3-1-1 Le personnel

Comme nous l'avons noté précédemment, les pompiers sont divisés en quatre catégories : professionnels, volontaires, militaires et privés. Ils sont au nombre de 230493 en 1995, excepté les privés, qui ne sont pas comptabilisés.

Dans ces effectifs sont inclus les forestiers, les médecins, les pharmaciens, les infirmiers et les vétérinaires. En ce qui concerne les volontaires, il est intéressant de noter qu'ils appartiennent à différentes professions : ingénieur, artisan, homme d'Eglise,.... Un sondage effectué en 1986 à partir du fichier de la Fédération Nationale des sapeurs-pompiers sur soixante dix pour cent des volontaires aboutit à la répartition suivante :

Agriculteurs 9%
Salariés agricoles 2%
Patrons d'industrie ou de commerce 4%
Professions libérales ou cadres supérieurs 5%
Cadres moyens 2%
Employés 24%
ouvriers 37%
Personnels de service 2%
Autres 10%
Personnes non actives 5%

Un second sondage, établi à partir de quarante et un départements, montre que leur niveau scolaire est, en moyenne, peu élevé: 87% ne dépassent pas celui de fin d'études du premier cycle de l'enseignement secondaire. Seulement 13% possèdent le baccalauréat ou plus.

Les sapeurs-pompiers relèvent de statuts différents :

  • Statut de la fonction publique territoriale pour les professionnels,
  • Statut militaire pour les pompiers de Paris, de Marseille et les unités de la Sécurité Civile,
  • Les volontaires bénéficient simplement de la protection sociale de l'Etat et des collectivités locales; ils ne sont pas intégrés comme fonctionnaires territoriaux,
  • Les pompiers privés sont gérés par leurs entreprises.

Les volontaires et professionnels sont organisés en corps et relèvent de la collectivité locale employeuse. Il existe des corps communaux, ( les plus nombreux ) et des inter-communaux, qui relèvent de structures inter-communales, ( communauté urbaine comme celle de Lyon, par exemple). Quelques départements ne possèdent plus de corps communaux, mais un corps départemental unique ; c'est ce que nous appelons la Départementalisation. Ce phénomène a pour but principal la rationalisation de l'emploi et de la gestion des personnels, du matériel et de la globalité des moyens. Il s'agit, en fait, de tout regrouper au sein d'un même département. La départementalisation va s'intensifier sur le territoire national à partir du premier janvier 1998. Auparavant, à part quelques exceptions de départementalisation totale, il y a autant de cas que de départements. Néanmoins, nous distinguons quatre niveaux de fréquences :

  • départementalisation poussée. Les dépenses d'investissement de fonctionnement et de personnel sont prises en charge par le S.D.I.S. Le personnel demeure lié au corps communal pour des raisons de politique locale. En effet, le Maire tient souvent à conserver «  ses pompiers «  dans «  sa «  commune,
  • départementalisation forte. Le S.D.I.S prend en charge les dépenses d'investissement et une partie de celles de fonctionnement. La seconde partie et le personnel restent à la charge de la collectivité employeuse,
  • départementalisation moyenne. Il existe peu de différences avec les communes à départementalisation poussée, sauf que le S.D.I.S finance, par le biais de subventions, l'achat du matériel. C'est la situation la plus souvent rencontrée dans le territoire français,
  • départementalisation faible. Elle est le résultat de deux phénomènes: soit la commune est placée à proximité d'une communauté urbaine puissante et ses structures demeurent réduites si elle n'appartient pas à cette dernière. Soit la volonté politique locale fait ce choix. Dans ce cas, le S.D.I.S verse simplement des subventions d'équipements, dont le montant varie en fonction de la politique du Conseil Général.

Malgré la départementalisation, les communes versent au S.D.I.S des taxes, dont le montant varie en fonction de critères fixés par le Conseil Général. Cela, bien entendu, incite à la départementalisation ou, parfois, au maintien du système existant, qui favorise tous les acteurs.

Les deux cent vingt mille sapeurs-pompiers sont répartis dans des centres de secours dont l'importance est variable. Le but est de quadriller le territoire national et d'être dans une zone située à moins de vingt minutes d'un poste de secours. L'importance des centres de secours varie en fonction de critères réglementaires : encadrements, volume des effectifs,... Nous distinguons ainsi trois catégories:

  • Les centres de premières interventions, ( C.P.I ), divisés en C.P.I intégrés, ( 1738 en 1995 ), et C.P.I non intégrés, ( 6222 en 1995 ).
  • Les centres de secours, ( C.S ), 2497 en 1995.
  • Les centres de secours principaux, ( C.S.P ), 529 en 1995.

Généralement, les C.P.I assurent la défense des zones rurales, alors que les C.S et les C.S.P sont localisées dans les zones urbaines.