4-2-2 De 1966 à 1989

En 1966, les sapeurs-pompiers professionnels de la ville de Lyon sont des fonctionnaires municipaux dont le rôle et les attributions sont fixés par un statut national. Leur profession exige des qualités physiques, morales et intellectuelles certaines, qui imposent au recrutement un choix assez strict parmi tous les candidats possibles. Pour obtenir l'inscription indispensable sur les listes d'aptitude des municipalités qui les recruteront, ils doivent:

• posséder la nationalité française depuis cinq ans au moins,
• jouir de leurs droits civiques et être de bonne moralité,
• se trouver en position régulière en regard des lois sur le recrutement de l'armée,
• remplir les conditions d'aptitude physique imposées selon des tests morpho-physio-moteurs et une visite médicale poussée, qui permet de juger l'état de santé et la robustesse des candidats,
• être reconnus indemnes de poliomyélite et de toute affection tuberculeuse, cancéreuse ou mentale,
• être âgé de 21 ans au moins et de 25 ans au plus, cette limite étant reculée du temps de service militaire, d'un an par enfant à charge et du temps de sapeur-pompier volontaire jusqu'au maximum de 30 ans,
• avoir une taille minimum de 1,60 m
• avoir une vision monoculaire minimum de 5/10ème,
• avoir une acuité auditive normale,
• subir avec succès l'examen d'aptitude comportant les épreuves ci-après:
• • épreuves écrites: dictée, problèmes d'arithmétique,
  • épreuves sportives: course de cent mètres, mille mètres, saut en hauteur avec élan, grimper de corde, lancer de poids, cinquante mètres nage libre départ plongée.

Les candidats qui réussissent à ces épreuves sont titulaires du Certificat d'Aptitude Professionnelle, diplôme validé pour deux années. Ils cherchent ensuite un emploi en postulant dans les différents corps de France. Les villes importantes, telles que Lyon, proposent à tous ces diplômés un concours, afin d'effectuer un recrutement dont les épreuves écrites sont identiques au certificat; seules celles qui sont sportives diffèrent: course à pied sur les distances de cent et mille mètres, grimper de corde avec un départ assis, passage d'une poutre large de douze centimètres et haute de six mètres, cinquante mètres nage libre, lever d'une geuse de quarante kilogrammes pendant deux minutes.

Le jeune sapeur, à son admission au corps, suit une instruction technique, ( théorique et pratique ) très poussée, qui dure quatre mois. A l'issue, il est capable de collaborer à l'extinction des incendies; bien encadré et entouré de sapeurs plus anciens et confirmés dans la lutte contre le feu, il fait ses premiers pas dans la profession qui va désormais être la sienne.

Ensuite, il doit être capable de combattre le feu, d'effectuer des sauvetages et de secourir toute personne. En présence d'un asphyxié ou d'un accidenté, il doit obligatoirement accomplir les gestes efficaces nécessaires et donner les premiers soins. Il évitera les interventions intempestives, inutiles et dangereuses et prendra les mesures urgentes et indispensables pour empêcher une aggravation du risque ou de l'état de la victime. Il recevra une instruction poussée, s'entraînera à exécuter sans hésitation tous les gestes utiles en cas d'accident, pour éviter les pertes de temps et justifier la confiance qu'on lui accorde en ce domaine. Son rôle se termine dès que les médecins spécialistes ont pris les victimes en charge. Toute pratique médicale lui est interdite. Son aptitude à dispenser les secours d'urgence est sanctionnée par le passage des épreuves du brevet national de secourisme avec la mention " spécialiste en asphyxie ". Cette qualification est rendue obligatoire par des dispositions réglementaires qui conditionnent la titularisation dans l'emploi. Il doit savoir:

• poser un pansement compressif ou un garrot en cas d'hémorragie grave,
• recouvrir une plaie ou une brûlure avec un pansement,
• immobiliser un membre fracturé,
• relever avec beaucoup de précautions un blessé grave, ( fracture du crâne, de la colonne vertébrale,...),
• donner les premiers soins à un asphyxié, ( respiration artificielle manuelle ou mécanique, insufflation pulmonaire, oxygénothérapie ).

L'entraînement physique au corps de Lyon est important, continu et extrêmement varié. Pour mener à bien, avec le maximum d'efficacité, la mission qu'il a choisie, le sapeur-pompier doit posséder les qualités physiques et corporelles indispensables pour faire face aux situations les plus diverses devant lesquelles il peut se trouver. Chaque année, les membres du personnel exécutent, à titre de contrôle, un parcours d'aptitude physique, des épreuves d'athlétisme ainsi qu'une distance de 500 mètres en natation, suivie d'une épreuve de sauvetage sous l'eau.