3-1 Les sapeurs-pompiers de Paris

Cet historique demeurerait incomplet si nous n’évoquions pas la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris et le Bataillon des marins-pompiers de Marseille.

Pendant plusieurs siècles, la ville de Paris n'a pas possédé de Brigade de sapeurs-pompiers. La lutte contre l'incendie était laissée " aux services " non spécialisés, tels que les religieux ou les personnes des corps de métiers du bâtiment. Les incendies sont fréquents et violents. Monsieur DU PERRIER, comme nous l'avons vu précédemment, est nommé directeur des pompes sous la régence de Philippe d 'ORLEANS, par une ordonnance royale du 23 février 1716. Cela constitue la première charte du premier corps de pompiers de Paris. Le célèbre et triste incendie de l'ambassade d'Autriche, le premier juillet 1810, qui fera dix victimes, va entraîner une remise en cause de cette situation. NAPOLEON Ier va intervenir et organiser un corps militaire. Et, le 18 septembre 1881, le Bataillon des Sapeurs-Pompiers de Paris voit le jour. Il est constitué de cinq cent soixante seize hommes, répartis en quatre compagnies et soumis partiellement aux lois militaires et au règlement de l'infanterie. Le terme formation est alors inexistant. Ce n'est qu'en 1821, sous la Restauration, que le bataillon sera intégré définitivement dans l'armée.

Paris grandit rapidement et l'effectif des pompiers ne permet pas une sécurité optimum des parisiens. Le 5 septembre 1866, NAPOLEON III transforme le bataillon en régiment et l'intègre dans l'Infanterie. Dorénavant, ce régiment s'articule en deux bataillons de six compagnies chacun, et environ mille cinq cents hommes défendent la ville de Paris. La solution pour combler le manque de formation est l’augmentation en nombre du personnel. En 1939, la tension internationale provoque une forte augmentation des effectifs. Environ deux mille hommes pour la protection de trois millions d'habitants et, en 1940, ils sont six mille trois cents qui protègent la capitale. Leur tâche sera rude face aux multiples bombardements. Placé sous l'autorité du Ministre de l'Intérieur par la loi du 5 avril 1949, le régiment est à nouveau rattaché au ministère des Armées le 1er janvier 1954 et intégré dans l'arme du Génie le premier juillet 1965; le 1er mars 1967, il est transformé en Brigade. Cette dernière dépend de l'armée de Terre en ce qui concerne les questions de commandement militaire, d'organisation, de recrutement, de discipline et d'avancement.

La Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris est forte de sept mille hommes et implantée dans quatre vingt une casernes. Elle est autonome, c'est à dire qu'elle rédige ses propres règlements, administre son personnel, achète et entretient son matériel et gère entièrement son budget. Elle est placée sous le commandement d'un officier général, assisté d'un commandant en second, d'un état-major, et elle dispose de trois groupements pour remplir ces missions. L'état-major, qui dépend directement du Général et du Commandant en second, est composé de différents bureaux, sous la houlette d'officiers supérieurs.

Les trois groupements sont décomposés comme suit:

  • Le premier couvre le nord-est de Paris et le département de la Seine-Saint-Denis.
  • Le second couvre le sud-est de Paris et le département du Val-de Marne.
  • Le troisième couvre l'ouest de Paris et le département des Hauts-de-Seine.

Chaque groupement est composé de huit compagnies, articulées en soixante dix huit centres de secours