2.3.3 L’offre et la demande de logement urbain : un écart important

« Il est plus facile d’aller au paradis, que d’avoir un logement ou un terrain par le biais de la municipalité et d’y construire son logement ». Voici ce que disent la plupart des habitants de la ville. En réalité, il est difficile et surtout impensable d’accéder au sol, principalement pour les citadins à bas revenus.

Pour diverses raisons et depuis des années, l’offre et la demande de sol urbain n’ont jamais été équilibrées, et cette longue accumulation de demandes aggrave la situation actuelle.

Dans cette situation très précaire, dans laquelle à peu près 330.000 ménages sont sans abris et 280.000 ont seulement une pièce pour vivre 83 , l’accès au sol urbain pour construire son logement reste très contraignant, même pour les habitants à revenus moyens.

Tableau 2.12 L’offre et la demande de logement entre 1987-1993
Demande par activité Demande Offre
Résidence 4.847 233
Commerce 2.947 104
Source, Agency for the administration of rental houses cited in shimels tekletsadik 1998.
Tableau 2.13 Evolution de la population et du parc de logements entre 1984-1994
  Années de recensement
  1984 1994
Population 1.432.111 2.084.588
Nombre de ménages 264.765 404.768
Parc de logement 259.555 374.742
Source : Ethiopia housing sector study (Table n° 3.3 and 4.17) cité dans Shimels tekletsadik, A study on organizing the housing sector on the principles of free market economy. 1998.

Outre l’écart entre l’offre et la demande qui aggrave la situation, la municipalité est incapable de construire des logements urbains facilement accessibles, même pour ceux qui peuvent payer le minimum requis, alors que selon elle, il fallait construire 22000 logements par an pendant dix ans.

Suite aux principes de l’économie du marché et aux possibilité de l’investissement privé (selon la proclamation n° 37/1996), à l’heure actuelle quelques promoteurs immobiliers privés se sont établis 84 dans la ville pour construire des logements de différents types. (On peut citer ici le cas du projet de Hayat dont la 1er phase prévoit de construire 6220 logements) sur une surface de 40 hectares à 15 km. du centre ville. Mais il reste à savoir comment fonctionnent ces promoteurs ? Quels sont leurs problèmes ?  Où en est-t-on ?... Autant de questions qu’on se pose et auxquelles on ne peut répondre qu’à partir des informations disponibles sur le projet unique en cours de réalisation

Notes
83.
Murad, P. 43, Op.cit.,
84.

Même si on n’apprécie pas réellement leur travail réalisé sur place à l’heure actuelle, environ huit promoteurs immobiliers se sont engagés dans ce secteur.