sur la répartition de ces stratégies, cf. Blum-Kulka (1989) et Weizman (1989).