Autres spécialités

Le secourisme représente actuellement la mission principale des sapeurs-pompiers. Depuis 1990, la Direction de la Sécurité Civile a entrepris une réforme générale, à la suite de réflexions menées avec les organismes publics habilités et les associations agréées chargés de la formation. Le pragmatisme a pris le pas sur les cours magistraux et la maîtrise du bon geste au moment opportun demeure le facteur principal de cette réforme. Le but est, à terme, de former par année six cent mille personnes capables d'effectuer les premiers gestes de secours et d'apporter une formation valorisante, qui permette de se présenter à d'autres diplômes ou Brevets d'Etat.

Désormais, la formation aux premiers secours comporte trois caractéristiques:

Les candidats sont mis en situation réelle. Des cas concrets leur sont proposés. Ils doivent être capables de réagir avec promptitude et efficacité dans des exemples proches de la réalité.

La réforme a réellement pris son essor au mois de janvier 1992. Cette forme d'enseignement a du être assimilée par tous les moniteurs nationaux de secourisme et cela ne fut pas aisé car une partie n'approuvait pas cette réforme qui, d'un point du vue pédagogique, est totalement nouvelle. Le secourisme représente plus de 60% des interventions sur le territoire national, bien que n'étant pas, à l'origine, la fonction première des sapeurs-pompiers. Mais l'évolution de la société en a entraîné, ces dernières années, un développement considérable et l'adaptation, la remise en question demeurent obligatoires pour tous les sauveteurs. Le secourisme reste également une spécialité en marge vis à vis de toutes les autres, que doit connaître le sapeur-pompier. En effet, l’évolution de celle-ci a toujours été plus rapide et possède une avance dans le domaine de la pédagogie. La réforme de 1992 est là pour le prouver. Le célèbre «  BNS « , le brevet national de secourisme, est remplacé par l'Attestation de Formation aux Premiers Secours, (A.F.P.S), qui reste destinée au grand public. Quinze heures de cours sont suffisantes au candidat pour agir avec efficacité sur une victime atteinte d'une détresse vitale.

L'Attestation de Formation Complémentaire aux Premiers Secours avec Matériel, ( A.F.C.P.S.M ), correspond à l'ex- BNS option ranimation. Elle prépare les candidats au Brevet National de Sécurité et de Sauvetage Aquatique, ( B.N.S.S.A ).

Le Certificat de Formation aux Activités de Premiers Secours en Equipe, ( C.F.A.P.S.E ), demeure obligatoire pour faire partie d'une équipe structurée, hiérarchisée et dotée de matériel. Il représente le pré-requis pour la suite d'autres formations de secourisme. Il doit être validé tous les trois ans par un recyclage et un test de contrôle.

Le B.N.P.S, Brevet National de Premiers Secours, est un diplôme d'Etat qui sanctionne la formation de base aux premiers secours après l'obtention de l'A.F.P.S. Il est supprimé depuis le premier janvier 1994, car il crée d'énormes lourdeurs administratives, et son organisation est difficile. De plus, de nombreux candidats se présentaient au B.N.P.S uniquement pour obtenir un diplôme d'Etat. En outre, il n'apporte aucune connaissance nouvelle vis à vis de l'A.F.P.S; il n'a donc pas lieu d'exister.

Tout individu est en droit de revendiquer une certaine sécurité dans les lieux publics. Une législation et une réglementation ont donc été mises en place, l'objectif étant d'essayer de diminuer les catastrophes et les accidents par le biais de la prévention, de maîtriser et de traiter les risques par celui de la prévision.

Les pompiers y participent fortement et, pour cela, se forment à la prévention. L'initiation, étalée sur une période de trois jours, est ouverte à tous. Le certificat, sanctionné par un diplôme et un examen, est ouvert aux sous-officiers et officiers pendant une durée de quinze jours. Le brevet, quant à lui, est réservé aux officiers. Il comporte également un examen et requiert un mois de stage. Les officiers, une fois leur diplôme obtenu, sont chargés d'effectuer des visites de sécurité dans les établissements qui reçoivent du public, non seulement pour la sécurité incendie mais également pour les domaines qui touchent la sécurité des personnes. Rappelons le dramatique accident du stade de foot-ball de Furiani, en Corse, qui fit de nombreuses victimes, à la suite de la chute de gradins qui ne correspondaient pas aux normes de sécurité. La prévention demeure, aujourd'hui, un domaine incontournable, car les incendies ne représentent plus qu'une infime partie du travail des pompiers ; cela n'est pas dû au hasard, mais au professionnalisme des agents spécialisés dans ce domaine. Ces spécialistes de la lutte contre le feu sont présents en tant que conseillés techniques pour la mise en place des différents systèmes de sécurité, et leur connaissance du terrain permet l’efficacité indispensable.

A l'époque Romaine, «  naute «  désigne les bateliers qui naviguent sur le Rhône et la Saône. Le sauvetage fluvial, jusqu'en 1925, n'a jamais été organisé dans la commune de Lyon. A cette époque, ce type de sauvetage est quasiment inconnu. La capitale des Gaules est le premier corps de pompiers à se lancer dans cette activité. Il faut reconnaître que, depuis des siècles, les accidents sont nombreux. En effet, beaucoup de marchandises sont transportées par bateau ; les quartiers de Lyon sont reliés par de nombreuses embarcations et des bateaux usines fonctionnent le long des quais.

Une ordonnance royale datée du premier août 1774 réglemente la navigation des petites embarcations alors que, depuis 1750, un avis édité au niveau national préconise de porter secours aux personnes qui se noient. Généralement, ce rôle de sauveteurs est rempli par les bateliers eux-mêmes, dont la proximité explique cette fonction. A priori, la première grande participation des sapeurs-pompiers Lyonnais remonte à l'année 1856, sous Napoléon III, où ces derniers s'activent lors des grosses inondations qui touchent le pays. A cette occasion, l'Empereur offre au corps un nouvel emblème en guise de remerciement. Il faut dire que les Lyonnais, régulièrement, connaissent de nombreuses inondations du fait des crues du Rhône et de la Saône, malgré les travaux de construction des quais et des digues, lors du second Empire, pour endiguer les flots. Au dix neuvième siècle, notamment à la fin du second Empire et au début de la troisième République, les bateliers sont secondés par les jouteurs, pour mener des actions de sauvetage. La compagnie maritime mobile de sauvetage est créée en 1864. Des bateaux amarrés le long des quais des deux fleuves sont attribués et la compagnie gère leur entretien.

A la suite de la guerre de 1914-1918, les innombrables inondations obligent à l'existence d'un service de sauvetage. Le commandant Pegoud, chef de corps de Lyon et le lieutenant Rochat, commandant de la deuxième compagnie, explorent ce problème et étudient un modèle d'embarcation qui posséderait plusieurs fonctions: ( transport de l'équipage, des victimes, d'animaux ou de matériel ), et soit d'emploi simple, pour intervenir rapidement et être mis à l'eau le plus près possible du lieu du sinistre. Deux bateaux, fabriqués par l'entreprise Scheinder au Creusot, sont mis en service à la deuxième compagnie. Hélas, leurs dimensions, poids, de cinq cents kilogrammes, longueur, de cinq mètres soixante cinq et leur maître couple, de un mètre cinquante cinq, rendent leur maniement extrêmement délicat. Mais ils restent opérationnels jusqu'en 1955. Ils sont amenés sur les lieux de l'intervention par un fourgon de quatorze hommes. L'équipe de sauvetage est composée d'un sous-officier pilote, de deux rameurs et d’un auxiliaire ; le reste de l'équipe reste en surveillance le long de la berge. La première opération de sauvetage à lieu le 11 février 1925 lorsqu’un avion biplan de type Bréguet 14, du trente cinquième régiment d'Aviation de Bron, s'abîme dans la retenue du canal de Jonage.

A cette époque, le sauvetage en matière de secourisme reste secondaire car il faut attendre 1934 pour voir apparaître le service de secours aux asphyxiés ; encore celui-ci ne partait-il de la caserne que lorsque le sauvetage de la victime était terminé et qu'un réanimation pouvait être tentée!

A la fin de la seconde guerre mondiale, grâce à l'apparition de nouveaux métaux, la construction d’embarcations est possible sans utilisation de l'acier. Le capitaine Pierret fait construire un bateau en duralumin par les établissements Exbrayat de Lyon. Il sera homologué sous le nom de E.P 59 et mis en service en octobre 1950, avec deux missions à remplir: la reconnaissance l'embarcation étant susceptible de transporter une charge de six cents kilogrammes et le sauvetage; la charge peut attendre une tonne. Un moteur hors-bord Goiot de sept chevaux est adaptable et permet une rapidité de déplacement non négligeable.

En janvier 1955, une importante inondation remet le sauvetage nautique à l'ordre du jour dans de nombreuses casernes de sapeurs-pompiers. Plusieurs groupes viennent à Lyon pour se former et, en octobre, l'école départementale des nautoniers voit le jour. En 1957, les premiers plongeurs Lyonnais font leur apparition et sont accompagnés, à chaque sortie, par les nautoniers. Au fur et à mesure de la construction d'autres casernes dans la ville et les périphéries, des embarcations sont mises à disposition.

Depuis 1980, une section de nautoniers spécialisés est créée et ils sont susceptibles d'évoluer en toutes situations d'interventions, à la rame, à la gaffe et au moteur. A cela, il faut ajouter des missions nouvelles, celles que représentent les différentes pollutions, chimiques, bactériologiques ou hydrocarbures. Ces dernières se font en collaboration avec une embarcation dite «  lourde « : le STYX, dont le corps du Grand Lyon s'est doté récemment. C'est, en quelque sorte, un remorqueur, qui peut transporter de grosses quantités de matériel, embarquer beaucoup de personnel et se déplacer rapidement. En 1996, les embarcations en aluminium sont remplacées par d'autres, en fibre de verre, légères, maniables et facilement transportables.

Actuellement, les sapeurs-pompiers du Grand Lyon possèdent trois degrés de formation:

Nous voyons que la formation des pompiers demeure véritablement vaste mais elle ne représente pas une fin en soi ; c'est une pratique qui évolue dans le temps. Aujourd'hui, certaines formation, «  utopiques «  pour certains, voient le jour, par exemple celle de pompiers rendus capables d’essayer d’attraper des animaux sauvages domestiqués comme des serpents exotiques, des fauves,...Dans quelques mois, cela peut-il devenir une formation opérationnelle, au même titre que la C.M.I.C ou la C.M.I.R ? Nous ne connaissons pas l'avenir que la société réserve, notamment, au développement, dans les banlieues, des entraînements clandestins de chiens d'attaque comme les Pitts-Bulls ; mais cela va certainement provoquer le développement de formations nouvelles. Il est donc important que le futur schéma puisse intégrer sans difficulté ces phénomènes de société. Il parait évident que les pompiers ne peuvent se préparer correctement aux nombreuses spécialités susceptibles d'être utilisées au cours de leurs missions. Le fait de les limiter à deux sera beaucoup plus performant. Seulement, cela posera des problèmes lorsqu’ils se trouveront en présence d'une mission particulière, car ils devront s'appuyer sur le renfort de spécialistes entraînés et équipés spécifiquement pour cette mission, ce qui risque de générer des délais supplémentaires d'intervention. Les pouvoirs publics doivent en tenir compte de cela pour que les pompiers puissent agir rapidement et de façon identique sur tout le territoire, quel que soit le type d'intervention. La mise en place du S.D.R.A.C devrait apporter les solutions adéquates.

Un grand nombre de spécialités est donc important et obligatoire dans le métier de sapeur-pompier. Celui-ci doit connaître au minimum la base enseignée mais, Les spécialisations, depuis le 1er janvier 2001 sont limitées à deux par agent.

Cependant, pour les mettre en place, les départements français rencontrent de réelles difficultés. La technicité, de plus en plus perfectionnée, la pédagogie requise par toutes les formations vont entraîner un travail de longue haleine qui nécessite de former des formateurs, qui à leur tour, vont devoir former tous les personnels. Or, cela a également un coût important que les départements, notamment les petits, auront des difficultés à assumer à court terme.