2-2 Méthodologie et investigations

A la suite de la communication du ministre de l'Intérieur, le cabinet du Préfet Dupuis est donc chargé de proposer des réformes nécessaires pour réorganiser entièrement le système, afin d'assurer la sécurité des personnes et de répondre aux besoins de l'évolution de la société. Les principaux thèmes consistent dans l'élaboration d'une architecture générale de programmes de formation nécessaires pour tenir et définir clairement chaque type d'emploi au sein de la profession et assurer une qualité d'enseignement identique sur tout le territoire national. La mission Dupuis examine les insuffisances et les besoins qui concernent la formation des sapeurs-pompiers Français. Pour mener à bien cette mission, un questionnaire visant à cerner, sous un double aspect, quantitatif et qualitatif, le dispositif existant en matière de formation a été adressé à tous les services départementaux d'incendie et de secours de la métropole. Une vingtaine d'entre eux n'ont pas retourné le document. La mission a également procédé à une investigation sur le terrain, après avoir sélectionné un échantillon de trente cinq départements, l’amenant ainsi à visiter dans chaque zone de défense les différents types d'écoles de sapeurs-pompiers: départementales, interrégionales, centre interdépartemental spécialisé agréé. Quelques départements sans école ont également été visités.

En 1991, à partir des conclusions de ce rapport, le ministre de l'intérieur commande à un cabinet de consultants un document sur le référentiel emplois/formation, qui est présenté à la profession en juillet 1991. L'audit du cabinet détermine la définition de cent cinq emplois différents tenus par les sapeurs-pompiers et, par conséquent, autant de cursus de formation. Dans ces emplois, quatre vingt cinq sont retenus comme susceptibles d’être utiles à la profession et répartis en trois domaines:

La modernisation de la formation ne doit pas être exclusivement théorique mais répondre aux besoins avérés de la profession; c'est pourquoi les travaux réalisés se sont appuyés, pour une large part, sur ce qui se faisait déjà dans les départements. Le contenu des formations a ainsi été diffusé dans ces derniers sous forme de fascicules, qui s'insèrent dans le schéma national de formation et ont été mis en expérimentation par arrêté du directeur de la Sécurité Civile en date du 16 mai 1994. Les départements ont été sollicités pour tester une ou plusieurs formations. La durée de la phase expérimentale ne doit pas excéder un an pour chaque fascicule. Les premiers résultats sont prévus pour l'automne 1995. Mais, à ce jour, seulement treize fascicules sont diffusés et quatre en cours d'élaboration. Lors de la phase expérimentale, les départements pilotes peuvent ressentir un besoin d'assistance. Par ailleurs, les conclusions des expérimentations doivent être analysées, puis validées. C'est pourquoi un comité de pilotage national est mis en place avec, pour rôle essentiel, la coordination de la mise en place de la modernisation de la formation des sapeurs-pompiers. Cette dernière comprend quatre points forts:

Pour l'étude des fascicules, chaque département fait un choix, parmi la liste établie, sur la formation qu'il désire mettre en place. Cette dernière suit le programme établi par le fascicule. Lorsque ce programme est achevé, une synthèse est élaborée à partir de cette expérience sur le terrain. Les points positifs et négatifs sont analysés et reportés dans un document qui sera transmis au comité de pilotage. Ce dernier est chargé du suivi de l'expérimentation de chaque fascicule, de l'élaboration de la synthèse des remarques formulés par les départements, de la préparation des textes réglementaires abrogeant progressivement le RIM, de la coordination des actions, de l'analyse des retours d'expériences qui permettent une étude approfondie de ces points, enfin de la définition des facteurs de communication des idées développées par la réforme. Lorsque les départements pilotes auront fait parvenir les informations, des arrêtés seront pris, qui tiendront compte de l'ensemble des remarques relatives à une même formation dans plusieurs départements. Au fur et à mesure, ils remplaceront ceux du RIM pour, à long terme, supprimer ce dernier dans sa totalité. Une fois les arrêtés déposés, la validation des textes sera effectuée par le CSFPT. Lors du congrès de Lyon, en septembre 1997, la Direction de la Sécurité Civile a décidé d'arrêter cette avancée car elle préfère attendre que les travaux déjà engagés soient achevés avant de lancer d'autres expérimentations.

La modernisation de la formation des sapeurs-pompiers se met progressivement en place. Il faudra certainement plusieurs années pour obtenir des résultats fiables. En effet, des expérimentations identiques doivent se bâtir dans plusieurs départements. La synthèse de toutes les remarques permettra un dispositif final, qui doit être validé par des textes de loi. De plus, compte tenu de l'hétérogénéité des départements, certaines formations ne peuvent être construites. Un travail important de regroupement, d’ordre financier et organisationnel, doit se constituer, afin de réaliser une formation identique pour tous.