Bien que le mode verbal soit largement préféré par les cliagers pour formuler leurs requêtes, il est des requêtes qu’ils expriment non-verbalement. Deux types de requêtes non-verbales ont pu être recensés dans les interactions de commerce et de service : les requêtes gestuelles et les requêtes implicites. De prime abord, les requêtes non-verbales peuvent paraître à la limite de l’impolitesse, le cliager semblant négliger sa relation avec le commagent. Or
‘le serveur et le servi peuvent être en contact sans contact verbal. […] On cite parfois cette espèce de déritualisation des transactions comme étant une marque d’impolitesse et d’impersonnalité citadine, allégation qui est en partie vraie et en partie absurde. Il faut un haut niveau de consensus et de compréhension mutuelle pour exécuter des transactions sans l’aide du rituel social. Dans certaines boutiques, une année de fréquentation peut être nécessaire avant que le client et le serveur sachent que chacun sait qu’ils peuvent se dispenser de parler et de se regarder et qu’ils peuvent laisser les actes, remplacer les paroles (Goffman, 1973b : 51, n. 13).’Une partie des requêtes non-verbales abondent dans le sens de ce constat : elles ne peuvent se réaliser que dans la mesure où cliagers et commagents ont déjà partagé de nombreuses transactions avant celle présentée ici.