2. L’accompagnement verbal

La délivrance du bien par le commagent est souvent accompagnée par un énoncé verbal dont les formes et valeurs peuvent varier. L’accompagnement verbal de la délivrance du produit est relativement fréquent : on le retrouve après 67.5% des mises à disposition à la mairie, 63.8% à la librairie-papeterie-presse, 48% à La Poste, 37.8% au Crédit Agricole, et 23% au tabac-presse. Cet énoncé accompagnateur peut prendre la forme d’un marqueur de structuration de la conversation quel que soit le type de bien, mais la verbalisation est réservée aux biens mis à disposition par le biais d’un geste praxique.

La présence d’un énoncé verbal accompagnant le geste praxique de mise à disposition du bien a pour conséquence de doter cette intervention d’une double valeur avec un acte directeur non-verbal et un acte subordonné verbal 138 .

Notes
138.

Cette subdivision de l’intervention en acte directeur donnant la valeur illocutoire à l’intervention et en actes subordonnés facultatifs ne fait pas l’unanimité. Le modèle genevois, par exemple, fait usage du principe de récursivité, principe selon lequel une intervention peut aussi être formée de constituants de rang supérieur, tel que l’échange. Sur l’ensemble des problèmes posés par l’utilisation de la théorie des actes de langage dans l’analyse des interactions, cf. Kerbrat-Orecchioni 1995b et 2001a.