3.1. Les marqueurs linguistiques temporels

Un certain nombre d’expressions temporelles employées par les participants renvoient à leur histoire conversationnelle passée ou à la poursuite de cette histoire conversationnelle.

3.1.1. Les marqueurs temporels tournés vers l’histoire conversationnelle passée

Ils permettent de faire référence à quelque chose qui a été dit lors du précédent épisode conversationnel. Il n’y a souvent qu’un mot ou qu’une phrase pour rappeler à l’interlocuteur tout un thème ou une partie d’un thème.

Corpus librairie-papeterie-presse : interaction n°3

(37) Cliente n°4 : oh la la... on est bien au chaud à la mai:son
(38) Vendeuse : hé oui
(39) Cliente n°4 : mais j’ai toujours personne à côté... personne en veut
(40) Vendeuse : ah bon

Il faut que la commagente fasse appel à l’épisode précédent de son histoire conversationnelle avec cette cliagère pour reconstituer l’implicite de l’intervention (39). Quelqu’un qui n’aurait pas assisté à ce précédent épisode conversationnel et auquel la cliagère énoncerait cette phrase, ne pourrait pas comprendre de quoi elle parle. La commagente doit se rappeler que lors de leur dernière rencontre, la cliagère lui a dit que sa voisine était décédée. L’appartement de cette dernière est donc à louer. La cliagère attendait avec impatience de pouvoir faire la connaissance de ses nouveaux voisins.

Corpus tabac-presse : interaction n°17

(44) Cliente n°21 : je viens de chez Pierrette… i z’ont emm’né Pierre en ambulance… encore
(45) Buraliste : (ton surpris) c’est pas vrai:

Le « encore » de la cliagère indique d’une part que la personne dont elle parle a déjà été emmenée en ambulance, mais aussi que la buraliste avait connaissance de ce fait, vraisemblablement dans la mesure où elles avaient déjà dû en discuter ensemble.