1.2.1.2 Pendant le règne de Hailé Ssélassié (1930 à 1974)

La tendance de la possession du terrain à perpétuité, instaurée par le roi Menilik (presé par les nobles, possesseurs de la plupart du terrain) persiste même sous le roi Hailesilasié (qui est couronné en 1928, 7 ans après le décès de roi Menilik) 21 . Au début des années 60, la population de la ville se partageait seulement 7% du sol, alors qu’à peu près 60% du sol était possédé par 2% de la famille royale. Le reste était détenu par l'église, l'état et les délégations étrangères (Zaid G. Kidan, 1993). Selon un recensement fait au début des années 60, 58% des terrains de la ville étaient possédés par des grands propriétaires (des nobles), 12.7% par le gouvernement et des délégations étrangères, 12% par l’église, 9.9 % appartenait au domaine foncier royal alors que le reste 7.7% était partagé entre les citadins 22 .

Par conséquent, gérer le foncier urbain devenait une tache très difficile, la transaction foncière incontrôlable, et le système cadastral et les règles conçues sont etaient difficilement applicables. Ainsi, la spéculation foncière, le développement spatial anarchique, deviennent des phénomènes quotidiens. Et ceci rend difficile l'accès au sol pour la plupart des habitants et affecte le développement physique et économique de la ville.

A cette époque, l'accès au sol se faisait de différentes façons : donation par le roi, location à long et à moyen terme (du privé), achat de terrain du privé ou de la municipalité (marché de gré à gré). (Selon l'ancien vice maire de la ville, la municipalité joue un rôle important en achetant une réserve foncière pour contrôler la spéculation foncière dans la ville).

Après le départ des Italiens en 1933, plusieurs efforts ont été faits pour améliorer la gestion foncière de la ville qui accueillait à l’époque à peu prés entre 300.000 et 350.000 habitants sur une surface de 6000 hectares.

Voici des exemples de ce qui a été fait à l’époque :

Malgré tous les efforts de l'époque, les lois, les règles et tous les plans préparés n’ont pas servi au développement de la ville. D'une part, les lois et les règles ne sont pas appliquées puisque la plupart des élus municipaux sont des propriétaires de terrains 24 . D’autre part les plans préparés ne sont pas respectés puisqu'ils ne sont que des schémas directeurs, qui n'ont pas de plan de détail et qui comme les plans précédents ne sont pas conçus d’après la réalité physique et socio-économique de la ville.

De plus, les règles et les lois existantes sur le développement de la ville étaient préparées par le ministre de l’intérieur avec une éventuelle approbation du roi, qui a servit la classe sociale aisée selon les études.

Notes
21.

Ethiopia. Theinterregnum; [online]. <http//lcweb2.loc.gov/cgibin/querry/r?frd/cstdy:@field(docid+et0026)> page 1, (consulté le 24/09/01).

22.

Daniel Tadesse, Developement of urban cadaster, 1997, page, 41. Op. Cit.,

23.

Même si cette idée de taxation du sol existe depuis cette époque, il reste théorique et inapplicable et vers la fin des années 60 il a été vigoureusement refusé par les membres du parlement qui sont pour la plupart des possesseurs du sol urbain. Ethiopia. Revolution and military governement, [online] <http//lcweb2.loc.gov/cgi-bin/querry/r?frd/cstdy:@field(docid+et0026)>,page,1; (consulté le 24/09/01)

.

24.

Selon la proclamation municipale de 1944, les élus municipaux doivent être les propriétaires fonciers.