3.3.5.1 Activité économique dominante et accès au sol

Depuis l’application de ce système foncier (le bail), le fait d’accéder au sol urbain devient une affaire de plus en plus liée à la capacité financière (notamment par rapport aux systèmes précédents). Non seulement une forte compétition entre ceux qui sont financièrement capables s’est développée, mais en même temps en excluant ceux qui sont financièrement faibles et qui représentent une majorité. Selon Erbach et Bachmann (1996), ce système a exclu à peu près 96% de la population de la ville ¹³⁹ . Mettant de côté le chômage qui touche 30% à 40% de la population actives de la ville, ¹⁴⁰ cette faiblesse financière résulte de l’activité économique dominante dans laquelle la plupart des habitants s’engagent : l’activité informelle, « efficace pour survivre ». De plus, parmi des 40 % d’actifs qui ont un travail officiel, la plupart sont engagés dans des domaines classiques de l’économie de la ville comme l’administration, les services et le commerce. En 1994, par exemple, 26% sont engagés dans l’administration publique ou les services sociaux avec une mensualité évidement très maigre ¹⁴¹ . 20% travaillent dans la vente en gros et en détail. 13% travaillent dans les manufactures ou l’industrie ¹⁴² . À peu près 7% s’engagent dans le transport et les communications et les 3% et 2% restants sont dans la construction et les institutions financières ou business respectivement (traver 194). ¹⁴³

Comme nous venons de le constater, hormis le taux important de chômage, une grande partie des habitants est employée dans des activités à revenus très bas, non seulement pour accéder au sol, mais aussi pour mener leur vie quotidienne. A peu prés 61% de la population a un revenu inférieur à 450 birr/mois ce qui est l’équivalent à 450 francs français ou à 55 dollars.