3. Les questions principales

La question que formule le cliager vise à l’obtention d’une action verbale effectuée par le commagent à son profit. Elle sera donc considérée comme

‘tout énoncé qui se présente comme ayant pour finalité d’obtenir de son destinataire un apport d’information (Kerbrat-Orecchioni, 2001a : 86).’

Ainsi définies, les questions principales semblent pouvoir être actualisées uniquement en situation de service : lorsque l’objet du besoin est un bien, il n’y a pas de raison apparente de se trouver confronté à des demandes de renseignements liées au site. Seuls les sites dont le fonctionnement accepte et conçoit les demandes de renseignements comme des services offerts par les commagents sont susceptibles d’accueillir ce type de demandes.

Les questions principales impliquent un coût pour le commagent et un bénéfice pour le cliager. Si l’on considère l’effet perlocutoire de la question énoncée comme une manœuvre intentionnelle du cliager au moment où il formule sa demande d’information, cela suppose qu’il souhaite d’une part que son désir soit compris par le commagent, mais surtout que le commagent se soumette à sa volonté et fournisse l’information nécessaire. L’acte de langage doit donc être envisagé, au même titre que la requête, dans un processus dynamique avec des aspects illocutoires communicatifs et des aspects perlocutoires interactionnels.

D’un point de vue illocutoire, le cliager pose une question qui a un effet illocutoire sur le commagent : il comprend la question. L’effet illocutoire marque l’étape de compréhension de l’allocutaire. D’un point de vue perlocutoire, le cliager persuade le commagent, ce qui a pour effet perlocutoire que le commagent accepte la question et pour conséquence perlocutoire que le commagent va fournir le renseignement demandé. L’effet perlocutoire marque l’acceptation de l’acte de langage de question en tant qu’action appelée à être réalisée par l’allocutaire alors que la conséquence perlocutoire consistera à procurer l’information demandée 110 .

Figure 17 – Aspects communicatifs et interactionnels de l’acte de langage de question
Figure 17 – Aspects communicatifs et interactionnels de l’acte de langage de question
Notes
110.

Il n’est pas inutile de rappeler ici que la distinction entre effet perlocutoire et conséquence perlocutoire ne fait pas l’unanimité au sein du champ disciplinaire.