2.2. Les formes assertives

Les assertions sont largement préférées par les cliagers pour véhiculer leurs demandes subordonnées. Dans les assertions contenant les questions subordonnées, la valeur directe n’est plus ressentie, mais certaines d’entre elles affichent ouvertement une valeur de question. Deux types d’indices permettent donc d’attribuer une valeur illocutoire de question à ces assertions.

  • La présence d’un adverbe interrogatif

Corpus Crédit Agricole : interaction n°38

(3) Client n°47 : ce s’rait pour pouvoir avoir une procuration s’i vous plaît
  […]
(43) Client n°47 : ça part à partir de quand

Corpus librairie-papeterie-presse : interaction n°25

(2) Cliente n°33 : je voudrais faire un cadeau... moi je voudrais un stylo
  […]
(60) Cliente n°33 : c’est garanti combien là le:::

La présence des adverbes interrogatifs « quand » et « combien » suffit à faire comprendre au commagent qu’il doit considérer cette assertion comme une demande d’information.

  • Le marquage prosodique

Corpus mairie : interaction n°34

(3) Cliente n°42 : euh: on voudrait une euh: autorisation de sortie du territoire
  […]
(54) Cliente n°41 : on peu-… la photocopie euh n’est pas valable

Corpus Crédit Agricole : interaction n°41

(3) Cliente n°52 : monsieur ou madame: Pierre Martin:… un carnet de chèques s’i vous plaît
  […]
(10) Cliente n°52 : ce sont les nouveaux

Il n’y a aucun indice syntaxique ou lexical qui puisse permettre au commagent d’interpréter cette assertion comme une question. La valeur de question est attribuée à l’assertion par sa finale mélodique ascendante.

Les stratégies utilisées par les cliagers pour formuler leurs questions subordonnées sont donc beaucoup moins nombreuses que celles auxquelles ils ont recours pour les requêtes principales. Certaines stratégies semblent, par ailleurs, plus spécifiques à certains sites que d’autres.

Figure 20 – Stratégies employées pour les questions subordonnées Résultats obtenus à partir du nombre total de questions subordonnées répertoriées.

Les résultats ainsi obtenus permettent de voir que le marquage prosodique est la stratégie préférée des cliagers pour leurs questions subordonnées. La forme interrogative, telle celle « est-ce que » utilisée par le cliager dans l’interaction n°29 à la mairie, n’est finalement que très peu employée. Aussi est-il intéressant de remarquer que la stratégie à laquelle les cliagers ont recours pour leurs questions subordonnées n’était pas apparue comme stratégie au moment de l’analyse des questions principales. Le marquage prosodique avait bien sûr été recensé comme marqueur de la question, mais il était toujours utilisé simultanément avec une autre stratégie. Pour la plus grosse part des questions subordonnées, il apparaît comme le seul marqueur de la question.

Notes
128.

Résultats obtenus à partir du nombre total de questions subordonnées répertoriées.