3-2 Le Bataillon des Marins-Pompiers de Marseille

Le Bataillon des Marins-Pompiers de Marseille aurait pour ancêtre, «  la garde des quatre pompes à la Hollandaise « . Cette garde aurait été confiée au préposé de l'arsenal de Marseille en 1719, à la suite à l’ ordonnance royale. La création de ce célèbre bataillon débute véritablement en 1939, après l'incendie des Nouvelles Galeries et de l'hôtel Noailles, sur la Cannebière, où une centaine de victimes sont à déplorer en 1938. Le Bataillon est une unité militaire, au même titre que la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris, mais sa subordination est différente. En effet, il appartient à la marine nationale mais, par l'application du décret-loi de 1939, il est placé sous les ordres du Maire de Marseille. Il relève de l'autorité d'un élu de la République et, du point de vue militaire, de celle de l'Amiral Commandant de la Marine à Marseille. Comme pour la ville de Paris, l’instruction est militaire, le terme «  formation «  n’est pas présent et n’est jamais utilisé.

Depuis 1983, l'attachement à la marine nationale est manifesté par la remise ministérielle d'un drapeau propre à l'unité des marins pompiers de Marseille. Une école de formation existe seulement depuis 1985 et accueille l'ensemble des marins pompiers des différents ports militaires et arsenaux français.

Le Bataillon de Marseille est composé de mille sept cent soixante hommes, répartis ainsi:

• quatre vingt dix officiers, dont quarante médecins
• deux cent dix mariniers, quartiers-maîtres et matelots
• mille quatre cent soixante hommes du rang

Le commandement est assuré par un capitaine de vaisseau. L'état major, coordonné par le commandant en second, représente neuf divisions, dont cinq s'occupent exclusivement de la mise en oeuvre et du contrôle des moyens opérationnels et des études de prévention.

Des compagnies sont chargées de la défense de sept secteurs, dont:

• quatre secteurs terrestres, ( Allauch, Septème les Vallons, Plan de Cuques, la Penne sur Huveaune ),
• le secteur portuaire et maritime des atterrages de la rade de Marseille,
• le secteur du complexe industriel et portuaire de Fos/Lavera,
• l'aéroport international de Marseille/provence à Marignane.

Marseille, grande métropole française, comprend vingt et un mille hectares de zones industrielles, de voies routières, ferroviaires et maritimes et douze mille hectares de forets et espaces verts, ainsi que cinquante cinq kilomètres de cotes et de calanques. Pour défendre cet espace, six secteurs opérationnels spécialisés sont mis en place:

• secours en mer,
• G.R.I.M.P,
• section hélitransportable polyvalente,
• sauvetage-deblaiement,
• dépollution en milieu aquatique, ( DEPOL ),
• risques technologiques, chimiques et radiologiques.

Le Bataillon est en relation étroite avec le service médical d'urgence et de réanimation de Marseille, ( S.M.U.R, S.A.M.U ), et possède un détachement d'intervention médicale aérotransportable disponible pour les opérations extérieures.

Le budget annuel de fonctionnement et d'investissement est confié entièrement à la ville de Marseille, excepté une participation de la marine pour le fonctionnement de l'école des marins-pompiers. La quasi-totalité du personnel est placée hors budget du ministère de la Défense. Les subventions de l'Etat sont supprimées depuis 1990; seules quelques opérations ponctuelles sont financées par le Conseil Général des Bouches du Rhône ou celui du secteur Provence-Alpes-Cotes d'azur. A titre indicatif, le coût annuel du Bataillon est de trois cent francs par habitant. Chaque année, le Bataillon des Marins Pompiers de Marseille effectue quatre vingt quinze mille interventions.

Nous constatons que, bien que réalisant des missions identiques, que les militaires bénéficient d'un statut et d'un fonctionnement particulier, propres à leur corporation. Avec la récente loi, qui ne rend plus obligatoire le service militaire, le fonctionnement de ce bataillon risque de se trouver perturbé dans les mois à venir.