3.4.1.3 Le système de vente par enchère, le bilan de l’offre et de la demande

L’enchère est l’un des procédés qui permet l’accès au sol urbain. Il n y a pas de programme : tout dépend du programme de la municipalité. Ooutre la suspension fréquente du programme de l’enchère, par manque de clients, la plupart des terrains mis auxàl’enchères ne se vendent pas pour des raisons différentes : de prix trop élevé ou situation de terrains ne correspondant pas au choix des personnes demandeurs du sol….

A chaque tour successif les terrains invendus au tour précédents peuvent ou non être remis aux enchères. L’exemple représenté dans le tableau ci après montre que sur 88 terrains mis aux enchères seuls 30 ont été vendus au terme de 7 tours d’enchères.

Tableau 3.22Nombre total des lots mis à l’enchère et vendus en sept tours (1995)
N°de tour N°de lots Surface min. (m 2 ) d’un lot Surface Max. (m 2 ) d’un lot N°des enchérisseurs N° de lots vendus
1 10 964 2814 182 6
2 10 384 1825 21 2
3 10 1200 9877 111 7
4 15 772 8305 73 3
5 10 384 9304 39 4
6 10 384 8315 30 4
7 23 614 8276 43 4
Source : Erbach and bachmann, 1996 cités dans Birke yami, 1998.

Le dysfonctionnement de la pratique des enchères fait l’objet de fréquents articles de presse 150

La dénonciation publique de ces dysfonctionnements n’a cependant pas à ce jour incité les autorités publiques à améliorer le système. Cet état de fait engendre des détournements de procédure (cf., 4.1.2.) et l’occupation illégale des sols. Cette dernière justifie, elle-même, des opérations de déguerpissement brutales de la part de l’autorité publique avec pour conséquences la destruction de biens privés et le développement de mouvements sociaux de la part des populations déguerpies.

En août 2002, la municipalité a ainsi expulsé d’une même zone 10.000 habitantes dont le revenu moyen mensuel des ménages était de l’ordre de 200 birrs l’équivalent de 190 FF.

En novembre 2002 la même municipalité a détruit près d’une centaine de logements pour la même raison après avoir incarcéré les propriétaires de ces logements pour des raisons de sécurité. (Tobia, 2002) Ces mesures, jugées inhumaines par la population 151 ne favorisent pas la concertation pour le développement d’Addis Abeba.

Notes
149.

Birké yami 1998. Op. cit.

150.
« ….. the week before was yet another disappointement for the Addis Abeba administration lease office. The 27th round lease auction results were not any better than the previous ones where the office managed to sell only five plots of land out of the 135 offered to the public.... The latest auction was even worse compared to the 26th round where the office was lucky enough to lease 8 plots of land out of 142 it had offered........” (October 17. The indipendent english language business weekly: cité dans Africa news online – Problem Ridden Addis)
151.
« ………We are illégal but why didn’t they stop us building our houses here in the first place? ................. It would have been better if the governement had killed us rather than destroying our homes. They have violated our rights as people and citizens of Ethiopia........”