INTRODUCTION

I Pourquoi étudier l'historique et l'évolution de la formation des sapeurs-pompiers du Grand-Lyon ?

Est-ce pour satisfaire une curiosité historique, comparer le passé et le présent, reconstruire le premier par un assemblage d'étapes, ou bien plutôt pour retrouver dans son histoire des possibilités de réponses aux problèmes d'aujourd'hui ? Ce sont sans doute ces multiples motivations, mêlées, qui m'incitent à entreprendre cette recherche. Etant moi-même sergent professionnel au corps du département du Rhône, à la caserne de Feyzin, située dans la zone industrielle de cette ville, je vis au jour le jour les changements et les pratiques de cette formation.

Le sapeur-pompier professionnel est au service de la population, qu'il doit défendre et secourir contre toutes atteintes. D'abord soldat du feu, ce fléau affaibli mais jamais éradiqué, qui représente le bien ou le mal, la chaleur où la lumière. il verra ses missions se diversifier au fil du temps, en même temps qu'elles évoluent considérablement en quantité : de nouveaux risques apparaissant, il est tenu d'assumer les responsabilités qui lui incombent. Pour cela, il doit s'intéresser aux modes et aux rythmes de vie de la population et, surtout, acquérir une technicité, une connaissance approfondie en de nombreux domaines, ainsi qu'un grand civisme. Il est peu de mots aussi riches de valeur que celui de « sauvetage ». Il y a une hygiène et une physiologie du sauvetage. Mais il y a aussi et plus encore une philosophie et une morale du sauvetage. Comment définir un sauveteur et comment le devenir ? Telles sont les deux questions clefs, à mon sens, qui sont à étudier pour mettre au point, actuellement, l'organisation d'une formation de base. A la fin de cette dernière, le futur sapeur-pompier doit être capable de se définir et de se comporter en sauveteur. C'est dire qu'il lui importe d’être prêt, maître de lui, et de disposer de qualités d'attention, de décision, d'énergie ; son jugement comme ces réflexes doivent être sûrs et rapides. Il lui faut posséder de solides connaissances techniques. Est-il besoin d'ajouter que l'altruisme, le don de soi et l'acceptation du risque représentent ses vertus de base ? L'évolution de la société, l'essor technique, la complexité croissante des installations industrielles requièrent donc de lui un éventail de connaissances et de qualités. En effet, il se trouve confronté quotidiennement aux problèmes posés par ces changements.

C'est pourquoi une formation, jadis parfois facultative, est devenue obligatoire, à la suite d'une nouvelle réglementation et de décrets destinés à entraîner un changement de l’organisation et des modes de son travail. Une formation de base rigoureuse, un suivi et un recyclage structurés et permanents lui sont indispensables pour assurer le mieux possible les missions qui lui sont confiées.