2.1.2 L’évolution de l’occupation du sol

Au moment de la création de la ville, la plupart des habitants étaient des nobles et des soldats qui avaient suivi le roi et qui se sont installés dans le centre actuel de la ville, autour du palais.

A cette époque, et pendant la création de la municipalité, le nombre d’habitants était estimé à 60.000 alors que le territoire municipal comptait seulement 3.3 ha 46 . Petit à petit, avec le développement du commerce, l’apparition de quelques progrès techniques, (surtout le transport routier), et l’accroissement de la population, la superficie augmente comme suit :

Tableau 2.1L'évolution de l'occupation des sols (entre 1975 et 1999)

Source ; AAMPRO 47 , 2000

Plusieurs études ont montré que les conditions socio-économiques, politiques ont fortement influencé l’occupation et l’évolution de l’espace urbain dans les villes des pays en voie de développement. La ville d’Addis Abeba en est un exemple. Pendant le régime féodal, il n y avait pas de restriction ou de limitation concernant l’acquisition et la possession du sol urbain : tout dépendait de la position sociale. Pendant le régime socialiste, comme la terre appartenait à l’Etat, la quantité de terrain possédée par les habitants a été limitée. (Ce principe n’était pas applicable à tous). Diverses proclamations sont promulguées divisant la ville en différentes zones selon leur proximité du centre ville, leur proximité aux grands axes. La limite d’acceptation d’acquisition du sol varie de 500 m2 au début des années 70 à 70 m2 à la fin des années 80. A cette époque, 70% de la population d’Addis Abeba occupe seulement 21.5% de la surface de la ville 48 .

A l’heure actuelle, l’acquisition du sol urbain se fait de façon différente (héritage, donation) et principalement par un système à bail, (l’occupation spontanée du sol urbain à la périphérie de la ville mise à part).

Etant donné l’explosion démographique, la ville continue actuellement de s’agrandir rapidement, avec une forte occupation de l’espace boisé et agricole. Ainsi depuis sa création, 200 ha d’espace agricole et boisé 49 ont été convertis en zone d’habitat. Même si le master plan de 1986 prévoit 32.000 ha 50 de terrain pour l’expansion urbaine pendant 20 ans, la plupart de ces terrains ne sont pas correctement gérés par la municipalité pour différentes raisons, et sont souvent envahis par des squatters. (Yimmer Mohammed, 1999)

Si toutefois on admet l’idée que le sol est une ressource naturelle limitée, il est nécessaire de penser à son utilisation efficace et durable en harmonie avec les besoins de ses utilisateurs et les conditions socio-économiques existantes. 

Photo 2.1Confrontation Urbaine Rurale

Notes
46.

Murad hussien, 1997, p.30.

47.

Addis Abeba Master plan revision office.

48.

BCEOM : Flood protection and storm sewer system of AA, general report, volume I (cité dans Sara carleto 1993), p,9.

49.

Birke yami.urban fields developement in Ethiopia and other related issues, AA,1998, p,20 Op, Cit;

50.

Ce terrain a été occupé par des habitants ruraux qui se sont organisés en 21 associations des paysans