3.3 Le système foncier affiché est il cohérent ? Une approche d’étude analytique transversale.

3.3.1 Etude analytique transversale de la politique de développement de la ville et les éléments d’analyse

Après avoir utilisé deux principaux systèmes fonciers selon les principes des régimes au pouvoir, la ville d’Addis Abeba depuis 1992 a opté pour un autre système foncier : « le système à bail ». Mais ce nouveau système est il cohérent avec le contexte général (ou le statut quo) de la ville ?

Une analyse dans plusieurs directions est nécessaire pour répondre à cette question. Pour cela, après avoir observé l’état d’esprit des citadins et celui de l’Etat envers le sol urbain, en plus de la pratique et principe actuelle du développement de la ville, il faudra alors identifier les différents éléments d’analyse et les justifier.

Comme on l’a souligné précédemment, le développement d’une ville dépend fortement du système foncier, et ceci principalement pour des raisons financières et économiques ce qui est d’ailleurs conformé par la proclamation n° 80/1993 :

‘«…The financial capacity of urban centers based on revenues collected from land use fees and other sources has prouved inadequate to finance the building of infrastructure ..... it is necessary to create a source of revenue for the purpose of.......It has been found necessary to create the condition where by the right to use urban land can have market value and there by impliment the free market principle which underline the economic policy of the transitional governement.....” 125

Même si une des finalités de ce système foncier est d’augmenter les ressources de la ville pour aider au développement nécessaire de cette dernière selon les autorités, la question foncière pour les citadins est une question qui englobe plusieurs aspects : leurs droits, leur vie social, leur culture, mais aussi, leurs ressources financières donc économiques.

Figure 3.6 Ce que pensent les citadins et l’état du sol urbain : Une observation de l’auteur, étant un des citadins de la ville.

Peut-on trouver une solution pour trouver un compromis entre ces deux pensées souvent conflictuelles ?

Suite à la régionalisation du pays, Addis Abeba est devenue une ville autonome qui s’autofinance et se développe à l’aide de ses propres ressources, principalement le sol urbain. Le système à bail représente alors un outil, un système qui n’est pas encore compris pour la plupart des citadins.

Figure 3.7Représentation schématique de la politique de développement de la ville:

Note : Pour exprimer l’approche verticale , du sommet à la base de la décision politique, ce qui est d’ailleurs toujours le cas dans les pays en voie de développement.

De nos jours, il est entendu que la gestion d’une ville n’est pas une tâche confiée seulement aux autorités, elle nécessite la participation de tous les acteurs, surtout les citadins sans lesquels la ville ne fonctionne plus. En même temps, afficher un système par lui-même n’amène pas au développement voulu si on est incapable de l’appliquer, et ceci dans un contexte socio-économique étudié au préalable. De ce fait on est amené à identifier les éléments d’analyses suivants ;

  • Dans quelles conditions préalables ? (Un aspect institutionnel).
  • Comment appliquer ce système ? (Un aspect fonctionnel et juridique).
  • Dans quelles conditions socio économiques ? (Un aspect social et financier).

Ainsi cette analyse transversale de la politique de développement porte principalement sur le système foncier, considéré comme un des outils de développement de la ville.

Et cela en s’appuyant sur plusieurs aspects institutionnels, fonctionnels et juridiques, sociaux et financiers qui peuvent influencer de manières différentes l’application de ce système et éventuellement altérer son objectif.

Figure 3.8 Approche de l’étude analytique transversale
Notes
125.

Proclamation n° 80/1993.