3.3.4.3 Critères de sélection, affectation des sols et fréquence de commercialisation de ces derniers.

A part les terrains loués par le biais du marché de gré à gré, les terrains loués aux enchères et par tirage au sort sont choisis par le bureau des travaux et du développement urbain, en fonction de l’ancien master plan de la ville, dont on n’a pas encoreles travaux derévision n’ont pas encore achevéslarévision depuis le début de la commercialisation du sol. Le processus de sélection du sol se heurte souvent à plusieurs difficultés. A la périphérie, on assiste à des conflits avec les paysans qui n’ont pas encore compris la politique foncière affichée. Ceci se termine par fois par l’expulsion des paysans : (en 1995 par exemple, l’état a démoli à peu prés 1000 logements dans la partie sud de la ville à Abu chefé,). (Coen Beeker, 1998) L’évaluation de leur propriété est souvent contradictoire avec leurs revendications. Au centre ville et surtout dans les zones occupées et dégradées physiquement, des conflits avec les citadins éclatent. Cela peut se terminer par une expulsion souvent au nom de l’intérêt public. (Parfois avec une compensation pour les citadins qui ont une propriété privée qui côtoie des propriétés nationalisées de l’état).

L’affectation du terrain semble résulter d’une décision stratégique de la part des autorités de la ville, mais il s’avère qu’elle ne tient pas compte de la réalité du contexte physique et socio-économique. La plupart des terrains qui sont bien situés et qui sont censés être de bonnes sources de revenus municipaux sont ceux qui se trouvent au centre ; ils sont destinés aux grands investissements souvent lucratifs, et qui sont financièrement hors de portée de la plupart des citadins. Ceux situés à la périphérie et loin des grands axes sont moins intéressants et sont relativement destinés aux habitants qui y accéderont par tirage au sort et aux enchères avec relativement peu de choix. Dans la plupart des cas, ces terrains ne possèdent pas les infrastructures nécessaires, l’eau et l’électricité principalement 134 . Dans ce cas, on observe souvent que les personnes qui ont de la chance d’y accéder et qui y commencent à construire leur logement sont obligés d’acheter l’eau qu’ils transportent sur des plusieurs kilomètres chaque jour à dos d’animaux. La fréquence ou le programme de la commercialisation des terrains n’est pas clair, il dépend du programme des bureaux responsables, mais aussi de la disponibilité des terrains déjà libres ou à libérer. Cette disponibilité est éventuellement annoncée par le journal municipal ou affichée à la municipalité mais ceci peut prendre des mois. On a observé plusieurs difficultés. D’abord, la sélection et l’affectation des sols se basant sur l’ancien plan peuvent affecter les différentes propositions du plan en révision qui sont supposées assister au développement physique de la ville dans le futur. De plus, l’affectation des sols à louer sans respecter un minimum dle choix desla populations peut créer une ségrégation sociale et diminuer la volonté d’investir au maximum sur les sols obtenus. Le retard de la commercialisation du sol entraîne une accumulation de la demande et ceci peut augmenter le prix des sols ayant une forte demande dans des secteurs différents, ainsi que décourager les personnes financièrement faibles, ce qui empêche finalement le développement de la ville.

Notes
134.

Selon (Birke, 1998) dans la ville, il y a une forte tendance à acheter du sol auprès des spéculateurs au lieu d’utiliser ce système : d’une part, les terrains préparés pour les enchères ou tirages au sort ne sont pas compatibles avec le développement des infrastructures, et d’autre part le système ne tient pas compte des critères sociaux et des enjeux, qui peuvent fortement affecter le développement urbain.