Conclusion – Bilan et apports méthodologiques

À l’issue de ce parcours au sein des interactions de commerce et de service, dont j’ai tenté, autant que faire se pouvait, de mettre en évidence la complexité du fonctionnement, il apparaît que les objectifs descriptifs et comparatifs sous-jacents à ce travail permettent de rendre compte de l’expérience vécue par les participants dans une situation ordinaire mais complexe, hétérogène et multimodale. En effet, la perspective interactionniste ouvre un accès à une quantité de dimensions peu explorées jusqu’à présent dans ces situations quotidiennes témoignant du caractère très composite de ces interactions ordinaires.

Après les problèmes définitoires rencontrés par rapport aux commerces et aux services, puis aux interactions de commerce et de service, je suis partie d’une conception large de l’interaction faisant intervenir des paramètres externes, tels que l’objet de la transaction, la nécessité ou non d’une rémunération pour cet objet, la fréquence des rencontres, l’établissement ou non d’une relation entre les participants, etc. Ces éléments ne correspondaient certes pas à ceux que je cherchais à questionner, mais ils se sont révélés d’une aide précieuse afin d’opérer des regroupements entre certains types d’interactions.

Toujours en raison des difficultés à répartir les sites entre commerces et services, j’ai choisi, après un temps d’hésitation quant au traitement comme un seul gros corpus composé de sous-corpus, ou comme cinq corpus différents, de présenter individuellement chaque corpus en fonction du site et de la situation dans lesquels il avait été recueilli. Au fil de l’analyse, j’ai opté pour la considération de cet ensemble comme cinq corpus indépendants : c’est d’ailleurs cette perspective de travail qui a autorisé les parallèles, les contrastes et les comparaisons. De ce choix, il est maintenant temps de tirer un bilan méthodologique. En effet, la pertinence des corpus que j’ai constitués était, au début, basée sur cette opposition entre commerces et services. Il s’est avéré que cette dichotomie ne résiste pas à l’épreuve des analyses empiriques : l’analyse des interactions ne permet pas, à elle seule, d’établir quoi que ce soit sur cette opposition. En revanche, la confrontation de critères externes et internes donne accès à un certain nombre d’axes pertinents pour la comparaison. Il n’est pas question ici de reprendre toutes les conclusions intermédiaires proposées dans le corps de ce travail car les apports descriptifs sur les aspects analysés ont largement été commentés, mais de proposer une conclusion globale orientée dans une perspective méthodologique permettant de dégager des types ou des traits pertinents pour certains corpus.